L'obstacle à ce don de Sagesse, c'est
de vivre habituellement dans le péché. Car, à long terme, un des effets
pernicieux du péché c'est de tout durcir : la tête ; le cœur, l'âme, le
tempérament. Les anciens appelaient cela la « cardio-sclérose » : on
devient de mauvaise humeur, agressif, mécontent. Et les autres doivent
tout supporter. Le péché insensibilise, anesthésie aux choses de Dieu.
Tandis que la sagesse, elle, adoucit et transforme les cœurs de pierre
en cœurs de chair. L'Esprit-Saint imprègne, dit la liturgie, telle une
onction, telle une rosée. « Apprenez de moi, dit Jésus, que je suis doux… »
L'homme moins grossier, mais livré à
l'esprit du monde, est également impuissant à comprendre ce qui fait
l'objet du don de Sagesse et ce que révèle le don d'Intelligence. Il
juge ceux qui ont reçu ces dons, et il les blâme ; heureux s'il ne les
traverse pas, s'il ne les poursuit pas ! Jésus nous le dit expressément :
« Le monde ne peut recevoir l'Esprit de Vérité, parce qu'il ne le voit pas ; et ne le connaît pas » (Jn 14, 17).
Un moyen pour recevoir ce don :
cultiver des instants de recueillement. Nous avons tous beaucoup à
faire. Mais pour faire bien tout ce qui est à faire, il faut savoir
fermer les yeux ; il faut savoir s'asseoir entre deux activités, et se
remettre en Présence de Celui qui nous habite. Alors on apprend à goûter
l'instant présent, la personne qui est là, la démarche qui reste à
faire. Et en y allant, vous goûtez la lumière du soleil ; la douceur des
collines, un travail bien fait : en toutes circonstances vous apprenez à
goûtez les choses de Dieu.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire