lundi 11 juin 2018


                                                   
La fuite en Egypte
 
 
Lu par Guillaume Marquet
Évangile selon saint Matthieu chapitre 2, versets 13-15
13 Après leur départ, voici que l’ange du Seigneur apparaît en songe à Joseph et lui dit : « Lève-toi ; prends l’enfant et sa mère, et fuis en Égypte. Reste là-bas jusqu’à ce que je t’avertisse, car Hérode va rechercher l’enfant pour le faire périr. »
14 Joseph se leva ; dans la nuit, il prit l’enfant et sa mère, et se retira en Égypte,
15 où il resta jusqu’à la mort d’Hérode, pour que soit accomplie la parole du Seigneur prononcée par le prophète : D’Égypte, j’ai appelé mon fils.
Méditation
Frère Jocelyn Dorvault
Couvent du Caire
Le père, c’est celui qui prend soin
Dans sa construction d’un récit d’enfance, Matthieu est très attentif à cumuler les éléments attestant que Jésus est bien le Messie attendu. Entre autres, il propose plusieurs références aux prophéties de l’Ancien Testament. La première est ce détour par l’Égypte qui a donné lieu à tant de représentations délicieusement exotiques. Son souci, encore une fois est de manifester le lien entre les promesses de Dieu, « d’Égypte, j’ai appelé mon fils »,* et leur réalisation en Jésus.
En Égypte, où je vis, cet épisode est une gloire nationale. Ces trois lignes dans l’Évangile donnent lieu aujourd’hui à de multiples pèlerinages, lieux de cultes, célébrations et représentations diverses. Sur les icônes, le voyage se fait tantôt à pied, à dos d’âne ou sur un bateau.
Peu importe au fond de savoir comment la Sainte famille s’est déplacée, l’historicité de l’épisode n’est pas le plus important. Le plus intéressant dans ces images c’est l’attitude des personnages. Il en est un qui se tient toujours debout, souvent devant, c’est Joseph. Car le héros de cet épisode ce n’est pas Jésus, c’est Joseph. C’est à lui que Dieu s’adresse. C’est lui qui prend soin de son épouse et de l’enfant, c’est lui qui organise la fuite. C’est lui qui conduit le Messie loin du danger. C’est lui qui sauve le Sauveur. Ce n’est pas rien. Mais cet humble héros, dépossédé de titre, ne sera même pas nommé « père » dans l’Évangile. Pourtant, s’il n’est pas le géniteur, père il l’est assurément, puisqu’il éduque, qu’il protège, qu’il conduit et donc, qu’il aime.

* Livre d’Osée ch 11, v 1.
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