mercredi 26 juin 2019

c’est à leurs fruits que vous les reconnaîtrez. »


L'ÉVANGILE DU JOUR
« C’est à leurs fruits que vous les reconnaîtrez » (Mt 7, 15-20)
En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Méfiez-vous des faux prophètes qui viennent à vous déguisés en brebis, alors qu’au-dedans ce sont des loups voraces. C’est à leurs fruits que vous les reconnaîtrez. Va-t-on cueillir du raisin sur des épines, ou des figues sur des chardons ? C’est ainsi que tout arbre bon donne de beaux fruits, et que l’arbre qui pourrit donne des fruits mauvais. Un arbre bon ne peut pas donner des fruits mauvais, ni un arbre qui pourrit donner de beaux fruits. Tout arbre qui ne donne pas de beaux fruits est coupé et jeté au feu. Donc, c’est à leurs fruits que vous les reconnaîtrez. » 

1ère lecture et psaume du jour | Le saint du jour

MÉDITER AVEC LES CARMES
II y a eu des prophètes aux premiers temps de l'Église (Act 11,28; 21,11). Rarement ils prévoyaient l'ave­nir. Lorsqu'ils parlaient, sagement et calmement, au nom de Dieu sous l'impulsion de l'Esprit, ils s'attachaient sur­tout à lire les événements de l'Église ou de la communauté à la lumière de la parole de Dieu et de son dessein, à interpréter la volonté de Dieu dans des circonstances concrètes, et assez souvent ils encourageaient, exhortaient, édifiaient la communauté. Parfois aussi l'Esprit leur donnait de dévoiler les secrets des cœurs (1 Co 14, 3. 23).          
Assez vite, dans la primitive Église, un discernement s'imposa entre vrais et faux prophètes. "Mes bien-­aimés, écrivait saint Jean, n'ajoutez pas foi à tout esprit, mais éprouvez les esprits, pour voir s'ils sont de Dieu, car beaucoup de prophètes de mensonge se sont répandus dans le monde" (1 Jn 4,1). D'ailleurs Jésus, de son vi­vant, avait proposé un enseignement nuancé. D'une part il s'en était pris à ceux qui se fermaient d'avance à toute nouveauté venue de Dieu : "Jérusalem, toi qui tues les prophètes ... [toi qui rejettes les charismes et leurs por­teurs inattendus]" (Mt 23,37). Mais d’autre part il avait mis sa communauté en garde, et c'est ce que nous rappe­lait à l'instant l'évangile de saint Mathieu : "Méfiez-vous des faux prophètes, qui viennent à vous vêtus en bre­bis". (On est toujours tenté par la facilité !)
Et immédiatement Jésus indiquait le seul critère infaillible pour les identifier : "Vous les reconnaîtrez à leurs fruits !" La vérité et l'authenticité d'un croyant finissent toujours par ressortir, par passer dans ses œuvres, par ré­véler ce qu'il est, ce qu'il cherche, ce qu'il a vraiment trouvé.
Encore de nos jours un devoir de lucidité, une tâche de diagnostic spirituel, incombe aux communautés, car nous vivons un début de siècle où beaucoup se disent prophètes, porteurs d'un message libérateur, ou lecteurs inspirés des signes du temps présent.
En ce temps où foisonnent les modes théologiques, pastorales, liturgiques, un discernement spirituel s'impose au niveau de la pensée. Non pas pour retomber automatiquement dans le déjà vu, le déjà su, le déjà en­tendu, car l'Esprit Paraclet apporte chaque jour à l'Église sa grâce de nouveauté, et les disciples de Jésus n'ont pas à craindre la vie, la jeunesse, la créativité. Mais il y a, aujourd'hui comme au début de l'Église, de vrais et de faux prophètes.
La pierre de touche pour les reconnaître ? c'est de savoir si ce prophète opère un véritable dévoilement, une illumination, une mise en lumière du dessein de Dieu, ou si au contraire il propose une réduction du mystère de Jésus ou un affadissement du sel de l'Évangile :
- le faux prophète tourne le dos aux événements fondateurs et aux promesses de Dieu ;
- le faux prophète opère un tri dans les paroles de Jésus et choisit son menu dans la Révélation ;
- il confond la nouveauté de Dieu avec la nouveauté de ses propres théories ou de son langage ;
Bref : il fait taire les questions de Dieu, celles qui construisent l'homme et le mettent en marche, pour faire entendre ses propres questions sans parfois souhaiter vraiment de réponse.
À une époque de refonte des esprits, des cultures, de l'affectivité, le même discernement spirituel doit jouer au niveau de l'action. Face à telle initiative, à tel projet, à telle orientation qui se présente comme prophéti­que, comme porteuse des promesses de l'avenir, une communauté héritière du prophétisme de Jésus, soucieuse de lire l'aujourd'hui dans la lumière de Dieu, peut se poser des questions toutes simples, celle qui résonnent dans le Nouveau Testament, et regarder les fruits déjà produits et ceux qui se préparent :
- est-ce que cela construit, édifie la communauté ? (C’est le critère des vrais charismes selon Paul) ;
- est-ce que cela resserre l'unité de l'Esprit par le lien de la paix ?
- est-ce que cela crée selon Dieu, dans la sainteté et la vérité ?
- est-ce que les moyens préconisés sont ceux de l'évangile et des Béatitudes ?
- est-ce que par-là les pauvres sont évangélisés, entendent une bonne nouvelle qui les remettra dès aujour­d'hui, "rien que pour aujourd'hui", sur la route de l'espérance ?
Mais il est une question plus urgente encore que chacun de nous ne manque pas de se poser, quand re­tombe l'ardeur de la prière, quand se relâche l'écoute de la parole, quand fléchissent la vigilance fraternelle et le désir de témoigner :
"Qu'ai-je fait moi-même de la grâce prophétique déposée en moi par le don de l'Esprit ?"
DANS LES VISIONS DE MARIA VALTORTA
 Date
Mardi
15 février 28
 Lieu
Cornes d'Hattin
 Livre
Tome 3 – ch 171.3
2ème année vie publique
       (…) Gardez-vous des faux prophètes et de ceux qui enseignent l’erreur. Ils viennent à vous comme des agneaux, mais ce sont des loups rapaces. Ils viennent à vous sous des dehors de sainteté, mais ils se moquent de Dieu. Ils prétendent aimer la vérité, mais se nourrissent de mensonges. Examinez-les avant de les suivre.
       L’homme a une langue pour parler, des yeux pour voir et des mains pour faire des gestes. Mais il y a autre chose qui témoigne avec plus de vérité de ce qu’il est réellement : ses actes. Et que voulez-vous que soient deux mains jointes pour la prière si ensuite l’homme est voleur et adultère ? Que sont deux yeux qui chavirent de tous côtés pour jouer aux inspirés, si ensuite, une fois passée l’heure de la comédie, ils se plaisent à regarder avidement la femme ou l’ennemi dans un désir de luxure ou d’homicide ? Que voulez-vous que soit la langue qui sait entonner la chanson mensongère des éloges et séduire par des paroles mielleuses quand, par derrière, elle vous calomnie et est capable de se parjurer pour vous faire passer pour des gens méprisables ? Qu’est la langue qui fait de longues oraisons hypocrites, mais s’en va aussitôt détruire la réputation du prochain ou séduire sa bonne foi ? Elle est répugnante ! Les yeux et les mains qui mentent sont répugnants. Mais les actes de l’homme, ses vrais actes, c’est-à-dire sa façon de se comporter en famille, dans le commerce, envers son prochain et ses serviteurs, voilà ce qui témoigne : “ Voici un serviteur du Seigneur. ” Car les actions saintes sont le fruit d’une religion vraie.
       Un bon arbre ne donne pas de mauvais fruits, comme un arbre mauvais ne donne pas de bons fruits. Ces ronces pleines d’épines pourront-elles donner des raisins savoureux ? Et ces chardons encore plus piquants pourront-ils faire mûrir des figues délicieuses ? Non, en vérité vous ne cueillerez sur les premières que quelques mûres peu agréables et ce sont des fruits immangeables que donneront ces fleurs, épineuses bien qu’elles soient des fleurs.
       L’homme qui n’est pas juste pourra inspirer le respect par son aspect, mais par cela uniquement. Même ce chardon plumeux ressemble à une touffe de fils d’argent très fins que la rosée a ornée de diamants. Mais si par inadvertance vous le touchez, vous voyez que cette touffe n’est qu’une masse de piquants qui vous font souffrir, et sont nuisibles aux brebis. Aussi les bergers les arrachent-ils de leurs pâturages et ils les jettent au feu allumé pendant la nuit pour que même les graines n’échappent pas à la destruction. Juste mesure de prévoyance. Moi, je ne vous dis pas : “ Tuez les faux prophètes et les fidèles hypocrites ”, mais au contraire : “ Laissez-en la charge à Dieu. ” Je vous dis pourtant : “ Faites attention, écartez-vous-en pour ne pas être empoisonnés par leurs sucs. ” (…)
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