En
1686, un fait divers éclabousse le village de Celles en Ariège, près de
Foix (France) : quatre femmes ont violemment battu le curé. Celui-ci a
porté l’affaire devant les tribunaux et obtenu justice.
Le
28 mai 1686, entre huit et neuf heures du matin, un jeune garçon
d’origine paysanne, Jean Courtilh, revient des champs en récitant son
chapelet. Il aperçoit soudain un « pigeon blanc » devant lui. Parvenu à
proximité de la ferme paternelle, près d’une fontaine, le pigeon se
transforme en « une jeune fille habillée de blanc de l’âge de six à sept
ans » (déclaration du 21 juillet 1686). Dans sa seconde déclaration (28
juillet 1686), Jean dit avoir d’abord vu le pigeon « trois fois devant
lui » puis la jeune fille à « cinq ou six pas de lui ».
Jean
a peur, il tente de s’enfuir. « N’aie pas peur mon enfant, je suis la
Sainte Vierge », entend-il. Il s’agenouille, l’apparition aussi. «
Avertis le peuple de changer de vie et de faire huit processions. Que
le peuple se convertisse. Autrement, il est perdu [...]. Continue de
servir ton père et ta mère comme tu l’as fait auparavant. »
L’apparition
ajoute que les quatre femmes responsables du désordre public doivent
faire pénitence. Elle demande à Jean de laisser sa bêche près de la
fontaine : quand il la récupérera, un « signe » lui sera donné au bout
du manche. Jean regagne rapidement la ferme puis demande à son frère et à
sa sœur d’aller récupérer son outil : les adolescents l’ont retrouvée «
droite avec trois feuilles de chêne dessus en forme de croix ». Les
quatre femmes ont réparé leurs torts, et des processions sont organisées
jusqu’à l’endroit de l’apparition.
Au
début de juillet, la Vierge apparaît une seconde fois à Jean, dans sa
chambre à coucher. « Tu as bien exécuté ce que je t’ai prescrit, et la
fontaine sera bonne ; le monde s’est bien corrigé », lui dit-elle. Une
commission d’enquête recense 28 « guérisons » grâce à l’eau de la
fontaine. En octobre 1686, une seconde enquête évoque sept nouveaux cas.
Une chapelle est construite puis bénie le 8 septembre 1695. Le
sanctuaire attire des fidèles de la région entière et même d’Espagne.
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