« Jésus
reprit la parole et dit : Un homme descendait de Jérusalem à Jéricho.
Il tomba au milieu des brigands, qui le dépouillèrent, le rouèrent de
coups et s’en allèrent en le laissant à demi–mort. Par hasard, un
sacrificateur descendait par le même chemin ; il vit cet homme et passa
outre. Un Lévite arriva de même à cet endroit ; il le vit et passa
outre. Mais un Samaritain, qui voyageait, arriva près de lui, le vit et
en eut compassion. » (Luc 10.30/34)
Quel point commun constate-t-on entre les trois passants ? Trois
fois le verbe « voir » est cité. Les trois personnages ont vu le même
événement, mais ils ont eu chacun un regard différent. Deux
passent outre, ils s’esquivent. Essayons d’imaginer quels pouvaient
être leurs prétextes ou leurs bons arguments : « Je n’ai pas le temps ».
« Je n’ai pas de quoi aider, les besoins sont trop grands, mes moyens
d’intervention sont limités ». « Je ne m’occupe que des besoins
spirituels ». « J’aimerais aider, mais je ne suis pas compétent ».
« Peut-être qu’il l’a mérité » ? Etc.
Trois regards sont posés sur une même victime, mais un seul eut compassion. Il s’agit d’un étranger ! Or,
son regard est différent car il regarde avec compassion, c’est le
regard du cœur. Il a senti les douleurs, il a compris les besoins
cruciaux, il a cherché les moyens de subvenir aux besoins du blessé, il a
trouvé les ressources, il a sauvé la victime, son regard l’a amené à
agir.
Pour
comprendre et respecter la pensée de Jésus, cette parabole nous fait
poser deux questions. Nous y répondons en respectant le texte original,
dépouillé de toutes nos interprétations et traditions : Qui a eu un regard froid et distant ? Uniquement les deux croyants : le prêtre, et le Lévite. Qui a eu un regard de compassion ? Seul l’étranger samaritain et païen aux yeux des croyants de l’époque.
Jésus veut nous enseigner deux choses : Premièrement,
que les croyants n’ont pas l’exclusivité de la compassion, et
deuxièmement que les croyants peuvent avoir un regard indifférent.
En
tant que croyant, je suis amené à côtoyer des milliers de personnes
blessées par la vie et de voir leurs besoins. Je croise des enfants
maltraités, des prostituées placées sur nos routes nationales, des SDF
sans abri, des réfugiés qui ont tout perdu, des couples en difficulté,
des personnes âgées oubliées par leur famille et placées dans des
maisons de retraite, des jeunes sans travail pris au piège de la drogue…
La liste est longue ! Or, la question que Jésus me pose est celle-ci :
Quel regard portes-tu sur tous ces drames ? Un regard indifférent ou un
regard de compassion qui te pousse à l’action ?
Ma prière en ce jour :
Seigneur,
que le regard que je porte sur tous ces blessés de la vie ne soit pas
celui de ces religieux indifférents, mais celui du Samaritain engagé
dans l’action. Amen !
Paul Calzada
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