vendredi 28 novembre 2014

S. Jean-Paul II et la France

2014-114-iborra« Marie, Reine de Pologne, je suis près de toi, je me souviens de toi, je veille ». Lorsque saint Jean-Paul II se rendit à Paris en tant que pape, cet appel de Jasna Gora – l’invocation séculaire et tutélaire de tout un peuple à la Vierge – devait l’habiter en considérant cette France dont il avait, jeune séminariste, tant reçu, à travers sa culture et les saints qui façonnèrent l’identité spirituelle de notre pays. Le pape polonais commença par rappeler que nous sommes les héritiers d’une culture qui ne saurait être exclusivement profane puisqu’elle a noué, historiquement, des liens multiples avec l’Evangile. Don qui appelle à la responsabilité. Porteuse depuis si longtemps d’une culture marquée par l’Evangile, la France, en tant que nation, ne peut se comprendre qu’ouverte sur les autres peuples. D’où la solennelle interrogation du Bourget : « France, fille aînée de l’Église et éducatrice des peuples, es-tu fidèle, pour le bien de l’homme, à l’alliance avec la Sagesse éternelle ? ».
Quel est-il ce bien de l’homme ? Tout d’abord l’homme n’est pas une énigme, il est un mystère : « L’homme n’a de sens dans le monde que comme image et ressemblance de Dieu ». Enraciné dans la nation qui en tant que communauté historique le garantit déjà dans une certaine mesure de la tentation du solipsisme – c’est la base du véritable patriotisme, distinct de sa caricature, le nationalisme –, l’homme doit encore s’ouvrir à la question décisive de l’Evangile, la question pétrinienne et plus encore mariale par excellence : « Aimes-tu ? M’aimes-tu ? ». « C’est seulement grâce à cette question que la vie vaut la peine d’être vécue ». C’est pourquoi il disait aux jeunes : « Vous valez ce que vaut votre cœur ». Puis il contemplait tous ceux qui au cours de notre histoire ont répondu à cette question, les saints, eux qui sont l’âme de notre patrie, eux qui ont reçu pour donner et pour servir. Des saints toujours actuels parce qu’ils se sont rapprochés de Dieu et de son éternité : « Les saints ne vieillissent pas. Témoins de la jeunesse de l’Église, ils ne deviennent jamais des personnages du passé. Ils sont toujours l’avenir évangélique de l’homme, les témoins du monde futur », en particulier les femmes, gardiennes de la vie, « sentinelles de l’invisible ».
Le Pape savait aussi que nous sommes toujours tentés sur nos dons les meilleurs. « Ce grand jubilé du baptême, disait-il à Reims, doit vous amener à dresser un vaste bilan de l’histoire spirituelle de l’âme française. Vous vous souviendrez certes de temps obscurs, de bien des infidélités et des affrontements, conséquences du péché. Mais vous vous souviendrez que toute traversée de l’épreuve est un appel pressant à la conversion et à la sainteté, afin de suivre jusqu’au bout le Christ qui a livré sa vie pour le salut du monde. C’est quand la nuit nous enveloppe que nous devons penser à l’aube qui poindra, que nous devons croire que l’Église chaque matin renaît par ses saints. Qui l’a une fois compris, disait Bernanos, est entré au cœur de la foi catholique, a senti tressaillir dans sa chair mortelle une espérance surhumaine ». Echo des premières paroles qu’il nous adressait en 1980 : « La voie de l’Evangile ne passe pas par la résignation, les renoncements ou les abandons. Elle ne se résout pas à l’affadissement du sens moral, et elle souhaiterait que la loi civile elle-même aide à élever l’homme. Elle ne cherche pas à s’enfouir, à demeurer inaperçue, mais elle requiert au contraire l’audace joyeuse des Apôtres. Elle bannit donc la pusillanimité, tout en se montrant parfaitement respectueuse à l’égard de ceux qui ne partagent pas le même idéal ».
Par l’intercession de ce grand Pape maintenant canonisé, confions à la Vierge qu’il a tant aimée la fécondité de l’Evangile dans les âmes de nos contemporains. Pour la sauvegarde temporelle de notre patrie et le salut spirituel de ses membres, nous pourrions faire nôtre l’appel de Jasna Gora : « Marie, Reine de France, je suis près de toi, je me souviens de toi, je veille ».
Abbé Eric Iborra
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Abbé Eric Iborra
Né en 1958, l’abbé Eric Iborra appartient au diocèse de Paris. Actuellement vicaire à la paroisse (biformiste) Saint-Eugène, il a enseigné à l’Ecole cathédrale et donne aussi des cours au séminaire de la Fraternité Saint-Pierre à Wigratzbad.


jeudi 27 novembre 2014

L'Imitation de Jésus Christ, traité spirituel du 15ème siècle Livre II, §1

Le Christ viendra à toi


      « Le Royaume de Dieu est au-dedans de vous », dit le Seigneur (Lc 17,21). Tourne-toi de tout ton cœur vers le Seigneur, laisse ce monde misérable, et ton âme trouvera le repos. Apprends à mépriser les choses extérieures et à te donner aux choses intérieures, et tu verras le Royaume de Dieu venir en toi. Car « le Royaume de Dieu est paix et joie en l'Esprit Saint » (Rm 14,17), ce qui n'est pas donné aux pécheurs.


      Le Christ viendra à toi, te montrant sa consolation, si tu lui prépares au-dedans une demeure digne. « Toute sa gloire et sa beauté sont de l'intérieur » (Ps 44,14 Vulg), et c'est là qu'il se plaît. Fréquente est sa visite de l'homme intérieur et c'est un doux entretien, une consolation agréable, une paix abondante, une familiarité surprenante.


      Allons, âme fidèle, prépare ton cœur pour cet époux, afin qu'il daigne venir à toi et habiter en toi. Car il dit en effet : « Si quelqu'un m'aime, il gardera ma parole, mon Père l'aimera, nous viendrons à lui et nous ferons en lui notre demeure » (Jn 14,23)... L'homme intérieur se recueille facilement parce que jamais il ne se répand tout entier au dehors ; les travaux extérieurs, les occupations nécessaires en certains temps ne le troublent pas. Il se prête aux choses selon qu'elles arrivent... Celui qui possède un esprit recueilli et bien discipliné ne se préoccupe guère des faits sensationnels ni des scandales du jour... Si tu renonces à être consolé extérieurement, tu pourras contempler les choses du ciel et goûter souvent la joie intérieure.

mardi 25 novembre 2014

Confiance...


Psaume 96(95),10.11-12a.12b-13ab.13bcd.
A
llez dire aux nations : « Le Seigneur est roi ! »
Le monde, inébranlable, tient bon.
Il gouverne les peuples avec droiture.

Joie au ciel ! Exulte la terre !
Les masses de la mer mugissent,
la campagne tout entière est en fête.

Les arbres des forêts dansent de joie
devant la face du Seigneur, car il vient,
car il vient pour juger la terre.

car il vient pour juger la terre.
Il jugera le monde avec justice,
et les peuples selon sa vérité !

lundi 24 novembre 2014

Espérons ...

Commentaire du jour :
Bienheureux Charles de Foucauld (1858-1916), ermite et missionnaire au Sahara Méditations sur les passages des saints évangiles relatifs à quinze vertus, n°69, Nazareth 1897-98 (in Œuvres spirituelles, Seuil 1958, p. 183)

Tout donner pour tout recevoir


           Dieu n'a pas attaché le salut à la science, à l'intelligence, à la richesse, à une longue expérience, à des dons rares et que tous n'ont pas reçus, non. Il l'a attaché à ce qui est entre dans les mains de tous, d'absolument tous, des jeunes et des vieux, des humains de tout âge et de toute classe, de toute intelligence et de toute fortune. Il l'a attaché à ce que tous, tous absolument, peuvent lui donner, ce que chaque humain quel qu'il soit peut lui donner, moyennant un peu de bonne volonté : un peu de bonne volonté, c'est tout ce qu'il faut pour gagner ce ciel que Jésus attache à l'humilité, au fait de se faire petit, de prendre la dernière place, d'obéir, qu'il attache ailleurs encore à la pauvreté d'esprit, à la pureté de cœur, à l'amour de la justice, à l'esprit de paix, etc. (Mt 5,3s) Espérons, puisque par la miséricorde de Dieu le salut est si près de nous, entre nos mains, et qu'il nous suffit d'un peu de bonne volonté pour l'obtenir.

mardi 18 novembre 2014

choisissez l'humilité et la pauvreté. » Pour bien le faire comprendre, il dit à tous ceux qui étaient avec lui : « Cette maison reçoit aujourd'hui le salut. » Ô mon Dieu ! que votre miséricorde est grande pour les pécheurs !...
Voir le commentaire ci-dessous, ou cliquer ici
Saint Jean-Marie Vianney : « Le Fils de l’homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu »

dimanche 16 novembre 2014

Varsovie : Ste Faustine et la Vierge Marie

Son nom de naissance est Hélène Kowalska (1905-1938).
Faustine est son nom de religieuse à Varsovie.
Elle a été canonisée en l'an 2000.

Les apparitions de Jésus et de Marie avant son entrée au couvent
Née à Glogowiec, entre Lodz et Wloclawek, district de Swinica, dans une famille pauvre de dix enfants, d'un père paysan et charpentier. Elle rapporte dans son Journal plus d'une vingtaine d'apparitions de la Vierge et plus d'une trentaine de visions du Christ, d'anges et de défunts. Dès 1910, Hélène raconte qu'elle a vu la Vierge en songe ; Elle la tenait par la main et lui fit faire le « tour du paradis ». En 1912, elle entend « Dieu » l'appeler par son nom (Winowska, 1973, 20).
A partir de 1919, son désir d'entrer au couvent grandit en elle. Ses parents y sont opposés.
Elle part travailler à Lodz. Le 1er août 1923, pendant un bal, elle fait cette expérience :
« Lorsque je me mis à danser, tout à coup, j'aperçus Jésus auprès de moi. Dépouillé, torturé, couvert de blessures... » (Journal, 37, cité par Winowska, 23).
Elle court à la cathédrale Saint-Stanislas-Kostka et entend, prosternée devant le tabernacle :
« Va à Varsovie, là-bas tu entreras au couvent. »
Hélène rentre chez elle, dit au revoir à sa sœur. Elle demande l'aide de la Vierge. Soudain, elle entend « au fond de son âme » :
« Va dans tel village, tout près de la ville, tu y passeras la nuit en toute sécurité. »

Les apparitions de Jésus et de Marie au couvent
Le 1er août 1924, Hélène est admise au couvent de Notre-Dame de la Miséricorde de Varsovie, comme « candidate ». Elle devient sœur Faustine.
A la fin de son noviciat, une nuit d'avril 1927, « la Sainte Vierge me rendit visite, tenant Jésus dans ses bras. La joie remplit mon âme, et j'ai dit : "Marie, ma Mère, savez-vous quelles terribles souffrances j'endure ? Et la Mère de Dieu me répondit : « Je sais combien tu souffres, mais n'aie pas peur, j'ai et j'aurai toujours compassion de toi. » « Elle sourit affectueusement et disparut. » (Journal, 43.)
Le 22 février 1931, elle a sa célèbre vision du Christ qui lui demande : « Peins un tableau de ce que tu vois, avec l'inscription : "Jésus, j'ai confiance en Vous !" » (Journal, 51.) Dans le même message, le Christ lui déclare qu'Il veut une « fête de la Miséricorde », le dimanche de l'octave de Pâque.

Une neuvaine de prière et d'offrande
Le 15 août 1934, la Vierge lui apparaît à nouveau tandis qu'elle prie dans sa cellule : « [...] J'aperçus la Sainte Vierge, d'une beauté indicible. Elle me dit : "Ma fille, j'exige de toi des prières, des prières et encore des prières pour le monde, et en particulier pour ta patrie. Pendant neuf jours, unis-toi étroitement au saint sacrifice de la messe, et reçois la sainte communion en expiation. Pendant ces neuf jours, tu te tiendras devant Dieu, comme une offrande, partout, toujours, en tout endroit et à tout moment, nuit et jour." » (Journal, 152.)
A la fin de cette neuvaine, sœur Faustine voit la Vierge recouvrir son confesseur de son « manteau » (Journal, 153).

L'image est peinte
Pendant la semaine sainte de 1935, l'icône du « Christ de Miséricorde » est peinte à Wilno (Vilnius, la capitale de la Lituanie avait été occupée par la Pologne en 1920 puis annexée en 1922) selon les indications fournies par sœur Faustine, puis exposée à Ostra Brama.

Les encouragements de la Mère céleste
Le 5 août 1935, elle voit la Vierge, « indiciblement belle, venir de l'autel vers son prie-Dieu. Elle me serra contre Elle et me dit : "Je suis votre Mère, grâce à l'insondable Miséricorde de Dieu, et l'âme m'est d'autant plus agréable qu'elle remplit fidèlement la volonté divine [...]. Sois courageuse,n'aie pas peur des obstacles illusoires, mais fixe tes regards sur la Passion de mon Fils. De cette manière tu remporteras la victoire." » (Journal, 194-195.)

Le 15 août suivant :
« J'entendis le bruissement d'une robe et je vis la Sainte Vierge dans une très belle clarté, vêtue d'une robe blanche et d'une écharpe bleue qui me dit : "Tu me causes une grande joie, quand tu adores la Sainte Trinité pour les grâces et les privilèges qu'elle m'a accordées." » (Journal, 229.)

Le 25 mars 1936 :
« Soudain je vis la Mère de Dieu qui me dit :
"J'ai donné au monde le Sauveur. Et toi, tu dois parler au monde de Sa miséricorde et préparer le monde à la seconde venue de Celui qui viendra, non comme Sauveur Miséricordieux, mais comme Juste Juge [...].
N'aie peur de rien, sois fidèle jusqu'à la fin..." » (Journal, 251.)

Faustine distribue à Cracovie et à Wilno des images devant lesquelles les gens commencent à prier. En 1936, Faustine tombe gravement malade, sans doute de la tuberculose, et meurt en 1938.

Reconnaissance du message et canonisation de Faustine
En 1937, l'archevêque de Wilno (qui était alors une ville polonaise et qui est maintenant Vilnus, capitale de la Lituanie) autorise les fidèles à vénérer l'image qu'il fait installer dans une chapelle.
Le cardinal Karol Wojtyla, jeune archevêque de Cracovie, devient promoteur de la cause. Elu sur le trône pontifical, il béatifie sœur Faustine en 1993 et la canonise en l'an 2000.

Le dimanche de la Miséricorde divine est célébré le premier dimanche après Pâques.


Sources :
La Miséricorde de Dieu dans mon âme. Petit Journal de sœur Faustine, Marquain, Jules Hovine, 1985 ;
M. Winowska, L'Icône du Christ miséricordieux. Message de sœur Faustine, Versailles, Ed. Saint-Paul, 1973.
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mercredi 5 novembre 2014

Voilà mon seul trésor...


Commentaire du jour :

Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus (1873-1897), carmélite, docteur de l'Église
Lettre 197 du 17/09/1896 (OC, Cerf DDB 1996, p. 552)


« Celui d'entre vous qui ne renonce pas à tous ses biens ne peut pas être mon disciple »


      Ma sœur chérie, comment pouvez-vous me demander s'il vous est possible d'aimer le Bon Dieu comme je l'aime ?... Mes désirs du martyre ne sont rien, ce ne sont pas eux qui me donnent la confiance illimitée que je sens en mon cœur. Ce sont, à vrai dire, les richesses spirituelles qui rendent injuste, lorsqu'on s'y repose avec complaisance et que l'on croit qu'ils [sic] sont quelque chose de grand... Je sens bien que...ce qui plaît au Bon Dieu dans ma petite âme c'est de me voir aimer ma petitesse et ma pauvreté, c'est l'espérance aveugle que j'ai en sa miséricorde. Voilà mon seul trésor...


      Ô ma sœur chérie..., comprenez que pour aimer Jésus...plus on est faible, sans désirs, ni vertus, plus on est propre aux opérations de cet Amour consumant et transformant. Le seul désir d'être victime suffit, mais il faut consentir à rester pauvre et sans force, et voilà le difficile car « Le véritable pauvre d'esprit, où le trouver ? Il faut le chercher bien loin », a dit le psalmiste. Il ne dit pas qu'il faut le chercher parmi les grandes âmes, mais « bien loin », c'est-à-dire dans la bassesse, dans le néant.


      Restons donc bien loin de tout ce qui brille, aimons notre petitesse, aimons à ne rien sentir, alors nous serons pauvres d'esprit et Jésus viendra nous chercher ; si loin que nous soyons il nous transformera en flammes d'amour. Oh, que je voudrais pouvoir vous faire comprendre ce que je sens ! C'est la confiance et rien que la confiance qui doit nous conduire à l'Amour. La crainte ne conduit-elle pas à la Justice ? (À la justice sévère telle qu'on la représente aux pécheurs mais pas de cette justice que Jésus aura pour ceux qui l'aiment.) Puisque nous voyons la voie, courons ensemble. Oui, je le sens, Jésus veut nous faire les mêmes grâces, il veut nous donner gratuitement son Ciel.

dimanche 2 novembre 2014

" En nous appelant tous à la sainteté,
le Christ répond merveilleusement aux désirs ardents
que nous avons de nous élever par la foi et l'amour
vers les sommets inconnus. " 
Marthe Robin ‪#‎Toussaint‬