Un soir comme un
autre à Paris, en novembre 2015. Je dîne avec une amie dans un
restaurant en bas de chez moi. De violents coups de pétard éclatent à
côté de nous. Mon corps sent instinctivement qu’il est en danger de
mort. Je me jette à terre. Je suis prostrée, mais mon esprit comprend
qu’on nous tire dessus et qu’aucune issue n’est possible… Mon âme
implore le Seigneur : « Sauve-moi, Dieu de miséricorde ! » 130 innocents
seront tués ce soir-là.
Notre joie de chrétien ne peut pas se draper d’artifices ou de naïveté :
nous savons que la vie offre à chacun son lot d’épreuves et
d’humiliations. Mais l’ange n’est-il pas apparu aux bergers au cœur de
l’obscurité ? Je crois que c’est dans nos nuits que nous pouvons hurler
vers le Christ et savoir pleinement qu’il est notre unique secours. Par
son Incarnation et sa Passion, le Seigneur nous rejoint dans toute notre
misère. Et il en a triomphé. Elle est là, la source de ma joie et de
mon espérance. L’Amour ne passera pas. La vraie joie n’est pas un feu de
paille sensible et autocentré, mais un moteur ardent pour me tourner
vers l’autre.
Nous sommes tous invités à regarder et à aimer passionnément cette
société complexe, injuste et violente ! Quelle joie de savoir que je
peux chaque jour bâtir la paix à mon niveau : un regard dans le métro,
une critique gardée pour soi au boulot, un temps d’écoute avec un ami,
un engagement dans une association de quartier… La mort, la douleur, la
violence, la bêtise, la folie n’auront pas le dernier mot ! À nous
d’annoncer et de répandre le feu de la joie, sincère et juste, de servir
ses frères !
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