« Celui en qui ces choses ne sont point est aveugle…il a mis en oubli la purification de ses anciens péchés. » (2 Pierre 1.9)
Il
arrive que certains prédicateurs ridiculisent ceux qui disent : « Je
pardonne mais je n’oublie pas. » Dans mes jeunes années de ministère
cela m’est également arrivé, je le confesse à ma honte. Aujourd’hui, je
puis affirmer avec assurance, que pardonner, ce n’est pas oublier. Qui
peut oublier les évènements douloureux et tragiques de sa vie ? Une
blessure, une faute, un péché laissent des marques dans notre âme aussi
indélébiles que des marques faites au fer rouge sur la peau. La blessure
peut être, et doit être guérie, par la puissance du pardon, mais la
cicatrice demeure. Lorsque
quelqu’un subit une intervention chirurgicale, qu’on lui extirpe un
cancer ou qu’on lui greffe un organe, ou qu’on lui fasse quoi que ce
soit d’autre, une
guérison, une réparation et un soulagement vont lui être apportés, mais
la cicatrice sera là pour lui rappeler par quelle crise il est passé. Pour
le pardon, il en est de même, il va soigner nos blessures, il va
apaiser notre conscience, il va restaurer une relation qui avait été
altérée, mais une cicatrice va demeurer empêchant l’oubli.
Et
cela est bien ! Ne pas oublier est vital pour ne pas retomber dans les
mêmes travers. Celui qui s’est brûlé au contact du feu, gardera le
souvenir de cette douloureuse expérience non pour qu’il en souffre toute
sa vie, mais pour que ce souvenir l’empêche de commettre la même
erreur. Alors que David est repentant, qu’il demande le pardon de Dieu
sur sa vie, il dit : « Mon péché est constamment devant moi » (Psaume 51.5). Ce n’est pas pour qu’il demeure dans une culpabilité morbide mais pour qu’il ne commette pas les mêmes fautes.
A
de nombreuses reprises, dans ses écrits, l’apôtre Paul mentionne le
fait qu’il a persécuté l’Eglise. « Je suis le moindre des apôtres, je ne
mérite pas d’être appelé apôtre, parce que j’ai persécuté l’Eglise de
Dieu » (1 Corinthiens 15.9).
Le souvenir de son péché, c’est aussi le rappel de la grandeur du
pardon de Dieu. Alors que Pierre rappelle quelles vertus le croyant doit
cultiver, il ajoute : « Celui qui ne les possède pas, a mis en oubli la
purification de ses anciens péchés » (2 Pierre 1.9). Il a été pardonné,
mais il a oublié ses anciens péchés,
et cela est un frein à son développement spirituel.
Pardonner,
être pardonné, se pardonner… et ne pas oublier, c’est là la vraie
dimension du pardon, dans lequel Dieu veut que nous entrions afin de
croître dans sa grâce.
Une recommandation pour ce jour :
Ne
vous culpabilisez pas si vous n’oubliez pas le mal que l’on vous a
fait, et celui que vous-mêmes avez fait. Si vous avez demandé pardon, et
si vous avez pardonné, vous avez fait ce que Dieu attend. Faites du
souvenir de ces blessures un tremplin pour devenir meilleur. Demeurez
dans le pardon !
Paul Calzada
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