Matthieu 8:20 « Jésus lui répondit : Les renards ont des
tanières, et les oiseaux du ciel ont des nids ; mais le Fils de l'homme
n'a pas où reposer sa tête. »
Maria Valtorta, Tome 1 - P167-168 - extrait
Dans la dépression, en haut et en bas des pentes qui l'entourent, il y a des maisons et encore des maisons. C'est Bethléem.
« Nous voici sur la terre de David, Marie. Maintenant tu vas te reposer. Tu me semble tellement fatiguée ... »
« Non. Je pensais ... Je pense ... » Marie prend la main de Joseph et lui dit avec un sourire radieux : « Je crois vraiment que le moment est. venu. »
« Dieu de miséricorde! Comment allons-nous faire? »
« Ne crains pas, Joseph. Ne te laisse pas troubler. Vois comme je suis calme, moi? »
« Mais tu souffres beaucoup »
« Oh ! non. Je suis remplie de joie. Une telle joie, si forte, si belle,
si irrésistible, que mon cœur bat fort, fort et me dit : " Il naît! Il
nait! " Il le dit à chaque battement. C'est mon Petit qui frappe à la
porte de mon cœur et qui me dit : " Maman, me voici pour te donner le
baiser de Dieu". Oh! quelle joie, mon Joseph! »
Mais Joseph n'est pas à la joie. Il pense à l'urgence de trouver un abri
et il hâte le pas. Porte après porte, il demande un abri. Rien. Tout est occupé. (...)
« Ohé! Galiléen! » lui crie par derrière un vieil homme. « Là au fond, sous ces ruines, il y a une tanière. Peut-être n'y a-t-il encore personne.»
Ils s'approchent de cette « tanière. » C'est vraiment une tanière.
Parmi les décombres d'un bâtiment en ruines, il y a un refuge, au-delà
duquel se trouve une grotte...
Pour y voir plus clair, car il y a très peu de jour, Joseph allume une
petite lampe qu'il sort de la besace qu'il porte en bandoulière. Il
entre. Un mugissement le salue. « Viens. Marie, elle est vide, il n'y a qu'un bœuf.» Joseph sourit : « Ça vaut mieux que rien! ... »
Marie met pied à terre et entre.
Joseph a fixé la petite lampe à un clou dans l'un des troncs qui servent
de pilier. On voit la voûte couverte de toiles d'araignées, le sol en
terre battue et tout disloqué avec des trous, des cailloux, des détritus
et des excréments et couvert de tiges de paille. Au fond, un bœuf se
retourne et regarde avec ses grands yeux tranquilles pendant que du
foin lui pend des lèvres. Il y a un siège grossier et deux pierres dans
un coin, près d'une fente. Le noir de ce recoin indique que c'est là
qu'on fait du feu.
Marie s'approche du bœuf. Elle a froid. Elle lui met les mains sur le
cou pour en sentir la tiédeur. Le bœuf mugit et se laisse faire. Il
semble comprendre. De même quand Joseph Je pousse plus loin pour enlever
beaucoup de foin au râtelier et faire un lit pour Marie. Le râtelier
est double : celui où mange le bœuf et par-dessus une sorte d'étagère où
se trouve une provision de foin. C'est celle-là que prend Joseph. Le
bœuf laisse faire. Il fait aussi une place pour l'âne qui, fatigué et
affamé, se met tout de suite à manger. Il sort parce que dehors il y a
un ruisseau et revient avec de l'eau pour l'âne. Puis il s'empare d'une
botte formée de branches, déposée dans un coin et essaye de balayer le
sol. Ensuite il étend du foin, en fait un lit, près du bœuf dans l'angle
le plus sec et le plus abrité...
Marie, assise sur un tabouret, fatiguée, regarde et sourit. C'est fini.
Marie s'installe de son mieux sur le foin moelleux avec les épaules
appuyées sur un tronc. Joseph complète l'ameublement en étendant son
manteau qui fait office de tente sur le trou qui sert d'entrée. Un abri
très relatif. Puis il offre du pain et du fromage à la Vierge et lui
donne à boire de l'eau d'une gourde. « Dors maintenant » lui dit-il après. «
Moi, je veillerai pour que le feu ne s'éteigne pas. Il y a du bois,
heureusement. Espérons qu'il dure et brûle. Je pourrai épargner l'huile
de la lampe. »
Marie s'allonge, obéissante. Joseph la couvre avec le manteau même de Marie et la couverture qu'elle avait d'abord aux pieds. « Mais toi... tu auras froid. »
« Non, Marie. Je reste près du feu. Tâche de te reposer. Demain ça ira mieux. »
Marie ferme les yeux sans se faire prier. Joseph se rencogne dans son
coin sur le tabouret avec des brindilles à côté. Il y en a peu. Je ne
pense pas qu'elles durent longtemps.
Il se retourne de temps en temps pour la regarder et la voit tranquille,
comme si elle dormait. Il utilise peu à peu les branches et les jette
une par une sur le feu pour qu'il ne s'éteigne pas, pour qu'il donne de
la lumière et pour que ce peu de bois dure. Il n'y a plus que la lueur,
tantôt plus vive, tantôt presque morte du feu, car la lampe est à bout
de combustible et dans la pénombre se détache seulement la blancheur du
bœuf, du visage et des mains de Joseph. Tout le reste n'est qu'une masse
qui se fond dans l'épaisseur de la pénombre.
« On ne vous dit rien » dit Marie. « La vision parle
d'elle-même. A vous d'en tirer la leçon de charité, d'humilité et de
pureté qui en découle. Repose-toi. Repose-toi en veillant comme j'ai
veillé en attendant Jésus. Il viendra t'apporter sa paix. »
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