mercredi 13 juin 2018


                                                                                                   
Le massacre des enfants de Bethléem
 
 
Lu par Guillaume Marquet
Évangile selon saint Matthieu chapitre 2, versets 16-18
16 Alors Hérode, voyant que les mages s’étaient moqués de lui, entra dans une violente fureur. Il envoya tuer tous les enfants jusqu’à l’âge de deux ans à Bethléem et dans toute la région, d’après la date qu’il s’était fait préciser par les mages.
17 Alors fut accomplie la parole prononcée par le prophète Jérémie :
18 Un cri s’élève dans Rama, pleurs et longue plainte : c’est Rachel qui pleure ses enfants et ne veut pas être consolée, car ils ne sont plus.
Méditation
Frère Jocelyn Dorvault
Couvent du Caire
Que vaut la vie d’un enfant ?
Hérode veut la peau de Jésus et il la veut à tout prix. Ce Messie annoncé, potentiellement futur roi d’Israël, déjà vénéré par les sages d’Orient, risque de lui dérober son pouvoir. Perdre son pouvoir, cela veut dire perdre ses privilèges. Ne plus être au-dessus des autres, ne plus exiger, ne plus ordonner, ne plus se faire obéir, mais obéir à son tour. Ça, Hérode ne le veut pas ! Et, pour garder son pouvoir, il est prêt à tout, y compris à tuer les membres de sa famille.
Cette histoire n’est pas nouvelle. Ici encore, Matthieu construit un parallèle avec l’Ancien Testament. Au tout début du Livre de l’Exode*, Pharaon veut faire mourir tous les enfants mâles des esclaves hébreux qui deviennent trop nombreux et menacent son pouvoir. Or, on connaît l’histoire, Moïse réchappera de ce massacre.
Mis à part pour sauver le peuple, Jésus est ici comme un nouveau Moïse qui, béni de Dieu, échappe aux manigances des hommes.
Hérode, quant à lui, fait table rase pour éradiquer la menace. La vie n’a pas de prix à ses yeux, ou plutôt, la vie des autres ne vaut rien en comparaison avec ses petits privilèges. Cette violence n’est pas révolue. Aujourd’hui encore, beaucoup de mères à travers le monde « pleurent leurs enfants et ne veulent pas être consolées car ils ne sont plus ». Victimes collatérales et anonymes des luttes de pouvoir que se livrent les nantis de tout poil, qu’ils soient religieux, industriels ou politiques. Victimes invisibles de notre égoïsme lorsque nous refusons de partager nos richesses pour ne pas diminuer notre petit confort et nos petits avantages.

* Livre de l’Exode ch 1, v 2.
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