Après avoir été attaqué parce qu’il prenait son repas avec des
pécheurs, Jésus se voit maintenant reprocher de prendre un repas… tout
court ! Faudrait-il donc qu’il jeûne perpétuellement ?
Jésus n’est pas opposé au jeûne. Dans un autre discours*, il en fait
même la promotion. Mais encore faut-il savoir ce que signifie le jeûne.
Ici, selon Jésus, ce serait un signe de deuil ; le repas, au contraire,
un signe de noces.
On retrouve ici toute la différence entre la prédication de
Jean-Baptiste et celle de Jésus. Pour le premier, il faut se convertir
afin d’affronter dans les meilleures conditions le jugement qui vient**.
L’austérité est le signe du deuil, car le monde ancien va mourir. La
pénitence est nécessaire pour supporter les épreuves liées à l’avènement
du Royaume. Jésus ne conteste pas cela, mais il met en avant un
autre aspect du Royaume. Certes, l’ancien monde doit encore mourir, mais
le nouveau est déjà là. Le Christ rend présent le Royaume. Quand ils
sont avec Jésus, les disciples en font déjà l’expérience. Et depuis les
prophètes, le plus beau symbole du Royaume est un repas.
Celui qui l’a bien compris, c’est Astérix le Gaulois. Dans chaque
aventure, après qu’il eut traversé mille péripéties, affronté mille
dangers, le bonheur à la fin est retrouvé et se traduit par un grand
banquet sous les lampions.
De même, pour nous qui sommes disciples de Jésus, le temps de l’épreuve
est en train de prendre fin. Christ a vaincu la mort, le monde ancien
s’en est allé, voici venir le temps de la vie en abondance. À table avec
lui !
* Évangile selon saint Matthieu ch 6, v 18-20.
** Évangile selon saint Matthieu ch 3, v 1-10.
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