Quel bond prodigieux
pour un aveugle ! On se croirait aux jeux paralympiques. L’Évangile de
Marc n’est pas là seulement comme un livre à lire, mais comme événement
qui pousse des hommes et des femmes à vivre autrement, grâce à Jésus. On
devine notre quatrième témoin s’arrachant à ses oripeaux comme de
l’Ancien Monde. Cécité, mendicité, exil hors de la cité faisaient son
quotidien. Il nous apprend la foi, non comme un savoir, mais comme une
confiance éperdue en ce Jésus qui passe.
Il avait un nom cet aveugle : Bartimée. Son seul atout. Le nom, c’est la
capacité à dire « je », cette capacité que Jésus réveille en
l’appelant, en le pressant de répondre à la question «Que veux-tu que
je fasse pour toi ? » Choisis toi-même ce qui est salut pour toi. Jésus
lui fait confiance pour nommer sa disgrâce sans présupposer que le
spirituel l’emporte sur les misères du corps. Jésus lui donne de voir.
Dans ce cri du cœur « fais que je voie », il a entendu une adhésion
entière à sa personne. Savoir et connaissance suivront puisque Bartimée
partira à sa suite.
Dans cette proclamation, « ta foi t’a sauvé », se dévoilent deux bonnes
nouvelles : d’une part l’accès à un salut personnel. La sortie de mes
propres enfermements, issus de mon histoire, que je dois apprendre à
nommer. D’autre part, l’accès à un salut au-delà de ma petite personne
qui tend à réconcilier l’aventure humaine avec elle-même et avec Dieu.
Dans ce salut, j’ai ma part. La confiance a le premier et le dernier
mot : ta confiance en moi, ma confiance en toi, si petit bout d’homme ou
de femme sois-tu.
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