En
ce temps-là, Jésus disait à Nicodème : « Il vous faut naître d’en haut.
Le vent souffle où il veut : tu entends sa voix, mais tu ne sais ni
d’où il vient ni où il va. Il en est ainsi pour qui est né du souffle de
l’Esprit. » Nicodème reprit : « Comment cela peut-il se faire ? » Jésus
lui répondit : « Tu es un maître qui enseigne Israël et tu ne connais
pas ces choses-là ? Amen, amen, je te le dis : nous parlons de ce que
nous savons, nous témoignons de ce que nous avons vu, et vous ne recevez
pas notre témoignage. Si vous ne croyez pas lorsque je vous parle des
choses de la terre, comment croirez-vous quand je vous parlerai des
choses du ciel ? Car nul n’est monté au ciel sinon celui qui est
descendu du ciel, le Fils de l’homme. De même que le serpent de bronze
fut élevé par Moïse dans le désert, ainsi faut-il que le Fils de l’homme
soit élevé, afin qu’en lui tout homme qui croit ait la vie éternelle.
»
Membre
très écouté du Sanhédrin, pharisien de renom, il fait autorité en
Israël. Lui, l'expert dans l'étude de la Torah, est impressionné par les
signes que Jésus accomplit, et il a reconnu en lui un maître
authentique venu de la part de Dieu. Déjà il se sent disciple de Jésus,
mais « disciple en secret » (19,38), car il a peur de la rumeur
publique, peur que sa démarche ne le compromette aux yeux de ses pairs.
Quelles
questions voulait-il poser ? Nous le devinons seulement à partir des
paroles que Jésus lui adresse en prenant les devants : Nicodème désire
entrer dans le Règne de Dieu. Mais Jésus, qui annonce ce Règne, ne vient
pas de Dieu au sens où Nicodème l'entend, comme un homme simplement
approuvé par Dieu. Il est descendu d'auprès de Dieu parce qu'il est né
de Dieu et ne fait qu'un avec son Père. Toute vie commence en Dieu,
toute initiative vient de Dieu, et cela reste vrai, au niveau de la foi,
pour tout croyant : un homme ne peut « voir » le Règne de Dieu que s'il
est engendré par le Père céleste, engendré de l'eau et de l'Esprit.
Nicodème s'étonne et achoppe. Lui, qui pourtant est maître en Israël, se trouve devant des perspectives entièrement nouvelles.
À
vrai dire Nicodème pouvait rejoindre en partie la pensée de Jésus. En
effet, déjà dans l'Ancien Testament on trouve le don de l'Esprit
plusieurs fois associé à l'intervention décisive de Dieu dans l'histoire
du monde. « Je répandrai mon Esprit sur toute chair », annonce le
Seigneur dans Joël (3,1-2), et Dieu précise, en Ézéchiel (36,25s),
unissant les deux thèmes de l'eau et de l'Esprit : « Je répandrai sur
vous une eau pure et vous serez purifiés, je mettrai en vous mon
Esprit ». Nicodème pouvait donc comprendre au moins ceci : Jésus
proclame l'arrivée des temps nouveaux, puisque les hommes vont recevoir
l'Esprit.
Être engendré d'en haut, être engendré de Dieu, comment comprendre cela ?
Il
n'y a pas à s'étonner que la nouvelle naissance grâce à l'Esprit Saint
soit mystérieuse. L'homme peut constater en lui-même les fruits de
l'Esprit de Dieu sans savoir quand ni comment il agit. Et Jésus répond
ici à Nicodème dans le même sens : « Le vent souffle où il veut et tu
entends sa voix, mais tu ne sais pas d'où il vient ni où il va. Ainsi en
est-il de quiconque est né de l'Esprit ».
C'est
d'auprès du Père que Jésus est venu dans le monde, et c'est auprès de
lui qu'il remontera. Ce qu'il était dans le ciel, et ce qu'il sera dans
la gloire, éclaire ce qu'il a fait et dit parmi nous. La raison de tout
mystère est à chercher dans la gloire auprès de Dieu ; c'est pourquoi
Jésus ajoute : "Si vous ne croyez pas quand je vous dis les choses de la
terre, comment croirez-vous quand je vous dirai les choses du ciel ? »
Il
va annoncer, en effet, des choses de Dieu plus merveilleuses encore.
Jusque-là il s'agissait encore de « choses terrestres », du chemin à
prendre sur terre pour voir le Règne de Dieu, ou de la naissance de
chaque homme ici-bas dans l'eau et par l'Esprit. Comment répondra
Nicodème, comment réagiront tous les croyants, lorsque Jésus parlera des
« choses célestes », qui le concernent, lui, le propre Fils de Dieu ?
Et Jésus donne deux exemples :
Lui,
et lui seul, est descendu du ciel pour nous parler de Dieu, et lui, le
premier, ouvrira le chemin de la gloire : il montera au ciel... mais
auparavant (et c'est là un secret qui dépasse tellement les perspectives
humaines !), avant d'être élevé par Dieu auprès de lui dans le ciel, il
sera élevé par les hommes sur le bois de la croix.
Ces
choses du ciel, il nous faut les entendre, car elles éclairent pour
nous ce que nous faisons sur terre. Ces choses qui nous disent le cœur
de Dieu apportent paix et lumière à nos cœurs d'hommes. Elles nous
paraissent à certains jours lointaines et irréelles, comme une naissance
impossible ; mais elles sont plus vraies, plus urgentes, plus
définitives que tout ce qui passe par nos mains ou par notre esprit.
C'est par ces choses du ciel que nous entrons chaque jour dans la vie de Dieu.
DANS LES VISIONS DE MARIA VALTORTA
Date Jeudi 4 novembre 27
Lieu Géthsémani
Livre Tome 2 - ch 116.1 1ère année vie publique
(...) Maître, voici Nicodème » dit Jean en entrant le premier. On se salue puis Simon prend Jean avec lui et sort de la cuisine pour les laisser seuls.
« Maître, pardonne-moi si j’ai voulu te parler en secret. Je me
méfie, pour toi et pour moi, de beaucoup de gens. Ma conduite n’est pas
uniquement lâche. Il y a aussi de la prudence et le désir de t’aider
plus que si je t’appartenais ouvertement. Tu as beaucoup d’ennemis. Je
suis du petit nombre de ceux qui, ici, t’admirent. J’ai pris conseil
auprès de Lazare. Lazare est puissant par sa naissance. On le craint
parce qu’il est en faveur près de Rome, juste aux yeux de Dieu, sage par
maturité d’esprit et par sa culture. Il est à la fois ton véritable ami
et le mien. C’est pour cela que j’ai voulu m’entretenir avec lui et je
suis heureux qu’il ait eu le même avis que moi. Je lui ai rapporté les
dernières… discussions du Sanhédrin à ton sujet. – Les dernières accusations. Dis la vérité toute nue, telle qu’elle est.
– Les dernières accusations. Oui, Maître. J’étais sur le point de
dire : “ Eh bien, moi aussi, je suis des siens ”, pour qu’au moins, dans
cette assemblée, il y ait quelqu’un en ta faveur. Mais Joseph, qui
s’était approché de moi, m’a dit tout bas : “ Tais-toi. Gardons secrète
notre manière de voir. Je te parlerai après. ” Et, à la sortie, il m’a
dit, oui, réellement : “ Cela vaut mieux ainsi. S’ils savent que nous
sommes disciples, ils nous tiendront à l’écart de leurs pensées et de
leurs décisions, et ils peuvent lui nuire et nous nuire. S’ils pensent
que nous sommes simplement intéressés par son enseignement, ils
n’agiront pas en cachette de nous. ” J’ai compris qu’il avait raison.
Ils sont tellement… mauvais ! J’ai encore mes intérêts et mes devoirs…
et Joseph aussi… Tu comprends, Maître. – Je ne vous fais aucun reproche. (...)
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