« Si je ne m’en vais pas, le Défenseur ne viendra pas à vous » (Jn 16, 5-11)
En
ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Je m’en vais maintenant
auprès de Celui qui m’a envoyé, et aucun de vous ne me demande : “Où
vas-tu ?” Mais, parce que je vous dis cela, la tristesse remplit votre
cœur. Pourtant, je vous dis la vérité : il vaut mieux pour vous que je
m’en aille, car, si je ne m’en vais pas, le Défenseur ne viendra pas à
vous ; mais si je pars, je vous l’enverrai. Quand il viendra, il
établira la culpabilité du monde en matière de péché, de justice et de
jugement. En matière de péché, puisqu’on ne croit pas en moi. En matière
de justice, puisque je m’en vais auprès du Père, et que vous ne me
verrez plus. En matière de jugement, puisque déjà le prince de ce monde
est jugé. »
"Je
m'en vais", dit Jésus. De fait c'est un discours d'adieux qu'il adresse
aux siens après l'institution de l'Eucharistie ; et l'insistance de
Jésus sur son départ fait monter la tristesse dans le cœur des
disciples.
Qu'y
a-t-il dans cette tristesse ? L'impression qu'ils vont rester sans
berger, et comme orphelins ; le sentiment d'une solitude qui approche et
d'un rêve qui s'éloigne, la certitude d'une perte définitive.
La
tristesse, c'est l'ombre de la mort qui vient troubler la vie. Accepter
la tristesse, c'est donner la victoire aux forces de la mort. "Mort, où
est ta victoire ?" - La victoire de la mort en nous, c'est la tristesse
; et c'est bien pourquoi, selon Jean de la Croix, la tristesse est
l'une des passions humaines que nous avons à mortifier.
Jésus
reproche aux disciples cette tristesse, parce qu'elle tourne le dos au
plan d'amour de Dieu et parce que Jésus y voit avant tout un manque de
foi et une méprise.
Car
son départ, loin d'être le signe d'un échec, sera surtout son retour au
Père et le sommet de gloire de toute sa vie. Si les disciples font
erreur, c'est parce qu'ils ne cherchent pas à entrer dans le paradoxe
des voies de Dieu et qu'ils ne se posent pas les vraies questions :
"Aucun de vous ne me demande : où vas-tu ?"
Où
vas-tu ? Vers qui vas-tu ? La voilà, la vraie question, la seule
question qui importe. C'est toujours la gloire qui est l'explication
dernière de tout le destin de Jésus comme du destin de tout homme et de
toute femme ; et si les disciples regardaient le départ de Jésus dans
cette perspective de la gloire, ils quitteraient toute tristesse : "Si
vous m'aimiez, leur dit Jésus, vous vous réjouiriez de ce que je vais
vers le Père, car le Père est plus grand que moi."
Mais ce départ, qui va épanouir Jésus dans la gloire, est aussi désirable pour les disciples eux-mêmes :
"Il est préférable pour vous que je m'en aille, car si je ne m'en vais pas, le Paraclet ne viendra pas vers vous, mais si je pars, je vous l'enverrai"
Il
est bon, il est préférable pour nous aussi que Jésus ait achevé son
œuvre, car, de la gloire où il est, il nous envoie son Esprit Paraclet
qui sera avec nous pour toujours.
Nous
ne sommes donc pas défavorisés par rapport à la génération qui vu et
touché Jésus, car la présence invisible de l'Esprit Paraclet est
meilleure pour nous que la présence visible du Jésus terrestre. C'est
Jésus lui-même qui l'affirme : "Bienheureux ceux qui croiront sans avoir
vu"... "moi, je vous dis la vérité : il est préférable pour vous que
moi, je m'en aille."
Certes,
la présence visible, tangible, de Jésus n'était pas un handicap pour la
foi, lorsque ses contemporains acceptaient de voir en lui l'Envoyé de
Dieu. Mais le régime actuel de notre foi est meilleur encore, parce que
désormais toute vie et tout amour émanent de Jésus en gloire, parce que
désormais l'histoire du monde et notre propre histoire sont happées par
cette gloire du Fils, parce que l'Esprit Paraclet, "qui achève toute
sanctification", éveille chaque jour en nous la certitude que Dieu a
réussi, que le Christ est vainqueur, et qu'il ouvre pour nous une
existence nouvelle, déjà en prise sur la gloire.
DANS LES VISIONS DE MARIA VALTORTA
Date Jeudi 4 avril 30
Lieu Jérusalem
Livre Tome 9 – ch 600.34 Préparation à la Passion
(...) Personne ne me demande plus : “ Où vas-tu ? ” La tristesse
vous rend muets. Pourtant, c’est votre intérêt que je m’en aille, sinon
le Consolateur ne viendra pas. C’est moi qui vous l’enverrai. A sa
venue, par la sagesse et la parole, les œuvres et l’héroïsme qu’il
déversera en vous, il convaincra le monde de son péché déicide et de la
justice de ma sainteté. Et le monde sera nettement divisé en réprouvés,
ennemis de Dieu, et en croyants. Ces derniers seront plus ou moins
saints, selon leur volonté. Mais le prince du monde et ses serviteurs
seront déjà condamnés. Je ne puis vous en dire davantage, car vous ne
pouvez encore comprendre. Mais lui, le divin Paraclet, vous apprendra la
vérité tout entière. Il ne parlera pas de son propre chef, mais il dira
tout ce qu’il aura entendu de l’Esprit de Dieu, et il vous annoncera
l’avenir. Il reprendra ce qui vient de moi, c’est-à-dire ce qui encore
appartient au Père, pour vous le faire connaître. Encore un peu de
temps, et vous ne me verrez plus. Puis encore un peu, et vous me
reverrez (...)
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