En
ce temps-là, Jésus proposa aux foules une autre parabole : « Le royaume
des Cieux est comparable à un homme qui a semé du bon grain dans son
champ. Or, pendant que les gens dormaient, son ennemi survint ; il sema
de l’ivraie au milieu du blé et s’en alla. Quand la tige poussa et
produisit l’épi, alors l’ivraie apparut aussi. Les serviteurs du maître
vinrent lui dire : “Seigneur, n’est-ce pas du bon grain que tu as semé
dans ton champ ? D’où vient donc qu’il y a de l’ivraie ?” Il leur dit :
“C’est un ennemi qui a fait cela.” Les serviteurs lui disent : “Veux-tu
donc que nous allions l’enlever ?” Il répond : “Non, en enlevant
l’ivraie, vous risquez d’arracher le blé en même temps. Laissez-les
pousser ensemble jusqu’à la moisson ; et, au temps de la moisson, je
dirai aux moissonneurs : Enlevez d’abord l’ivraie, liez-la en bottes
pour la brûler ; quant au blé, ramassez-le pour le rentrer dans mon
grenier.” »
Ainsi il y a de l'ivraie dans le champ du Seigneur.
Ce
n'est pas lui qui l'y a semée, car Jésus n'est venu semer que la Parole
du Règne de Dieu. "C'est un ennemi qui a fait cela", explique Jésus.
Mais comment a-t-il pu réussir ? - parce que "les gens dormaient".
Peut-être avaient-ils des raisons de se reposer ; mais ils auraient dû
s'arranger ensemble pour qu'une surveillance, une vigilance, soit
possible.
II
fallait rester vigilant, car le mal est vite fait quand il s'agit de
semer. Jésus le souligne également : l'ennemi a semé de l'ivraie en
plein milieu du blé, et il s'en est allé, sachant bien que désormais sa
mauvaise graine allait pousser sans lui, en profitant de la bonne terre,
préparée pour la bonne graine.
L'inconvénient,
avec la mauvaise herbe, c'est qu'au début, et longtemps, elle ressemble
au bon blé. Tant que l'herbe est verte, tant que les graines ne sont
pas formées, impossible de reconnaître l'ivraie avec certitude. De même
dans la terre de notre cœur, lorsque nous laissons l'ennemi semer ses
graines de malheur : la désunion, l'égoïsme, ou la tristesse. C'est au
bout d'un certain temps que l'on constate le désastre : "mon champ est
plein d'ivraie ; mon cœur de croyante est partagé, et il porte à la fois
des fruits pour la vie et des germes de mort".
Alors, quel est le remède ?
Les
serviteurs, dans la parabole, viennent trouver le maître du champ, avec
toute leur bonne volonté, et avec beaucoup d'illusions : "Veux-tu que
nous allions ramasser cette ivraie ?" L'ivraie a déjà produit ses épis,
et déjà on peut la reconnaître. Mais le maître est formel : "Non ! de
peur qu'en arrachant l'ivraie vous ne déraciniez le blé avec elle".
Il
est bien dommage qu'il se trouve de l'ivraie dans notre cœur, dans nos
groupes chrétiens, dans nos communautés ; mais ce qu'il faut sauvegarder
avant tout, c'est la moisson qui lève et qui va nourrir les hommes,
c'est la croissance de l'Évangile dans notre vie, c'est l'expansion
missionnaire de l'Église où tous les peuples trouveront le salut.
Si
pour éliminer l'ivraie il faut arracher le bon grain, mieux vaut
patienter jusqu'à la moisson ; si pour extirper le mal il faut
compromettre les fruits du bien, mieux vaut laisser Dieu faire le tri à
Son heure.
"Laissez
l'une et l'autre croître jusqu'à la moisson", dit Jésus ; et l'on
pourrait trouver sa réponse décevante, tellement le désir est puissant
au fond des cœurs de vivre dans un monde pur, dans une Église unie, dans
une communauté ardente et unanime. Et pourtant, c'est Jésus qui a
raison.
D'abord
parce que Dieu, en patientant jusqu'au jugement, patiente avec chacun
de nous, sans détruire en nous les forces de vie pour arracher tout de
suite le mal de notre cœur. Dieu nous donne le temps de la conversion.
Et
puis Dieu se réserve le jugement, que Jésus décrit souvent dans
l'Évangile comme un moment de vérité où seront révélés le fond des cœurs
et le poids réel de chaque existence. Laissons à Dieu le dernier mot
sur toute chose, et gardons la paix. Le mal ne gagnera pas, ni dans
notre cœur ni dans le monde, si nous laissons faire la patience de Dieu :
"Ayez confiance ; disait Jésus, j'ai vaincu le monde", le monde du
refus.
Certes,
l'ivraie pousse, grandit, et c'est souvent un scandale ; mais nous
n'avons pour la combattre, en nous et autour de nous, que les seules
armes de l'Évangile, les outils du grand Moissonneur. Jésus s'est livré
pour nos péchés. Pour stopper la montée de l'ivraie dans le champ du
monde, il a offert à Dieu sa vie donnée aux hommes et son obéissance ;
il a vécu pleinement Fils et totalement frère.
Et depuis vingt siècles il moissonne, pour son grenier éternel.
DANS LES VISIONS DE MARIA VALTORTA
Date Jeudi 2 mars 28
Lieu Bethsaïde
Livre Tome 3 – ch 181.3 2ème année vie publique
(…) Mais la foule s’attroupe dans le petit jardin de la maison
d’Elie et réclame la parole du Maître. Et, bien que Jésus n’ait guère
envie de parler, affligé comme il l’est par la capture de Jean-Baptiste
et par la façon dont elle est survenue, il cède et, à l’ombre des
arbres, il commence à parler. « En cette belle période où les
épis de blés se forment, je veux vous proposer une parabole empruntée au
grain de blé. Ecoutez. Le Royaume des Cieux est semblable à
un homme qui a semé du bon grain dans son champ. Mais, pendant que
l’homme et ses serviteurs dormaient, son ennemi est arrivé et a semé des
graines d’ivraie sur les sillons puis s’en est allé. Personne, au
début, ne s’aperçut de rien. L’hiver vint, apportant pluies et givre. A
la fin du mois de Tébet, le grain germa, et l’on vit apparaître le vert
tendre des petites herbes qui pointaient à peine. Dans leur enfance
innocente, elles paraissaient toutes semblables. Vint le mois de Shebat
puis celui d’Adar. Les plantes grandirent et les épis formèrent leurs
grains. On vit alors que le vert n’était pas que du grain, mais qu’il y
avait aussi de l’ivraie bien enroulée avec ses vrilles fines et tenaces
sur les tiges du blé. Les serviteurs du maître allèrent chez
lui et lui dirent : “ Seigneur, quelles graines as-tu semées ? Est-ce
que ce n’étaient pas des graines de choix qui n’étaient pas mélangées à
d’autres semences ? – Bien sûr que si ! J’en ai choisi les
grains, tous de même qualité. Et j’aurais bien vu s’il y avait eu
d’autres semences. – Alors pourquoi autant d’ivraie a-t-elle poussé parmi ton bon grain ? ” Le maître réfléchit, puis il répondit : “ C’est un ennemi qui m’a fait cela pour me nuire. ”
Les serviteurs demandèrent alors : “ Veux-tu que nous passions au
milieu des sillons et que, patiemment, nous dégagions les épis de
l’ivraie en arrachant cette dernière ? Si tu l’ordonnes, nous le ferons.
” Mais le maître répondit : “ Non. En le faisant, vous
risqueriez d’arracher aussi le bon grain et presque certainement
d’abîmer les épis encore tendres. Laissez-les pousser ensemble jusqu’à
la moisson. Alors, je dirai aux moissonneurs : ‘Fauchez tout ensemble ;
puis, avant de lier les gerbes, maintenant que la sécheresse a rendu
friables les vrilles de l’ivraie et que les épis serrés sont plus
robustes et plus durs, séparez l’ivraie du bon grain et faites-en des
bottes à part. Vous les brûlerez ensuite, cela formera une fumure pour
le sol. Quant au bon grain, vous le porterez dans les greniers et il
servira à faire un excellent pain, à la honte de l’ennemi qui n’y aura
rien gagné d’autre que d’être méprisable aux yeux de Dieu à cause de sa
méchanceté.’ ” Maintenant, réfléchissez en votre for intérieur
: combien de fois et avec quelle abondance l’Ennemi sème-t-il dans vos
cœurs ? Et comprenez comme il faut veiller avec patience et constance
afin que peu d’ivraie se mélange au grain choisi. Le sort de l’ivraie,
c’est de brûler. Voulez-vous brûler ou devenir citoyens du Royaume ?
Vous dites que vous voulez être citoyens du Royaume. Eh bien, sachez
l’être ! Le bon Dieu vous donne la Parole. L’ennemi veille pour la
rendre nuisible, car la farine de grain mélangée à de la farine d’ivraie
donne un pain amer et nocif pour les intestins. S’il y a de l’ivraie
dans votre âme, sachez, par votre bonne volonté, la mettre à part pour
la jeter, afin de ne pas être indignes de Dieu. Allez, mes enfants, que
la paix soit avec vous. »
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