dimanche 8 avril 2018


Prise de risques
« Accueillez-vous donc les uns les autres, comme Christ vous a accueillis, pour la gloire de Dieu. » (Romains 15.7)
Nous venions d’apprendre que nous allions adopter quatre enfants (un garçon et ses trois sœurs) et nous étions fous de joie. Mais un monsieur a essayé de doucher notre enthousiasme : « Vous vous réjouissez d’adopter ces enfants, a-t-il soupiré, et pourtant, si vous saviez quels problèmes ils vont vous causer ! »
Trente ans plus tard, nous pouvons dire qu’il avait raison : des problèmes, il y en a eu, certains prévisibles, d’autres totalement inattendus. Évidemment, ces enfants ont compliqué notre vie jadis si tranquille. Oui, nous avons eu des nuits d’insomnie, des questions sans réponse et parfois des incompréhensions…
Mais nous avons aussi eu le bonheur de devenir enfin parents, comme nous en rêvions depuis si longtemps, d’ouvrir notre maison et notre cœur, d’apprivoiser peu à peu nos enfants du bout du monde, de former une vraie famille !
Que nous accueillions les autres pour une heure, pour une journée ou pour la vie, ils nous compliquent forcément l’existence. Ils envahissent notre espace personnel, bousculent nos petites habitudes et parfois, nous déçoivent, nous blessent, nous trahissent. Il arrive que nous serrions les poings et que nous disions : « Jamais plus je ne ferai confiance. J’ai été trop déçu(e). »
Toutefois, les autres nous apportent aussi de formidables richesses, et même nos inévitables frictions forgent notre caractère et mettent à mal notre égoïsme naturel. « Aimer, c’est être vulnérable », a observé C.S. Lewis. Il a ajouté : « Quoi que vous aimiez, votre cœur sera certainement meurtri et peut-être brisé. Si vous voulez être sûr de le garder intact, vous ne devez donner votre cœur à personne, pas même à un animal. Entourez-le soigneusement de loisirs et de petits plaisirs; évitez tout lien; enfermez-le en sécurité dans le cercueil de votre égoïsme. Mais dans ce linceul – sûr, sombre, sans vie ni air – il va changer. Il ne sera pas brisé; il deviendra sec, impénétrable, irrémédiablement fermé.  »
Ma prière de ce jour :
Seigneur, je te prie de m’aider à accueillir les autres, à leur faire place dans mon cœur et dans ma vie, à me laisser bousculer par eux. Tu nous as montré l’exemple en acceptant l’intolérable par amour pour nous. Merci pour les grandes joies qu’ils nous procurent. Aide-nous à supporter les désagréments et les frictions et fais de nous des artisans de paix.
Aline Neuhauser

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