vendredi 14 juin 2019

La fragilité du vase que Dieu habite


méditation du jour

La fragilité du vase que Dieu habite

L’image de la marche n’est pas mauvaise pour parler de la prière.


Sa pratique ressemble beaucoup à la démarche de tous ceux qui partent à Compostelle ou vers d’autres horizons. Les premiers jours en sont bavards : le corps se plaint qui a oublié les longues marchent que pratiquaient nos ancêtres, la tête s’interroge sur la décision prise de se lancer à l’aventure, la mémoire est accaparée par ce qu’on a laissé derrière soi…


Petit à petit, le rythme se prend, le mouvement devient plus naturel, le corps s’assouplit et l’esprit se libère. Et bientôt, doucement, trouver du sens n’est plus nécessaire, les raisons et les motivations deviennent inutiles et inconsistantes : on vit, tout simplement. Et dans cette paix retrouvée, dans cet équilibre restauré, dans ce contentement, le silence ouvre sa voie.

Il faut oser prendre cette voie.


 Elle conduit à la découverte de l’Ami, à la découverte d’un supplément, d’un surcroît, d’un excès de paix, d’équilibre et de contentement.

C’est le propre du mystère de Dieu de ne jamais être loin et de nous précéder toujours. C’est le propre du mystère de Dieu d’être immédiatement accessible, et pourtant beaucoup ne savent pas le trouver. Mystère sans mot, ineffable, comme tout véritable mystère, mais à peine plus loin que là où nos mots savent déjà nous porter.


 Il n’y faut qu’un petit pas de plus, un petit saut dans l’au-delà des mots.

Rémi Chéno, o.p.
Dominicain, Rémi Chéno est docteur en théologie. Il est secrétaire général de l’Institut dominicain d’études orientales au Caire. / Les voies du silence, Paris, Cerf, 2018, p. 91.

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