l’Évangile au Quotidien « Seigneur, vers qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle » Jn 6, 68 |
Lundi 8 Avril
Le lundi de la 5e semaine de Carême
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Bx Auguste Czartoryski , Bx Dominique du saint Sacrement |
Livre de Daniel 13,1-9.15-17.19-30.33-62.
En ces jours-là, il y avait un habitant de Babylone qui se nommait Joakim. |
Il avait épousé une femme nommée Suzanne, fille d’Helkias. Elle était très belle et craignait le Seigneur. |
Ses parents étaient des justes, et ils avaient élevé leur fille selon la loi de Moïse. |
Joakim était très riche, et il possédait un jardin auprès de sa maison ; les Juifs affluaient chez lui, car il était le plus illustre d’entre eux. |
Deux anciens avaient été désignés dans le peuple pour être juges cette année-là ; ils étaient de ceux dont le Seigneur a dit : « Le crime est venu de Babylone par des anciens, par des juges qui prétendaient guider le peuple. » |
Ils fréquentaient la maison de Joakim, et tous ceux qui avaient des procès venaient les trouver. |
Lorsque le peuple s’était retiré, vers midi, Suzanne entrait dans le jardin de son mari, et s’y promenait. |
Les deux anciens la voyaient chaque jour entrer et se promener, et ils se mirent à la désirer : |
ils pervertirent leur pensée, ils détournèrent leurs yeux pour ne plus regarder vers le ciel et ne plus se rappeler ses justes décrets. |
Ils guettaient le jour favorable, lorsque Suzanne entra, comme la veille et l’avant-veille, accompagnée seulement de deux jeunes filles ; il faisait très chaud, et elle eut envie de prendre un bain dans le jardin. |
Il n’y avait personne, en dehors des deux anciens qui s’étaient cachés et qui l’épiaient. |
Suzanne dit aux jeunes filles : « Apportez-moi de quoi me parfumer et me laver, puis fermez les portes du jardin, pour que je puisse prendre mon bain. » |
Dès que les jeunes filles furent sorties, les deux anciens surgirent, coururent vers Suzanne |
et lui dirent : « Les portes du jardin sont fermées, on ne nous voit pas ; nous te désirons, sois consentante et viens avec nous. |
Autrement nous porterons contre toi ce témoignage : il y avait un jeune homme avec toi, et c’est pour cela que tu as renvoyé les jeunes filles. » |
Suzanne dit en gémissant : « De tous côtés, je suis prise au piège : si je vous cède, c’est la mort pour moi ; et si je refuse de céder, je n’échapperai pas à vos mains. |
Mieux vaut pour moi tomber entre vos mains sans vous céder, plutôt que de pécher aux yeux du Seigneur. » |
Alors Suzanne poussa un grand cri, et les deux anciens se mirent à crier contre elle. |
L’un d’eux courut ouvrir les portes du jardin. |
Les gens de la maison, entendant crier dans le jardin, se précipitèrent par la porte de service pour voir ce qui arrivait à Suzanne. |
Quand les anciens eurent raconté leur histoire, les serviteurs furent remplis de honte, car jamais on n’avait dit pareille chose de Suzanne. |
Le lendemain, le peuple se rassembla chez Joakim son mari. Les deux anciens arrivèrent, remplis de pensées criminelles contre Suzanne, et décidés à la faire mourir. Ils dirent devant le peuple : |
« Envoyez chercher Suzanne, fille d’Helkias, épouse de Joakim. » On l’envoya chercher. |
Elle se présenta avec ses parents, ses enfants et tous ses proches. |
Tous les siens pleuraient, ainsi que tous ceux qui la voyaient. |
Les deux anciens se levèrent au milieu du peuple, et posèrent les mains sur sa tête. |
Tout en pleurs, elle leva les yeux vers le ciel, car son cœur était plein de confiance dans le Seigneur. |
Les anciens déclarèrent : « Comme nous nous promenions seuls dans le jardin, cette femme y est entrée avec deux servantes. Elle a fermé les portes et renvoyé les servantes. |
Alors un jeune homme qui était caché est venu vers elle, et a couché avec elle. |
Nous étions dans un coin du jardin, nous avons vu le crime, et nous avons couru vers eux. |
Nous les avons vus s’unir, mais nous n’avons pas pu nous emparer du jeune homme, car il était plus fort que nous : il a ouvert la porte et il s’est échappé. |
Mais elle, nous l’avons saisie, et nous lui avons demandé qui était ce jeune homme ; |
elle n’a pas voulu nous le dire. De tout cela, nous sommes témoins. » L’assemblée les crut, car c’étaient des anciens du peuple et des juges, et Suzanne fut condamnée à mort. |
Alors elle cria d’une voix forte : « Dieu éternel, toi qui pénètres les secrets, toi qui connais toutes choses avant qu’elles n’arrivent, |
tu sais qu’ils ont porté contre moi un faux témoignage. Voici que je vais mourir, sans avoir rien fait de tout ce que leur méchanceté a imaginé contre moi. » |
Le Seigneur entendit sa voix. |
Comme on la conduisait à la mort, Dieu éveilla l’esprit de sainteté chez un tout jeune garçon nommé Daniel, |
qui se mit à crier d’une voix forte : « Je suis innocent de la mort de cette femme ! » |
Tout le peuple se tourna vers lui et on lui demanda : « Que signifie cette parole que tu as prononcée ? » |
Alors, debout au milieu du peuple, il leur dit : « Fils d’Israël, vous êtes donc fous ? Sans interrogatoire, sans recherche de la vérité, vous avez condamné une fille d’Israël. |
Revenez au tribunal, car ces gens-là ont porté contre elle un faux témoignage. » |
Tout le peuple revint donc en hâte, et le collège des anciens dit à Daniel : « Viens siéger au milieu de nous et donne-nous des explications, car Dieu a déjà fait de toi un ancien. » |
Et Daniel leur dit : « Séparez-les bien l’un de l’autre, je vais les interroger. » |
Quand on les eut séparés, Daniel appela le premier et lui dit : « Toi qui as vieilli dans le mal, tu portes maintenant le poids des péchés que tu as commis autrefois |
en jugeant injustement : tu condamnais les innocents et tu acquittais les coupables, alors que le Seigneur a dit : “Tu ne feras pas mourir l’innocent et le juste.” |
Eh bien ! si réellement tu as vu cette femme, dis-nous sous quel arbre tu les as vus se donner l’un à l’autre ? » Il répondit : « Sous un sycomore. » |
Daniel dit : « Voilà justement un mensonge qui te condamne : l’Ange de Dieu a reçu un ordre de Dieu, et il va te mettre à mort. » |
Daniel le renvoya, fit amener l’autre et lui dit : « Tu es de la race de Canaan et non de Juda ! La beauté t’a dévoyé et le désir a perverti ton cœur. |
C’est ainsi que vous traitiez les filles d’Israël, et, par crainte, elles se donnaient à vous. Mais une fille de Juda n’a pu consentir à votre crime. |
Dis-moi donc sous quel arbre tu les as vus se donner l’un à l’autre ? » Il répondit : « Sous un châtaignier. » |
Daniel lui dit : « Toi aussi, voilà justement un mensonge qui te condamne : l’Ange de Dieu attend, l’épée à la main, pour te châtier, et vous faire exterminer. » |
Alors toute l’assemblée poussa une grande clameur et bénit Dieu qui sauve ceux qui espèrent en lui. |
Puis elle se retourna contre les deux anciens que Daniel avait convaincus de faux témoignage par leur propre bouche. Conformément à la loi de Moïse, on leur fit subir la peine que leur méchanceté avait imaginée contre leur prochain : |
on les mit à mort. Et ce jour-là, une vie innocente fut épargnée. |
Psaume 23(22),1-2ab.2c-3.4.5.6.
Le Seigneur est mon berger : |
je ne manque de rien. |
Sur des prés d'herbe fraîche, |
il me fait reposer. |
Il me mène vers les eaux tranquilles |
et me fait revivre ; |
il me conduit par le juste chemin |
pour l'honneur de son nom. |
Si je traverse les ravins de la mort, |
je ne crains aucun mal, |
car tu es avec moi : |
ton bâton me guide et me rassure. |
Tu prépares la table pour moi |
devant mes ennemis ; |
tu répands le parfum sur ma tête, |
ma coupe est débordante. |
Grâce et bonheur m'accompagnent |
tous les jours de ma vie ; |
j'habiterai la maison du Seigneur |
pour la durée de mes jours. |
Évangile de Jésus-Christ selon saint Jean 8,12-20.
En ce temps-là, Jésus disait aux pharisiens : « Moi, je suis la lumière du monde. Celui qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres, il aura la lumière de la vie. » |
Les pharisiens lui dirent alors : « Tu te rends témoignage à toi-même, ce n’est donc pas un vrai témoignage. » |
Jésus leur répondit : « Oui, moi, je me rends témoignage à moi-même, et pourtant mon témoignage est vrai, car je sais d’où je suis venu, et où je vais ; mais vous, vous ne savez ni d’où je viens, ni où je vais. |
Vous, vous jugez de façon purement humaine. Moi, je ne juge personne. |
Et, s’il m’arrive de juger, mon jugement est vrai parce que je ne suis pas seul : j’ai avec moi le Père, qui m’a envoyé. |
Or, il est écrit dans votre Loi que, s’il y a deux témoins, c’est un vrai témoignage. |
Moi, je suis à moi-même mon propre témoin, et le Père, qui m’a envoyé, témoigne aussi pour moi. » |
Les pharisiens lui disaient : « Où est-il, ton père ? » Jésus répondit : « Vous ne connaissez ni moi ni mon Père ; si vous me connaissiez, vous connaîtriez aussi mon Père. » |
Il prononça ces paroles alors qu’il enseignait dans le Temple, à la salle du Trésor. Et personne ne l’arrêta, parce que son heure n’était pas encore venue. |
Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris
Saint Augustin (354-430)
évêque d'Hippone (Afrique du Nord) et docteur de l'Église Sermons sur l'évangile de Jean, n°34 (trad. Véricel, l'Évangile commenté, p. 223) |
La lumière du monde
Les paroles du Seigneur : « Je suis la lumière du monde » sont claires, à mon avis, pour ceux qui ont des yeux à l'aide desquels ils peuvent contempler cette lumière ; mais ceux qui n'ont que les yeux du corps s'étonnent d'entendre dire à notre Seigneur Jésus Christ : « Je suis la lumière du monde. » Peut-être même y en a-t-il qui se disent : Est-ce que le Christ ne serait pas ce soleil qui, par son lever et son coucher, détermine le jour ? ... Non, le Christ n'est pas cela. Le Seigneur n'est pas le soleil qui a été fait, mais celui par qui le soleil a été fait. « Car tout a été fait par lui et rien de ce qui a été fait n'a été fait sans lui. » (Jn 1,3) Il est donc la lumière qui a créé cette lumière que nous voyons. Aimons cette lumière, comprenons-la, désirons-la, pour arriver un jour jusqu'à elle, conduits par elle, et pour vivre en elle de manière à ne jamais mourir... |
Vous voyez donc, mes frères, vous voyez, si vous avez des yeux qui voient les choses de l'âme, quelle est cette lumière dont le Seigneur déclare : « Qui me suit ne marche pas dans les ténèbres. » Suis ce soleil, et voyons si tu ne marcheras pas dans les ténèbres. Voici qu'il se lève et vient vers toi ; en suivant sa route, il se dirige vers l'occident ; mais toi, tu dois marcher vers le soleil levant qu'est le Christ. |
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