En
ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Vous êtes le sel de la
terre. Mais si le sel devient fade, comment lui rendre de la saveur ? Il
ne vaut plus rien : on le jette dehors et il est piétiné par les gens.
Vous êtes la lumière du monde. Une ville située sur une montagne ne peut
être cachée. Et l’on n’allume pas une lampe pour la mettre sous le
boisseau ; on la met sur le lampadaire, et elle brille pour tous ceux
qui sont dans la maison. De même, que votre lumière brille devant les
hommes : alors, voyant ce que vous faites de bien, ils rendront gloire à
votre Père qui est aux cieux. »
Le
début du nouveau millénaire devrait apporter au monde espérance et
enthousiasme. Or nous sentons autour de nous nos contemporains de plus
en plus inquiets, impatients, agressifs.
On pourrait trouver à ce malaise bien des causes :
- la crise économique qui s'accentue en Europe et dont personne ne peut prédire l'évolution
- l'insécurité qui grandit non seulement dans les pays ravagés par la guerre civile, mais dans les rues de nos villes
- la difficulté pour les individus et pour les familles de faire face au coût de la vie
-
l'effacement des réflexes moraux qui assurent une certaine sérénité
dans les rapports, tant au sein des familles que dans la société.
Même
si notre bonne vieille Europe en a vu d'autres, il est clair que nous
allons au-devant d'une bourrasque. Mais au cœur de cette Eucharistie, la
voix de Jésus nous parvient, toujours aussi assurée, aussi dynamique,
aussi apaisante : "Vous êtes le sel de la terre", c'est à vous de donner
du goût à l'existence, de conserver intactes les richesses du cœur de
l'homme. "Vous êtes la lumière du monde" : c'est à vous de dire aux
hommes vers quoi ils vont, vers qui ils sont en marche ; à vous aussi
d'éclairer pour chacun le chemin de chaque jour, et de briller dans la
maison des hommes afin que chacun puisse révéler son vrai visage.
Tâche
immense, qui nous trouve démunis, nous qui sommes parfois tentés de
perdre courage et de baisser les bras, nous qui cherchons parfois comme à
tâtons notre propre chemin, et qui sentons que, dans notre cœur de
baptisés, quelque chose s'est affadi.
Notre foi, notre espérance, ne parviennent pas à saler notre vie, à lui garder sa vigueur, sa netteté, son dynamisme.
Mais le Christ vient à nous, lui qui est lumière du monde, lui qui donne sens à toute vie.
Demandons-lui sa force, sa joie et sa paix.
Qu'il mette lui-même en chacun de nous une lumière pour l'autre, une lumière pour la maison des hommes.
DANS LES VISIONS DE MARIA VALTORTA
Date Dimanche 13 février 28
Lieu Cornes d'Hattin
Livre Tome 3 – ch 169.7 2ème année vie publique
(…)
Vous êtes le sel de la terre et la lumière du monde. Mais si vous
manquez à votre mission, vous deviendrez un sel insipide et inutile.
Rien ne pourra plus vous rendre cette saveur. Car, après avoir reçu ce
don de Dieu, vous l’avez perdu en le diluant dans les eaux fades et
souillées de l’humanité, en l’affadissant par la douceur corrompue des
sens, en mêlant au sel pur de Dieu des monceaux de déchets d’orgueil,
d’avarice, de gourmandise, de luxure, de colère, de paresse, de sorte
que l’on a un grain de sel pour sept fois sept grains de chaque vice.
Votre sel n’est alors qu’un mélange de pierraille dans laquelle le
pauvre grain de sel est perdu, de pierraille qui crisse sous les dents,
qui laisse dans la bouche un goût de terre et rend la nourriture
désagréable, répugnante. Il n’est même plus bon pour des usages
inférieurs car un savoir pétri des sept vices nuirait même aux missions
humaines. Alors le sel n’est bon qu’à être jeté et foulé aux pieds
insouciants des hommes. Que de monde, que de monde pourra ainsi piétiner
les hommes de Dieu ! Car ces appelés auront permis au peuple insouciant
de les écraser, puisqu’ils ne sont plus la substance vers laquelle on
accourt pour trouver la saveur de choses nobles, célestes : ils seront
uniquement des rebuts. Vous êtes la lumière du monde. Vous
êtes comme ce sommet qui a été le dernier d’où le soleil ait disparu et
le premier à recevoir la lumière argentée de la lune. Celui qui se
trouve en haut brille, et on le voit car même l’œil le plus distrait se
pose parfois sur les hauteurs. Je dirais que l’œil matériel, dont on dit
qu’il est le miroir de l’âme, reflète le désir de l’âme, le désir
souvent inaperçu, mais toujours vivant tant que l’homme n’est pas un
démon, le désir des hauteurs, des hauteurs où la raison place
instinctivement le Très-Haut. Et en cherchant les cieux, il lève les
yeux vers les hauteurs, du moins quelquefois au cours de sa vie.
Je vous prie de vous rappeler ce que tous nous faisons, depuis notre
plus tendre enfance, en entrant à Jérusalem. Où se précipitent nos
regards ? Vers le mont Moriah que couronne le triomphe de marbre et d’or
du Temple. Et quand nous sommes dans son enceinte ? Nous regardons les
dômes précieux qui resplendissent au soleil. Que de beautés à
l’intérieur de l’enceinte sacrée, dans ses atriums, dans ses portiques
et dans ses cours ! Mais l’œil s’élance vers le haut. Je vous prie
encore de vous souvenir de nos voyages. Où se dirige notre regard, comme
pour oublier la longueur du chemin, la monotonie, la fatigue, la
chaleur ou la boue ? (…)
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