mercredi 7 novembre 2018

Le signe appelle la foi.

Guérison d’un possédé sourd-muet
 
 
Lu par Raphaël Sarlin-Joly
Évangile selon saint Matthieu chapitre 9, versets 32-34
32 Ils sortirent donc, et voici qu’on présenta à Jésus un possédé qui était sourd-muet.
33 Lorsque le démon eut été expulsé, le sourd-muet se mit à parler. Les foules furent dans l’admiration, et elles disaient : « Jamais rien de pareil ne s’est vu en Israël ! »
34 Mais les pharisiens disaient : « C’est par le chef des démons qu’il expulse les démons. »
Méditation
Sœur Carine Michel
Réaction en chaîne
Les guérisons opèrent une révélation qui ne laisse pas indifférents les contemporains de Jésus. Dans cet Évangile, on trouve deux réactions opposées : admiration et rejet.
Le récit de guérison est concentré en deux phrases. L’accent est mis sur les spectateurs et non sur le malade guéri. Ici, ce qui compte, c’est la réaction de ceux qui l’entourent. Les pharisiens ont trouvé une explication : « C’est par le chef des démons qu’il expulse les démons. » Pourquoi est-il si difficile pour les pharisiens de croire que Jésus guérit au nom du Dieu de vie ? Tentons diverses hypothèses : il a quitté son village pour aller sur les routes, il n’a ni travail, ni femme, ni enfant, et surtout il ne respecte pas les règles religieuses des pharisiens. En somme, il ne rentre pas bien dans les cases de leur société et cela les perturbe. Ils n’acceptent pas d’être déplacés dans leurs représentations.
Mais s’ils ne veulent pas bouger, comment pourront-ils goûter le vin nouveau ? Comment verront-ils le Royaume qui vient ? Leur foi est enfermée dans leurs certitudes, et elle sent le renfermé.
À l’inverse, il y a la foule qui est saisie d’admiration pour Jésus. Ils admirent sa puissance comme ils applaudiraient une performance hors norme. Ils sont touchés non pas dans leur foi, mais plutôt dans leur désir de puissance. Cette foule voudra ensuite s’emparer de Jésus pour le faire roi* afin que sa puissance soit au service de leurs désirs. Admiration ou rejet : aucune de ces positions n’est juste. Le signe appelle la foi.

* Évangile selon saint Jean ch 6, v 15.
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