La
vénération de l’image miraculeuse de Notre-Dame de Boulogne a été une
très antique et très constante tradition qui a été suivie pendant des
siècles par les plus simples pèlerins comme par les chevaliers et rois
de France. Mais si la Vierge nautonière a pu ensuite être victime des
excès protestants et révolutionnaires, le sanctuaire restauré demeure
encore aujourd’hui un haut lieu marial essentiel.
Les vieux chroniqueurs racontent qu'un jour de l'année 633 ou 636, vers
la fin du règne de Dagobert, un mystérieux bateau, sans rames, sans
voiles et sans matelots est entré dans l'embouchure de la Liane
(fleuve), occupée aujourd'hui par le port de Boulogne.
Au même moment, la Mère de Dieu apparaît aux membres d’une petite communauté chrétienne qui
s’étaient rassemblés pour la prière dans une modeste chapelle de la
ville haute. Elle les avertit qu’une nef contenant son image pénétrait
dans leur rade, et qu’elle voulait voir placée cette image dans le lieu
même où ils s’étaient réunis, afin que rejaillisse sur eux, à
perpétuité, les merveilleux effets de sa protection.
Selon le plus ancien récit manuscrit de cette découverte miraculeuse, une
bible manuscrite et quelques reliques accompagnent cette effigie
« entourée de lumière » (ce récit se trouve dans le manuscrit 5126 de la
Bibliothèque de l’Arsenal à Paris, et compte 25 feuillets rédigés en
vieux français vers 1400 pour Antoine de Bourgogne, dit le « Grand
Bâtard »).Accourus sur le rivage, les Chrétiens qui priaient là
s'emparent de la statue et la transportent dans une chapelle de la ville
haute qui sera transformée par la suite en église. Aujourd’hui, ni
cette église qui l'abritait, ni la statue antique n'existent encore.
L'église avait été reconstruite dans le premier quart du XIIe siècle par
la comtesse de Lorraine (+ 1113), mère de Godefroy de Bouillon, premier
roi de Jérusalem. Notre-Dame de Boulogne était déjà devenu à l’époque
un des centres de pèlerinage les plus importants d’Europe.
Innombrables sont les grâces de conversion, de guérison et les miracles obtenus par les pèlerins en ce sanctuaire. En
1330, pour ceux qui ne peuvent se déplacer, on construit sous le règne
du roi Philippe V, fils de Philippe le Bel, tout près de Paris là où la
Seine s’étale comme un bras de mer, une nouvelle église dédiée à
Notre-Dame de Boulogne. Une ville grandit autour du sanctuaire :
Boulogne-Billancourt, qui fait à présent partie de l’agglomération
parisienne.
Longue est la liste des rois, reines, princes, princesses et
dignitaires de l’Église qui sont venus honorer la Vierge de
Boulogne-sur-Mer. Elle contient les noms des comtes de
Flandres, d'Artois, de Saint-Pol, du Ponthieu ; des ducs de Bourgogne,
notamment Philippe le Bon ; Bertrand du Guesclin, connétable de France
(1364) ; des rois d'Angleterre : Henri III et Henri VIII ; et des rois
de France bien sûr : Philippe Auguste, Philippe le Bel, Jean le Bon,
François Ier, puis Charles VII (1422) et sainte Jeanne d’Arc (1429),
puis Charles VIII (1495), Louis XII (1512), Henri III (1578), Louis XIII
(1640), Louis XIV, donateur d’un jubé (élément élevé à l'entrée du
chœur d’une église) en 1666 (1702), la reine de France, Marie
Leszczynska épouse de Louis XV (1735), etc. [...]
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