Le
docteur Carrel (Français, 1873-1944), un des plus remarquables
chirurgiens de son temps, avait perdu la foi à la fin de ses études à
Paris où les pontifes du positivisme, Berthelot, Taine, Renan
ensorcelaient les esprits des étudiants. Il n’y avait, d’après eux, que
ce qui se voyait ou se touchait qui fût réel. Dieu, l’âme, le monde
spirituel n’étaient que des produits de l’imagination.
Carrel
toutefois, souhaitait étudier scientifiquement ce qui se passait à
Lourdes et les miracles dont on parlait beaucoup. La Providence s’en
mêla. Un médecin, son ami, empêché d’accompagner un train de malades
allant à Lourdes, le pria de le remplacer, et il accepta. Il lui
recommanda spécialement une jeune malade, Marie Ferrand, presque
mourante.
Le
voyage fut pénible. Il fallut, la nuit, soutenir la malade par des
piqûres et de même à l’hôpital. C’est tout juste si elle put obtenir
d’être transportée à la Grotte. Son visage, déjà cadavérique, sa voix
imperceptible, tout faisait craindre un dénouement fatal. On la
transporta tout de même sur une civière. Le docteur Carrel se tenait
près d’elle.
Tout
à coup, après une fervente supplication à la Sainte Vierge, la
moribonde se mit à parler : « je me sens guérie », dit-elle. Carrel,
l’observant fut bouleversé. L’enflure avait disparu, le visage se
colorait, les yeux brillaient, le pouls était redevenu normal. « Il
était 2h40, a noté Carrel, à trois heures, je ne pouvais douter : Marie
Ferrand était guérie… ».
«
Et, ajouta-t-il, je me suis mis à errer comme un halluciné, me répétant
: j’ai vu un miracle ! La Sainte Vierge existe, Dieu existe… » Après
une heure de trouble, Carrel revint à la Basilique et, s’agenouillant,
il fit une fervente prière à la Sainte Vierge. Dieu l’avait converti.
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