« Si quelqu’un reçoit celui que j’envoie, il me reçoit moi-même » (Jn 13, 16-20)
Après
avoir lavé les pieds de ses disciples, Jésus parla ainsi : « Amen,
amen, je vous le dis : un serviteur n’est pas plus grand que son maître,
ni un envoyé plus grand que celui qui l’envoie. Sachant cela, heureux
êtes-vous, si vous le faites. Ce n’est pas de vous tous que je parle.
Moi, je sais quels sont ceux que j’ai choisis, mais il faut que
s’accomplisse l’Écriture : Celui qui mange le pain avec moi m’a frappé
du talon. Je vous dis ces choses dès maintenant, avant qu’elles
n’arrivent ; ainsi, lorsqu’elles arriveront, vous croirez que moi, JE
SUIS. Amen, amen, je vous le dis : si quelqu’un reçoit celui que
j’envoie, il me reçoit moi-même ; et celui qui me reçoit, reçoit Celui
qui m’a envoyé. »
Jésus,
après avoir lavé les pieds de ses disciples, commente deux fois son
geste. Une fois en dialogue avec Pierre : « Ce que je fais, tu le
comprendras plus tard ». Une deuxième fois en s'adressant à tous :
"Comprenez-vous ce que je vous ai fait ? » Et ces deux dialogues mettent
en lumière deux symbolismes complémentaires du lavement des pieds.
En
s'abaissant librement devant Pierre et les autres, Jésus exprime
d'avance son humiliation extrême dans la passion et la mort. Son
abaissement préfigure le don total de sa vie ; c'est pourquoi il faut
laisser faire Jésus et se laisser purifier par lui, afin d'avoir part à
l'héritage du Ressuscité. Mais cela, Pierre le comprendra « plus tard »,
quand l'Heure de Jésus sera passée et que l'Esprit Paraclet guidera les
disciples vers la vérité tout entière.
L'autre
portée symbolique du lavement des pieds est celle que Jésus souligne
dans ce passage de l'Évangile de Jean : « C'est un exemple que je vous
ai donné ; ce que j'ai fait pour vous, faites-le vous aussi ! »
Effectivement, c'est l'exemple d'une charité concrète, efficace, à base
de réalisme quotidien. Et cet appel au service, Jésus le solennise de
deux manières.
D'abord
par une déclaration précédée du double Amen : « Un serviteur n'est pas
plus grand que son maître, ni un envoyé plus grand que celui qui
l'envoie ». Autrement dit, le service de nos frères va nous identifier à
Jésus, notre Maître, et donc nous conformer à lui dans son abaissement
jusqu'au don total.
Puis
Jésus assortit sa consigne d'une béatitude : « Bienheureux êtes-vous,
si, sachant cela, vous le mettez en pratique ». Savoir et accomplir vont
de pair. À la suite de Jésus, on ne peut se contenter d'une référence
lointaine, d'un vague souvenir de ce qu'il a vécu. Il faut entrer dans
sa pensée et refaire ses gestes jusqu'à y passer tout entier/e. C'est
cela le bonheur pour ceux qui aiment.
Passer
à côté de cet exemple du Seigneur, Jésus y insiste, c'est décevoir son
choix, c'est profiter de son amitié pour la trahir : « Celui qui
mangeait le pain avec moi, contre moi a levé le talon », dit Jésus en
citant le Psaume 41.
Cela
vise Judas, qui va quitter quelques minutes plus tard le groupe des
disciples pour aller vendre son Maître, et l'on pourrait croire que
cette citation d'un psaume de plainte assombrit définitivement le repas
d'adieux de Jésus. Mais continuons le même psaume : nous nous apercevons
qu'il débouche sur la victoire, sur un au-delà de la mort, sur une
confiance très douce envers le Père :
« Mais
toi, Yahweh, fais-moi grâce, relève-moi (anastèson me). En ceci je
saurai que tu comptais sur moi : si mon ennemi ne triomphe pas de moi.
Et moi, dans mon intégrité tu me maintiendras, et tu m'admettras en ta
présence pour toujours » (Ps 41,11-13)
L'Écriture
va s'accomplir : Jésus va être trahi par les siens ; mais cela fait
partie du dessein de Dieu. Dieu n'échoue pas quand Jésus meurt : il
prend le Fils dans sa gloire, « en sa présence, pour toujours ».
DANS LES VISIONS DE MARIA VALTORTA
Date Jeudi 4 avril 30
Lieu Jérusalem
Livre Tome 9 - ch 600.13 Préparation à la Passion
(...) L’agneau est presque consommé. Jésus, qui a très peu mangé
et n’a bu qu’une gorgée de vin à chaque coupe, mais beaucoup d’eau,
comme s’il était fiévreux, reprend la parole : « Je veux que
vous compreniez mon geste de tout à l’heure. Je vous ai dit que le
premier est comme le dernier, et que je vous donnerai une nourriture qui
n’est pas corporelle. C’est une nourriture d’humilité que je vous ai
donnée, pour votre âme. Vous m’appelez Maître et Seigneur, et vous dites
bien, car je le suis. Si donc je vous ai lavé les pieds, vous devez le
faire l’un pour l’autre. Je vous ai donné l’exemple afin que vous
fassiez, vous aussi, comme j’ai fait. En vérité je vous le
dis, le serviteur n’est pas plus grand que son Maître, ni l’apôtre plus
grand que celui qui l’a appelé. Cherchez à comprendre ces images ;
bienheureux serez-vous si vous les mettez en pratique. Mais vous ne
serez pas tous bienheureux. Je vous connais. Je sais qui j’ai choisi. Je
ne parle pas de tous de la même manière, mais je dis ce qui est vrai.
D’autre part, il faut que s’accomplisse ce qui est écrit à mon sujet : “
Celui qui a mangé le pain avec moi, a levé contre moi son talon. ” Je
vous dis tout avant que cela n’arrive, afin que vous n’ayez pas de
doutes sur moi. Quand tout sera accompli, vous croirez encore davantage
que Je suis. Celui qui m’accueille, accueille Celui qui m’a envoyé : le
Père Saint qui est dans les Cieux, et celui qui accueillera ceux que je
lui aurai envoyés, m’accueillera moi-même. Car je suis avec le Père, et
vous êtes avec moi… A présent, accomplissons le rite. » (...)
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