Alorsseulement la paix, en nous et entre nous, devient achèvement et plénitude, parce que, au cœur même des épreuves, elle est certitude de la victoire du Fils de Dieu.
En
ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Je vous laisse la paix,
je vous donne ma paix ; ce n’est pas à la manière du monde que je vous
la donne. Que votre cœur ne soit pas bouleversé ni effrayé. Vous avez
entendu ce que je vous ai dit : Je m’en vais, et je reviens vers vous.
Si vous m’aimiez, vous seriez dans la joie puisque je pars vers le Père,
car le Père est plus grand que moi. Je vous ai dit ces choses
maintenant, avant qu’elles n’arrivent ; ainsi, lorsqu’elles arriveront,
vous croirez. Désormais, je ne parlerai plus beaucoup avec vous, car il
vient, le prince du monde. Certes, sur moi il n’a aucune prise, mais il
faut que le monde sache que j’aime le Père, et que je fais comme le Père
me l’a commandé. »
"Je
vous laisse la paix, dit Jésus dans son discours d'adieux, je vous la
laisse en partant, comme un testament spirituel". Mais est-il si évident
que la paix soit le lot des disciples de Jésus ? Les persécutions n'ont
jamais cessé, et l'épreuve fait partie du quotidien des croyants !
C'est
pourquoi Jésus insiste : "Je vous donne ma paix ". La paix qui ne nous
quittera pas, c'est la paix de Jésus, sa paix personnelle de Fils de
Dieu fait homme ; et elle sera toujours à recevoir comme un don du
Crucifié élevé dans la gloire.
Quand
nous songeons à la paix, nous évoquons d'instinct la tranquillité ou
l'absence de dangers. Les hommes de la Bible y voyaient aussi et surtout
un achèvement et une plénitude, et c'est par là qu'il nous faut
chercher la paix telle que Jésus la donne.
Le
"monde", au sens johannique du terme, c'est-à-dire le monde du refus et
de l'oubli, le monde quand il se construit sans référence à Dieu, tente
désespérément de se donner la paix, à l'échelle universelle par
l'équilibre des armements, à l'échelle des groupes humains par la
neutralisation des agressivités. Ce n'est pas négligeable, et c'est
souvent onéreux, mais c'est toujours plus ou moins la paix sur un volcan
: les pressions internes demeurent et les tensions renaissent. C'est
toujours une paix incertaine et inquiète. À nous-mêmes, disciples de
Jésus, la paix apparaît souvent comme une conquête difficile, qu'il
s'agisse de l'harmonie communautaire, de l'entente familiale ou de la
sérénité de notre propre cœur face aux énervements ou à la solitude.
Jésus,
lui, ne donne pas sa paix "comme le monde la donne". Avec lui notre
cœur n'a plus lieu de "se troubler ni de craindre" ; car la paix qu'il
nous offre est liée directement à sa présence et à sa parole.
Lui-même puisait la paix dans la présence de son Père :
"L'heure
vient où vous me laisserez seul ; mais je ne suis pas seul, le Père est
avec moi" (16,33) ; et avec insistance il a voulu lier le don de sa
propre paix à sa présence de Ressuscité. Par trois fois dans l'Évangile
de Pâques, il est dit : Jésus se tint au milieu d'eux, et il leur dit :
"La paix soit avec vous" (20,19.21.26). Et c'est bien ce qu'il
promettait lors de la Cène en nous donnant sa paix : "Je m'en vais, et
je viens à vous" (14,28).
Si
donc nous voulons recevoir la paix de Jésus, entrer dans sa paix de
Fils, il suffit de l'accueillir, lui qui vient à nous, lui qui "se
manifeste" à tous ceux qui sont aimés du Père. Avec Jésus, en Jésus, la
paix est déjà là, toujours déjà là : "Il est lui-même notre paix" (E
2,14).
Et
quand bien même nous perdrions le sentiment de sa proximité, sa parole
la réaffirme à notre foi, sa parole qui vient de la paix et conduit à la
paix, sa parole de Révélateur, qui a dit à l'avance que sa Croix aurait
un sens et que nos croix trouveraient sens dans la sienne :
"Je
vous ai parlé dès maintenant, avant l'événement, afin que, lorsqu'il
arrivera, vous croyiez. Je vous ai dit ces choses pour qu'en moi vous
ayez la paix" (14,29 ; 16,33).
Et
c'est en nous remémorant ces paroles prophétiques de Jésus que le
Paraclet nous introduit chaque jour dans la paix, en même temps que dans
la vérité tout entière.
Nous
avons à construire la paix, la paix de concorde, qui écarte les
obstacles et rouvre patiemment l'espace du dialogue. Mais le plus sûr
moyen de devenir des artisans de la paix, c'est de la recevoir
humblement comme don de Dieu en Jésus Christ, comme don de Jésus présent
et parlant à sa communauté.
Alors
seulement la paix, en nous et entre nous, devient achèvement et
plénitude, parce que, au cœur même des épreuves, elle est certitude de
la victoire du Fils de Dieu.
DANS LES VISIONS DE MARIA VALTORTA
Date Jeudi 4 avril 30
Lieu Jérusalem
Livre Tome 9 – ch 600.28 Préparation à la Passion
(…) Je vous laisse ma paix, je vous donne ma paix. Je vous la
donne, non comme la donne le monde, ni même comme je vous l’ai donnée
jusqu’à présent : la salutation bénie du Béni à ceux qui sont bénis.
Plus profonde est la paix que je vous donne maintenant. Au moment de ces
adieux, je me communique moi-même à vous, avec mon Esprit de paix,
comme je vous ai communiqué mon corps et mon sang, pour qu’il reste en
vous une force dans la bataille imminente. Satan et le monde vont
déchaîner la guerre contre votre Jésus. C’est leur heure. Ayez en vous
la paix, mon Esprit qui est un esprit de paix, car je suis le Roi de la
paix. Gardez-la pour ne pas vous sentir trop abandonnés. Souffrir avec
la paix de Dieu en soi permet d’éviter tout blasphème et tout désespoir.
Ne pleurez pas. Vous m’avez entendu dire : “ Je vais au Père,
puis je reviendrai. ” Si vous m’aimiez au-delà de la chair, vous vous
réjouiriez, car je vais au Père après un si long exil… Je vais vers
celui qui est plus grand que moi et qui m’aime. Je vous le dis
maintenant, avant l’événement, comme je vous ai annoncé toutes les
souffrances du Rédempteur avant d’aller vers elles afin que, lorsque
tout sera accompli, vous croyiez toujours plus en moi. Ne vous troublez
pas ainsi ! Ne vous effrayez pas. Votre cœur a besoin d’équilibre (…)
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