Les guérisons opèrent une révélation qui ne laisse pas indifférents
les contemporains de Jésus. Dans cet Évangile, on trouve deux réactions
opposées : admiration et rejet.
Le récit de guérison est concentré en deux phrases. L’accent est mis sur
les spectateurs et non sur le malade guéri. Ici, ce qui compte, c’est
la réaction de ceux qui l’entourent. Les pharisiens ont trouvé une
explication : « C’est par le chef des démons qu’il expulse les démons. »
Pourquoi est-il si difficile pour les pharisiens de croire que Jésus
guérit au nom du Dieu de vie ? Tentons diverses hypothèses : il a quitté
son village pour aller sur les routes, il n’a ni travail, ni femme, ni
enfant, et surtout il ne respecte pas les règles religieuses des
pharisiens. En somme, il ne rentre pas bien dans les cases de leur
société et cela les perturbe. Ils n’acceptent pas d’être déplacés dans
leurs représentations. Mais s’ils ne veulent pas bouger, comment
pourront-ils goûter le vin nouveau ? Comment verront-ils le Royaume qui
vient ? Leur foi est enfermée dans leurs certitudes, et elle sent le
renfermé.
À l’inverse, il y a la foule qui est saisie d’admiration pour Jésus. Ils
admirent sa puissance comme ils applaudiraient une performance hors
norme. Ils sont touchés non pas dans leur foi, mais plutôt dans leur
désir de puissance. Cette foule voudra ensuite s’emparer de Jésus pour
le faire roi* afin que sa puissance soit au service de leurs désirs.
Admiration ou rejet : aucune de ces positions n’est juste. Le signe
appelle la foi.
* Évangile selon saint Jean ch 6, v 15.
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