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Évangile selon saint Matthieu chapitre 3, versets 5-12
05 Alors Jérusalem, toute la
Judée et toute la région du Jourdain se rendaient auprès de lui,
06 et ils étaient baptisés par lui dans le Jourdain en reconnaissant leurs péchés.
07 Voyant beaucoup de pharisiens et de sadducéens se présenter à son
baptême, il leur dit : « Engeance de vipères ! Qui vous a appris à fuir
la colère qui vient ?
08 Produisez donc un fruit digne de la conversion.
09 N’allez pas dire en vous-mêmes : “Nous avons Abraham pour père” ;
car, je vous le dis : des pierres que voici, Dieu peut faire surgir des
enfants à Abraham.
10 Déjà la cognée se trouve à la racine des arbres : tout arbre qui ne produit pas de bons fruits va être coupé et jeté au feu.
11 Moi, je vous baptise dans l’eau, en vue de la conversion. Mais celui
qui vient derrière moi est plus fort que moi, et je ne suis pas digne de
lui retirer ses sandales. Lui vous baptisera dans l’Esprit Saint et le
feu.
12 Il tient dans sa main la pelle à vanner, il va nettoyer son aire à
battre le blé, et il amassera son grain dans le grenier ; quant à la
paille, il la brûlera au feu qui ne s’éteint pas.
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Méditation
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Frère Cyrille-Marie Richard
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Une conversion totale
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Au plan religieux, l’attitude de tous ces gens qui viennent
rencontrer Jean-Baptiste nous semble très juste. En effet, ils viennent
de loin pour reconnaître leurs péchés – ce n’est jamais facile – et
recevoir le baptême. Leur belle humilité nous fait trouver la réprimande
de Jean bien sévère ! Il en accuse certains de fuir la colère qui
vient, comme si leur repentance était une manière d’échapper à peu de
frais à leur condition de pécheur et au jugement divin. Pourquoi cette
repentance ne serait-elle pas sincère ? N’est-elle pas le signe d’une
vraie conversion ? Ne vaut-elle pas plus que l’accomplissement de rites
extérieurs, comme les sacrifices au Temple ?
En fait, le Baptiste veut les prémunir contre une idée fausse : la
conversion n’est pas avant tout une affaire purement intérieure et
spirituelle. Au contraire, elle doit se traduire concrètement,
jusque dans la vie sociale. La première lettre de saint Jean l’exprime
clairement : « Si quelqu’un dit : “J’aime Dieu”, alors qu’il a de la
haine contre son frère, c’est un menteur. En effet, celui qui n’aime pas
son frère, qu’il voit, est incapable d’aimer Dieu, qu’il ne voit
pas. »* L’Écriture nous dit qu’on juge un arbre à ses fruits. Une idée
me vient : l’arbre, c’est ma relation à Dieu ; les fruits, ce sont mes
relations avec mes frères.
Ce n’est pas seulement la fine pointe de notre âme qui est à convertir,
c’est notre personne dans toutes ses ramifications ! Ce n’est pas
seulement notre vie spirituelle, c’est notre vie… tout court !
* Première lettre de saint Jean ch 4, v 20.
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