vendredi 20 avril 2018


méditation du jour
Pour que beaucoup croient au Seigneur
Dans la mesure où notre monde veut être en rupture de Dieu, où on entend se passer de Dieu, s’organiser en-deçà de Dieu, Dieu devient pour lui une nouveauté et le Dieu vivant de l’Évangile redevient une nouvelle. Le chrétien, en face de la déchristianisation, lutte souvent contre des faits, des événements nouveaux, pour que dure la foi où il est ; il apparaît comme l’homme du passé. Au contraire, sa foi en Dieu est pour ce nouveau monde un phénomène encore plus nouveau. Le chrétien est pour ses frères un homme qui aime les choses du monde à leur valeur et dans leur réalité, mais il est aussi un homme qui préfère à toutes ces choses le Dieu dont il est le croyant. Sa préférence l’amène à certains choix. On le voit ainsi choisir Dieu invisible. Ces choix sont une interrogation à neuf pour le monde, sur ce qui dépasse le monde. Quand des hommes ignorent que Dieu est leur bien, nous n’avons pas à nous aligner sur leur ignorance, leur misère. Nous ne devons pas seulement croire, mais comprendre que le Dieu vivant de l’Évangile peut être non seulement pour eux une nouvelle, mais une bonne nouvelle.
Le Dieu vivant de l’Évangile ne nous brûlerait-il pas insupportablement, tant que nous n’aurions pas crié son nom à voix haute, parmi ces hommes désespérés sans le savoir. S’ils se retournent en nous entendant appeler Dieu, ce serait pour eux le début de la seule bonne nouvelle.
Madeleine Delbrêl
À 20 ans, Madeleine Delbrêl († 1964) fait une expérience forte de l’Évangile, qui l’amène, en 1933, à s’engager pleinement « à s’unir au Christ en plein monde » marxiste. Son action sociale à Ivry est marquée par sa profonde vie spirituelle dont ses livres portent l’empreinte. / Nous autres gens des rues, Seuil, Paris, 1966, p. 188-189-190.

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