Après le déclenchement d’une alarme dans un musée, le visiteur
répond : « Mais je n’ai rien fait, rien touché, j’ai simplement
regardé ! » Mais regarder ce n’est pas exactement « ne rien faire ».
Tout ce qu’on voit n’est pas sans conséquence sur nous-mêmes. Tout ce
qui passe par les yeux vient se reposer dans le cœur. Prenons donc soin
de notre cœur : il est trop précieux. Il n’est pas qu’un muscle, mais
aussi une formidable banque d’images. Il ne conviendrait pas d’y mettre
n’importe quoi.
Une longue tradition biblique associe le cœur et les yeux. Dans le livre
de Job, nous trouvons : « Si mes pas ont dévié du droit chemin, si mon cœur fut entraîné par mes yeux
et si une souillure adhère à mes mains, qu’un autre mange ce que j’ai
semé et que soient arrachées mes jeunes pousses ! »* Job connaît aussi
la faiblesse de son cœur lorsqu’il se laisse entraîner par ses yeux à
regarder ce qui le tente. « J’avais fait un pacte avec mes yeux, au point de ne fixer aucune vierge. »**
Pour nous aussi, une certaine ascèse du regard est nécessaire. Dans ce
monde d’image, nous savons que tout n’est pas bon à regarder et qu’une
certaine complaisance peut finir par nous ligoter intérieurement. Il ne
faut pas être naïf et savoir choisir ce qu’on regarde à la télévision ou
sur internet. Il faut éduquer notre regard pour qu’il ne s’attarde pas
sur ce qui nous fait du mal.
Mais, et d’une manière aussi importante, il nous faut nourrir notre
regard et notre cœur de bonnes choses. Profitons de la beauté de la
nature pour y discerner les traces de Dieu. Contemplons la beauté d’un
visage qui sourit et nous sentirons, à notre tour, un sourire éclairer
notre visage. Car le vrai sourire, celui du cœur et des yeux, est
contagieux !
* Livre de Job ch 31, v 7-8.
** Livre de Job ch 31,
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