samedi 15 juin 2019

« Oui », répondit Antoine [...]


1. REDÉCOUVRONS NOTRE PASSÉ
 1231 

Saint Antoine de Padoue, le saint que tout le monde aime

Antoine (1195-1231), « le saint de tout le monde » selon l’expression du pape Léon XIII, est né à Lisbonne (Portugal) au temps des croisades ; disciple de saint Augustin et de saint François d’Assise, il fut missionnaire, prédicateur, thaumaturge, mystique, puis, après sa mort, vénéré sur sa tombe à Padoue (Italie) et invoqué dans le monde entier, comme le montre le grand nombre de ses statues présentes dans toutes les églises. Mais qui est ce « saint que tout le monde aime » (Léon XIII) et que le pape Pie XII proclama « docteur évangélique de l’Église » ? Écoutons son histoire et les nombreux témoignages de sa présence, de sa compassion, de la paix et de la foi retrouvée.

Un enfant de bon caractère. Antoine, appelé Fernando Martins à son baptême, est né à Lisbonne, future capitale du  Portugal, de Martin, fils d’Alphonse, et de Maria Taveira, en 1195 (ou 1190, d’après les analyses effectuées sur ses restes mortels), à l’ombre de la cathédrale. « Garçon de bon caractère, écrivent ses biographes, il apprit de ses parents à ouvrir largement ses mains aux pauvres et la miséricorde grandit avec lui dès l’enfance. » Confié pour son éducation et son instruction aux chanoines de la cathédrale, il ne céda point aux plaisirs d’une ville grouillante de jeunesse et de couleurs, peuplée de croisés teutoniques et bretons, attirés par le bon air et le soleil, mais apprit les rudiments de la grammaire et du bon parler, visita des églises, goûta au latin et à la liturgie et, à l’âge de prendre femme, il choisit de se consacrer à Dieu chez les Chanoines réguliers de Saint-Augustin, au monastère de São Vicente de Fora (Lisbonne), où enseignaient des maîtres experts en théologie, en logique et en médecine.   

À l’école d’Augustin et de François. La proximité de la ville et les trop fréquentes visites de parents et d’amis nuisaient cependant à son amour du silence et de l’étude. Au bout de deux ans, il s’en alla donc au monastère de Santa Cruz de Coimbra (200 km plus au nord) et, par sa conduite, il montra clairement à tous que le changement ne fut pas seulement de lieu mais de vie. Ce furent les années les plus fécondes de sa formation théologique et spirituelle. Là, écrivent ses biographes, il scrutait le sens caché des Écritures et fortifiait sa foi contre les erreurs ; là, à l’école des Pères et des Docteurs de l’Église, il apprenait la sagesse et, en peu de temps, il fit preuve d’une telle connaissance des Écritures que sa mémoire lui servait de livre. Jusqu’au jour où des Frères pauvres de François frappèrent à la porte du monastère pour demander l’aumône. Ces Frères s’étaient installés depuis peu à l’ermitage de saint Antoine du désert, près de la ville, ils vivaient de leur travail et, bien qu’illettrés, ils enseignaient l’Évangile par leur vie.   

Missionnaire au Maroc. Le 16 janvier 1220, cinq de ces Frères, envoyés par François évangéliser les Sarrasins au Maroc, furent cruellement décapités par le sultan et leurs corps, déchiquetés, ramenés par l’Infante Don Pedro, frère du Roi Alphonse II, à Coimbra, y reçurent un accueil triomphal. L’événement secoua fortement l’esprit de Fernand qui, concevant dans son cœur le projet de partir, lui aussi, au Maroc donner sa vie pour le Christ, priait ainsi : « Oh, si le Très-Haut daignait me faire partager la couronne de ces saints martyrs ! Si l’épée du bureau me trouvait pliant mon cou, à genoux, pour le nom de Jésus. » Un jour, il confia aux Frères son projet de vêtir leur bure, sur la promesse d’être envoyé annoncer le Christ aux Sarrasins. La prise d’habit eut lieu le surlendemain ; à cette occasion, il changea le nom de Fernand pour celui d’Antoine, en souvenir de l’ermite égyptien du désert, patron de l’ermitage et, au début de l’automne, partit pour le Maroc. Est-ce ferveur de jeunesse ou présomption de ses propres forces ? Le fait est que, immobilisé par une maladie, Antoine ne put réaliser son rêve et, au début du printemps, il fit retour au Portugal. Il était en vue de l’Espagne, lorsque des vents contraires projetèrent le bateau sur les côtes de la Sicile. 

Antoine, « évêque » de François. Accueilli par les Frères de Messine (Sicile), il apprit qu’un chapitre de toute la Fraternité allait avoir lieu à Assise (Ombrie), fin mai, pour la Pentecôte 1221. Il s’y rendit, malgré les suites de la maladie et du naufrage, y rencontra et entendit François parler des biens promis à ceux qui servent le Seigneur, mais, lorsque tous les Frères regagnèrent leur communauté, Antoine resta seul, inconnu de tous et discret sur sa culture et son ministère sacerdotal. Frère Gratien, provincial de Romagne (Italie), lui demanda alors s’il était  prêtre : « Oui », répondit Antoine [...]
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