La consigne de Jésus est claire : « suis-moi ». Est-ce que cela ne
suffit pas ? Pourquoi Jésus ajoute-t-il : « laisse les morts enterrer
leurs morts » ? J’avoue que j’ai du mal à comprendre. Jésus
empêcherait-il ses disciples d’accompagner leurs morts au cimetière ?
Cela me paraît incompréhensible. Surtout, cela rejoint une expérience
personnelle.
Ma famille a été frappée par deux décès rapprochés. Ces expériences
douloureuses me donnent d’entendre cette phrase différemment
aujourd’hui. Quand une personne décède, il n’y a pas qu’elle qui meure.
Les relations avec ses proches meurent dans la forme qu’elles avaient
dans cette vie sur la terre. Selon mon expérience actuelle, une part de
nous-mêmes meurt avec le défunt que nous pleurons. Et nous devons
accepter de laisser partir ce qui n’est plus pour laisser de nouveau
jaillir la vie. C’est ainsi que je définirais le chemin du deuil :
accepter la mort pour accueillir la vie. Cela signifie admettre la mort
de la personne aimée et d’une partie de soi. La vie renaît, celle vécue
ensemble, mais intériorisée, et celle d'une certaine vitalité qui
jaillit au fond de soi.
Jésus ne demande pas au disciple de ne pas enterrer son père. Il lui
dit : « Dans cette épreuve du deuil, suis-moi, va vers plus de vie.
Accepte qu’une part de toi-même meure en enterrant ton père, afin de
pouvoir renaître à la vie. » Quand Jésus nous appelle à le suivre, c’est
toujours pour un surcroît de vie : « Choisis donc la vie ! »*
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