jeudi 4 avril 2019

Le bond de la confiance

Que veux-tu que je fasse pour toi?
Évangile selon saint Marc, chapitre 10, verset 51

Frère Dominique Motte
Couvent de Lille

Quel bond prodigieux pour un aveugle ! On se croirait aux jeux paralympiques. L’Évangile de Marc n’est pas là seulement comme un livre à lire, mais comme événement qui pousse des hommes et des femmes à vivre autrement, grâce à Jésus. On devine notre quatrième témoin s’arrachant à ses oripeaux comme de l’Ancien Monde. Cécité, mendicité, exil hors de la cité faisaient son quotidien. Il nous apprend la foi, non comme un savoir, mais comme une confiance éperdue en ce Jésus qui passe.
Il avait un nom cet aveugle : Bartimée. Son seul atout. Le nom, c’est la capacité à dire « je », cette capacité que Jésus réveille en l’appelant, en le pressant de répondre à la question  «Que veux-tu que je fasse pour toi ? » Choisis toi-même ce qui est salut pour toi. Jésus lui fait confiance pour nommer sa disgrâce sans présupposer que le spirituel l’emporte sur les misères du corps. Jésus lui donne de voir. Dans ce cri du cœur « fais que je voie », il a entendu une adhésion entière à sa personne. Savoir et connaissance suivront puisque Bartimée partira à sa suite.
Dans cette proclamation, « ta foi t’a sauvé », se dévoilent deux bonnes nouvelles : d’une part l’accès à un salut personnel. La sortie de mes propres enfermements, issus de mon histoire, que je dois apprendre à nommer. D’autre part, l’accès à un salut au-delà de ma petite personne qui tend à réconcilier l’aventure humaine avec elle-même et avec Dieu.
Dans ce salut, j’ai ma part. La confiance a le premier et le dernier mot : ta confiance en moi, ma confiance en toi, si petit bout d’homme ou de femme sois-tu.

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