vendredi 14 septembre 2018

« Celui qui croit en moi fera les œuvres que je fais, et même, il en fera de plus grandes. »** Alors, puisque sa grâce nous accompagne, n’hésitons pas à faire toujours mieux !


L’amour des ennemis
 
 
Lu par Guillaume Marquet
Évangile selon saint Matthieu chapitre 5, versets 43-48
43 Vous avez appris qu’il a été dit : Tu aimeras ton prochain et tu haïras ton ennemi.
44 Eh bien ! moi, je vous dis : Aimez vos ennemis, et priez pour ceux qui vous persécutent,
45 afin d’être vraiment les fils de votre Père qui est aux cieux ; car il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, il fait tomber la pluie sur les justes et sur les injustes.
46 En effet, si vous aimez ceux qui vous aiment, quelle récompense méritez-vous ? Les publicains eux-mêmes n’en font-ils pas autant ?
47 Et si vous ne saluez que vos frères, que faites-vous d’extraordinaire ? Les païens eux-mêmes n’en font-ils pas autant ?
48 Vous donc, vous serez parfaits comme votre Père céleste est parfait.
Méditation
Frère Jocelyn Dorvault
Couvent du Caire
Aller toujours plus loin
« Tu haïras ton ennemi » ? En fait, ça n’a jamais été écrit comme ça… Dieu n’a jamais demandé de haïr ses ennemis. Et comme ce n’est sûrement pas Jésus qui raconte des histoires, ce doit être Matthieu qui en rajoute ! Dans le livre du Lévitique, il est écrit : « tu ne haïras pas ton frère, mais tu aimeras ton prochain »*. C’est tout. Il ne faut pas haïr son proche, ce qui sous-entend qu’il faut lui pardonner ses manquements, et plus encore, il faut l’aimer.
Il est vrai que « prochain » et « frère » s’entendent ici comme « celui qui fait partie de la famille, de la tribu, du peuple ». Le problème, évidemment, c’est que comme on ne dit rien des autres… ceux qui ne sont pas proches, ceux qui ne font pas partie de la communauté, cela semble supposer qu’on n’est pas tenu de leur pardonner… Dans une certaine compréhension xénophobe du judaïsme antique, tous ces « autres », païens, impurs, exclus de la promesse, sont considérés comme ennemis de Dieu, ennemis du peuple élu, de ses tribus et de leurs membres.
Ces autres-là, pense-t-on, puisqu’il n’est pas demandé de les aimer, on peut les haïr. Mais c’est une interprétation étroite de l’Écriture. Jésus nous invite à une autre lecture et à faire mieux que ceux qui nous ont précédés dans la foi. Non seulement nous devons aimer nos proches, qui nous aiment, mais nous devons aussi aimer ceux qui nous sont étrangers et qui, parfois, ne nous aiment pas.
Faire mieux, cela suggère qu’« être à la suite du Christ », ce n’est pas se contenter de faire comme nos pères, répéter sans fin les mêmes rengaines et les mêmes préceptes, obéir aux mêmes lois ancestrales. Il s’agit d’aller toujours plus loin, en direction de la perfection de Dieu. Cela résonne avec une phrase de Jésus que nous entendons trop peu souvent dans nos liturgies : « Celui qui croit en moi fera les œuvres que je fais, et même, il en fera de plus grandes. »** Alors, puisque sa grâce nous accompagne, n’hésitons pas à faire toujours mieux !

* Le livre du Lévitique ch 19, v 17-18.
** Évangile selon Saint Jean ch 14, v 12.

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