On ne marche jamais seul
Petite,
à la période de Noël, mon grand-père me contait cette histoire. Un
enfant chemine dans la neige à côté du Bon Dieu. Ils vont voir le
nouveau-né, celui qu'on appelle Jésus. L'enfant se sent protégé, en
confiance, heureux de se rendre à la crèche, fêter la venue du Messie.
La nuit est claire, le petit se retourne, pour voir le chemin tracé sur
l'étendue glacée. Mais, surprise, il ne distingue par endroits qu'une
seule trace de pas. " Seigneur, tu m'as dit que tu étais avec moi tous
les jours de ma vie. Mais parfois, je ne vois que mes pas. Pourquoi
m'as-tu laissé marcher seul par moments dans le froid ? "
interroge-t-il. Et le Seigneur lui répond : " Tu m'es bien trop
précieux pour que je t'abandonne. Pas même un seul instant. Les jours où
tu n'as vu qu'une trace de pas sur la neige, ces jours d'épreuves et de
fatigue, je te portais."
Ce conte issu d'un poème brésilien signé Ademar de
Barros possède de multiples variantes. Mon grand-père l'avait adapté à
la petite fille que j'étais et à la période de l'Avent. Le temps a coulé
depuis ces Noëls d'enfant mais le récit m'est resté en mémoire.
Aujourd'hui je me pose la question : qui portons-nous sur notre dos dans
la froidure de décembre ? Quel être cher, quelle prière, quel enfant
perdu hissons-nous sur nos épaules, comme les bergers leurs agneaux ? Je
l'ignore. Je n'ai qu'une certitude, c'est qu'on ne marche jamais seul.
Un autre avec nous se déplace. Parfois lourd comme un sac de pierres,
parfois léger comme un papillon..
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