Avoir la parole claire ce n’est pas toujours facile. Qui est certain
à 100 % de ce qu’il avance ? Souvent, nous ne nous faisons pas
confiance, nous hésitons, nous disons « oui, mais », « peut-être que
non » ; alors, pour appuyer notre parole incertaine, nous invoquons
l’autorité des autres : « comme le disait Untel » ou « comme il est
écrit » ou, plus communément « comme on l’a toujours dit ». Cela nous
évite aussi, avouons-le, de prendre le risque d’une parole personnelle.
Il suffit de répéter ce que les anciens, la tradition, les médias, les
maîtres, les parents nous ont transmis. C’est tellement plus commode !
Au sommet de cette dépossession de la parole, il y a le « jurement » :
on assure l’autorité de sa parole « sur la tête de ma mère » ou encore
mieux : « au nom de Dieu ». « Au nom de Dieu » ont ainsi été proférés
les pires mensonges, proclamés de violentes croisades, allumés de grands
bûchers, décapités bien des pauvres gens. C’est au point que,
aujourd’hui, le « nom de Dieu » ne veut plus dire grand-chose à beaucoup
de gens qui ont compris que celui qui jure cache une parole faible et,
souvent, mensongère.
Jésus nous demande donc de ne pas jurer. Nous devons assumer notre
parole pour ce qu’elle est, nous y engager personnellement, sans nous
cacher derrière un autre. Si c’est oui, ce « oui » doit avoir un impact
sur notre vie, l’orienter. Si c’est non, il en va de même. Mais il faut
aussi assumer la fragilité de notre parole. Que notre oui soit « oui »
ne veut pas dire « ne jamais se tromper ». L’erreur fait partie de la
parole. Et notre parole doit l’entendre. Jamais cette erreur ne nous
condamne au silence, au contraire, elle nous invite chaque fois à la
conversion pour que notre oui soit, toujours davantage, un oui.
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