Luc 2,16-17 : « Ils se dépêchèrent d'y aller et ils trouvèrent
Marie et Joseph, ainsi que le nouveau-né couché dans la mangeoire. Après
l'avoir vu, ils racontèrent ce qui leur avait été dit au sujet de ce
petit enfant. »
Luc 2, 19-20 : « Marie gardait le souvenir de tout cela et le méditait dans son coeur.
Puis les bergers repartirent en célébrant la gloire de Dieu et en lui
adressant des louanges à cause de tout ce qu'ils avaient entendu et vu
et qui était conforme à ce qui leur avait été annoncé. »
Maria Valtorta – Tome 1, chapitre 49
« Les bergers arrivent à la crèche, regardent discrètement mais n'osent
pas entrer. L'un d'eux soupire bruyamment.“Joseph se retourne et vient à
la porte (ou plutôt près de la couverture qui sert de porte). ― Qui
êtes-vous?
― Des bergers. Nous vous apportons de la nourriture et de la laine. Nous venons adorer le Sauveur.
― Entrez!” dit Joseph. Et tous les bergers, soudain enhardis, s'avancent avec leurs cadeaux.”
Marie se retourne et sourit : "Venez" dit-elle. "Venez !" et elle les
invite de la main et par son sourire et elle prend le garçon qui a vu
l'ange et l'attire à elle, tout près de la crèche. Et l'enfant regarde,
radieux.
Les autres, invités aussi par Joseph, s'avancent avec leurs cadeaux, et
avec des paroles brèves, émues, les déposent aux pieds de Marie. Ils
regardent le petit Bébé qui pleure doucement et ils sourient, émus et
heureux.
L'un d'eux plus hardi dit : "Prends, Mère, elle est soyeuse et propre.
Je l'avais préparée pour le bambin qui va bientôt naître chez nous, mais
je te la donne. Mets ton Fils dans cette laine, elle sera douce et
chaude." Et il offre une peau de brebis, une très belle peau avec une
longue toison de laine toute blanche.
Marie soulève Jésus et l'en enveloppe. Elle le montre aux bergers qui, à genoux sur la litière du sol, le regardent extasiés.
Ils se font plus hardis et l'un d'eux propose : "Il faudrait Lui donner
une gorgée de lait ou mieux de l'eau et du miel. Mais nous n'avons pas
de miel. On en donne aux tout petits. J'ai sept enfants, je suis au
courant... "
"Voilà du lait. Prends, Femme. "
"Mais il est froid. Il faut du chaud. Où est Elie ? C'est lui qui a la brebis."
Elie doit être l'homme au lait, mais il n'est pas là. Il s'est arrêté
dehors et regarde par une fente et il est perdu dans l'obscurité de la
nuit.
"Qui vous a amenés ici ?"
"Un ange nous a dit de venir et Elie nous a conduits. Mais où est-il à présent ?"
Un bêlement de la brebis le trahit.
"Avance, on demande de toi."
Il entre avec la brebis, intimidé d'être le plus remarqué.
"C'est toi ?" dit Joseph qui le reconnaît. Et Marie lui sourit en disant : "Tu es bon."
Ils traient la brebis, et trempant l'extrémité d'un linge dans le lait
chaud et écumeux, Marie baigne les lèvres du Petit qui suce cette
douceur crémeuse. Ils sourient tous, et plus encore lorsque avec le coin
de la toile encore entre les lèvres, Jésus s'endort dans la tiédeur de
la laine.
"Mais vous ne pouvez rester ici. Il fait froid et humide. Et puis...
avec cette odeur d'animaux ! Ça ne va pas... et ça ne va pas pour le
Sauveur."
"Je le sais" dit Marie avec un grand soupir. "Mais il n'y a pas de place pour nous à Bethléem."
"Prends courage, ô Femme. Nous allons te chercher une maison."
"Je vais en parler à ma patronne, dit l'homme au lait, Élie. Elle est
bonne. Elle vous accueillera, dut-elle vous céder sa pièce. Dès qu'il va
faire jour, je lui en parle. Elle a sa maison toute pleine, mais elle
vous donnera une place."
"Pour le Petit au moins. Moi et Joseph, n'importe si nous restons encore par terre. Mais pour le Petit..."
"Ne soupire pas, Femme, j'y pense. Je raconterai à beaucoup de gens ce
qui nous a été dit. Vous ne manquerez de rien. Pour le moment, prenez ce
que notre pauvreté peut vous donner. Nous sommes des bergers..."
"Nous sommes pauvres, nous aussi" dit Joseph. "Et ne pouvons vous dédommager."
"Oh ! Nous ne voulons pas ! Même si vous le pouviez nous ne le voudrions
pas ! Le Seigneur nous a déjà récompensés. La paix, il l'a promise à
tout le monde. Les anges disaient : "Paix aux hommes de bonne volonté".
Mais à nous, il l'a déjà donnée car l'ange a dit que cet Enfant, c'est
le Sauveur, le Christ, le Seigneur. Nous sommes pauvres et ignorants,
mais nous savons que les Prophètes disent que le Sauveur sera le Prince
de la Paix et à nous il a dit d'aller l'adorer. Ainsi il nous a donné sa
paix. Gloire à Dieu au plus haut des Cieux et gloire à celui qui est
son Christ ! Et toi, sois bénie, Femme qui l'a engendré ! Tu es Sainte
puisque tu as mérité de le porter ! Commande-nous, comme une Reine, car
nous serons contents de te servir.
Que pouvons-nous faire pour toi ?"
"Aimer mon Fils, et avoir toujours dans le cœur vos pensées de maintenant." »
Le Fils du Très Haut est étendu dans l'étable de Bethléem « Maison du
pain ». Il est environné de tous les attributs de la pauvreté. Est-ce
bien cet enfant attendu depuis un grand nombre de siècles ? Celui qui
est appelé à remplir les plus glorieuses destinées ? Son apparition sur
la terre doit occuper la première place dans les annales du monde.
Le moment où il a vu le jour sera salué par tous les peuples de la terre
comme l'aurore de leur délivrance. Les entrailles qui l'ont porté
seront appelées bienheureuses de génération en génération. De l'époque
de sa naissance, datera un nouvel ordre de siècles qui remplacera chez
les nations à venir la mémoire de leur fondation. Cet enfant
extraordinaire établira un empire qu'aucun autre ne pourra soutenir la
puissance. Il changera la face du monde.
Approchons-nous donc de l'humble séjour qui renferme l'auteur de notre
salut, et vénérons les moyens ineffables et incompréhensibles par
lesquels Dieu arrive à l'exécution de ses projets éternels.
O si la terre connaissait le prix du trésor qu'elle possède ! Comme on
s'empresserait de préparer à ce divin Enfant la place la plus honorable
dans les hôtelleries dont il ne peut avoir l'entrée ! Que dis-je, les
rois les plus puissants environneraient son berceau et se disputeraient
le bonheur de le recevoir dans leurs palais.
Mais non, Jésus Christ s'étant chargé d'expier en sa personne toutes les
iniquités du monde, il sera appelé l'homme des douleurs ; dès les
premiers moments de sa naissance. Il boira la coupe des souffrances et
des humiliations, et jusqu'au sommet du calvaire, sa vie ne sera qu'un
continuel martyre.
Je le vois, ce saint enfant, dans le pauvre asile qu'il a choisi pour y
faire entendre ses premiers soupirs. Hélas ! Il n'a pas où reposer sa
tête, et pour tout témoin de sa naissance adorable, il ne se trouve là
que quelques bergers couverts de haillons, qui se prosternent devant
lui.
Et pourtant que je ne me trompe pas, sous cet aspect extérieur de
pauvreté et d'abandon, je dois adorer mon Rédempteur et mon Dieu.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire