mercredi 5 avril 2017


8ème jour de prière pour la France

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sophie,

Aujourd'hui, Mercredi 5 Avril, nous prions pour les lois concernant la famille.

Pour introduire cette prière, je rappellerai deux passages bibliques, l'un concerne le lien conjugal, l'autre la place de la famille dans la création.

"Femmes, soyez soumises à vos maris comme au Seigneur ; parce que le mari est le chef de la femme, comme aussi le Christ est le chef de l’assemblée, lui le sauveur du corps. Maris, aimez vos propres femmes, comme aussi le Christ a aimé l’assemblée et s’est livré lui-même pour elle. De même aussi, les maris doivent aimer leurs propres femmes comme leurs propres corps ; celui qui aime sa propre femme s’aime lui-même". (Éphésiens 5:23-28)

"Dieu créa l'homme à son image : Il le créa à l'image de Dieu. Homme et femme il les créa. Dieu les bénit et Dieu leur dit : Soyez féconds, multipliez-vous, Remplissez la terre et soumettez-la." (Genèse 1:27-28)

Dans le monde d'aujourd'hui, marqué par le féminisme et par la critique de la domination patriarcale, la Parole que saint Paul nous donne à entendre peut paraître à beaucoup comme une véritable « provocation » puisqu'en instituant le mari comme « chef » de la femme, Paul semble attribuer à la femme un rôle second et subalterne qui justifie la domination patriarcale tant décriée.

Pourtant, cette lecture serait assurément trop simpliste.

D'une part, parce qu'elle confond « autorité » et « pouvoir » : l'autorité bien comprise, en effet, n'est nullement un « pouvoir » (et par conséquent une domination exercée par l'homme sur la femme), mais un « service » : l'homme n'a d'autorité sur la femme que pour autant qu'il sert le bien commun de la cellule familiale, et par conséquent qu'il se met au service du bien de son épouse.

La domination de l'homme sur la femme peut éventuellement se justifier par la condamnation prononcée par Dieu suite au péché originel (Genèse 3:16), mais à ce stade de la révélation, nous ne sommes pas encore sous le régime de la nouvelle alliance, où l'autorité bien comprise (dont le Christ donne l'exemple lors du lavement de pied de ses disciples) doit désormais être exercée uniquement comme un service (au même titre que les gouvernants élus devraient être théoriquement au service du bien commun de ceux qu'ils gouvernent).

On comprend dès lors pourquoi la femme peut accepter de se soumettre à l'autorité de son mari : quelle femme n'a jamais rêvé d'un « chevalier servant » ? Et la suite du texte en donne la confirmation : ce n'est que pour autant qu'il aime sa femme jusqu'à donner sa vie pour elle que le mari peut avoir autorité sur son épouse.

Nous ne sommes donc nullement dans un rapport de domination machiste, mais le lien conjugal repose au contraire, si l'on veut lui donner un fondement solide, sur la reconnaissance de cette complémentarité dans la vocation spécifique de chacun. S'éloignant profondément de la révélation biblique, notre modèle de société actuel tend de plus en plus à la confusion des rôles, et à l'indifférenciation des tâches, ce qui précarise toujours plus la famille.

Sous l'impulsion du féminisme, qui lutte légitimement contre une domination patriarcale où la femme est la servante de l'homme, plus que son complément assorti (on voit là les conséquences du péché, qui altèrent la relation initialement harmonieuse de l'homme et de la femme), on ne parvient à penser l'émancipation de la femme à l'égard de ce népotisme masculin que par imitation d'un modèle purement masculin (comme si la femme devait se masculiniser pour devenir l'égal de l'homme !), ce qui ne fait paradoxalement que renforcer la domination masculine au nom d'une confusion dramatique entre égalité et identité, la complémentarité laissant alors la place à l'indifférenciation des rôles et à la confusion des genres !

On voit les dégâts causés aujourd'hui par la disparition du modèle biblique : le père, dont l'autorité est contestée (son rôle est théoriquement d'incarner la Loi) déserte parfois sa famille pour se réfugier dans son travail, la femme se retrouve souvent seule pour élever ses enfants, la maternité est perçue, de plus en plus, comme ce qui asservit la femme à des tâches purement domestiques en la maintenant sous la tutelle de l'homme - d'où le recours à la contraception et à l'avortement pour permettre aux femmes de mener leur vie comme elles l'entendent, etc.

Le mariage n'est plus vu comme une institution naturelle garantissant la protection des enfants, mais comme un simple « contrat » dont on peut se libérer par simple demande, etc, etc. Or la famille est pourtant la cellule de base de la société : une société n'est pas composée d'individus, comme on voudrait nous le faire croire aujourd'hui, mais elle est composée de familles, familles dont la solidité garantit à son tour la solidité et la stabilité du lien social, en préparant les individus à s'engager pleinement en elle et à y assumer des responsabilités.

Ce n'est pas un hasard si les Etats totalitaires ont souvent cherché à arracher les enfants à leur famille pour prendre en charge leur éducation à la place des familles, car la famille, première instance de socialisation, a toujours été, de par les valeurs qu'elle transmet, le plus puissant garde-fou contre toutes les idéologies que l'on voudrait inculquer aux enfants.

Face à la multiplication des divorces, qui fragilisent toujours plus les individus en les laissant désemparés, il devient donc urgent de prier pour que nos gouvernants comprennent que toutes les lois qui fragilisent la famille ne peuvent que fragiliser considérablement la société elle-même. Les nouveaux modèles familiaux, souvent encouragés par l'Etat (familles recomposées, monoparentales, et bientôt homoparentales) peuvent certes bénéficier d'une attention particulière de la part de l'Etat, à condition de ne pas les considérer comme des alternatives viables qui pourraient prendre la place du modèle biblique : elles ne sauraient, en aucun cas, devenir normatives pour la société dans son ensemble sans menacer gravement l'avenir de la société.

On peut s'inspirer librement de cette prière pour aujourd'hui :

"Seigneur, dans ton plan d'amour pour l'humanité, tu as voulu que l'homme et la femme ne fassent plus qu'un pour témoigner de l'unité qui règne entre les personnes divines. Ne permet pas que le lien qui unit l'homme et la femme puisse être si aisément dissous aujourd'hui par des lois facilitant toujours plus le divorce, au nom d'une conception appauvrie de la liberté.

Vient redonner aux hommes et aux femmes de notre monde, souvent blessés par des expériences douloureuses, le sens des responsabilités familiales et du don de soi, l'esprit de service également, sans lesquels aucune famille ne peut tenir durablement. Viens fortifier par ton Esprit l'amour des conjoints qui se confient en toi et croient en toi.

Redonne aux jeunes qui se marient le sens de la fidélité à leurs engagements, et ne permet pas que des unions contraires à ta volonté puissent venir ternir le caractère sacré du mariage humain. Que les familles et les jeunes filles restent ouvertes à l'accueil de la vie, y compris lorsque cette vie n'est pas désirée ou qu'elle n'est pas totalement conforme à leur attente. Vient inspirer enfin nos gouvernants, par ton esprit de sagesse et de discernement, afin que les lois qu'ils promulguent puissent toujours plus servir la famille, au lieu de la fragiliser.

En Jésus, qui intercède pour nous.

Amen."

En union de prière pour la France,


Charles-Eric de St-Germain

Philosophe et auteur

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