Aussitôt
après l’Annonciation Marie va se rendre auprès de sa cousine Élisabeth
dont l’archange lui a dit la grossesse, pour apporter le réconfort de sa
présence et son aide à cette parente enceinte dans sa vieillesse. Mais
l’enfant qu’Élisabeth porte en elle, c’est saint Jean Baptiste choisi
par Dieu pour être le précurseur de Jésus-Christ et reconnaître en lui
le Sauveur du monde. Ce témoignage, il va miraculeusement le rendre dès
le sein de sa mère en tressaillant en elle à l’approche de Marie qui
porte Jésus.
Élisabeth,
inspirée par le Saint-Esprit, comprend soudain que le tressaillement de
l’enfant signifie la présence du Sauveur et que s’il est présent c’est
que Marie le porte en elle : tout s’éclaire d’un coup à ses yeux ; elle
connaissait la perfection en tout de sa cousine Marie, c’est donc Marie
qui est l’élue de Dieu pour être la mère vierge du Messie selon la
prophétie d’Isaïe ! Élisabeth, confondue de joie et de reconnaissance
que Marie vienne à elle, s’écrie :
« Tu
es bénie entre toutes les femmes et le fruit de ton sein est béni.
Comment peut-il se faire que la mère de mon Seigneur vienne jusqu’à
moi ? (…) Tu es bienheureuse d’avoir cru car ce qui t’a été dit de la
part du Seigneur s’accomplira. »
C’est
alors qu’éclate l’action de grâces de Marie dans un cantique qui est le
sommet de toute poésie et de toute éloquence avec une plénitude de
perfection qui n’est réalisée nulle part ailleurs : le Magnificat.
Marie y puise largement dans les textes de l’Ancien Testament, sous
l’action du Saint-Esprit. Elle les pénètre si profondément qu’elle en
surélève et en transfigure le sens.
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