samedi 10 juin 2017


Marie : une relation unique pour chacun (Jean Paul II)

La maternité a pour caractéristique de se rapporter à la personne. Elle détermine toujours une relation absolument unique entre deux personnes: relation de la mère avec son enfant et de l'enfant avec sa mère.
Même lorsqu'une femme est mère de nombreux enfants, son rapport personnel avec chacun d'eux caractérise la maternité dans son essence même. Chaque enfant est en effet engendré d'une manière absolument unique, et cela vaut aussi bien pour la mère que pour l'enfant. Chaque enfant est entouré, d'une manière unique, de l'amour maternel sur lequel se fondent son éducation et sa maturation humaines.
On peut dire qu'il y a analogie entre la maternité «dans l'ordre de la grâce» (Lumen gentium 61) et ce qui, «dans l'ordre de la nature», caractérise l'union entre la mère et son enfant.

Sous cet éclairage, on peut mieux comprendre le fait que, dans son testament sur le Golgotha, le Christ a exprimé au singulier la nouvelle maternité de sa Mère, en se référant à un seul homme: «Voici ton fils». [...] Le Rédempteur confie sa Mère au disciple, et en même temps il la lui donne comme mère. La maternité de Marie, qui devient un héritage de l'homme, est un don, un don que le Christ lui-même fait personnellement à chaque homme. [...]

Quand le même Apôtre et évangéliste, après avoir rapporté les paroles adressées par Jésus sur la Croix à sa Mère et à lui-même, ajoute: «Dès cette heure-là, le disciple l'accueillit chez lui» (Jn 19, 27), cette affirmation veut dire, bien sûr, qu'au disciple fut attribué un rôle de fils et qu'il assuma la charge de la Mère de son Maître bien-aimé.
Et parce que Marie lui fut donnée personnellement comme mère, l'affirmation signifie, même indirectement, tout ce qu'exprime le rapport intime d'un fils avec sa mère.
Et tout cela peut s'inclure dans l'expression «offrande de soi».
L'offrande de soi est la réponse à l'amour d'une personne, et en particulier à l'amour de la mère. [...] En se livrant filialement à Marie, le chrétien, comme l'Apôtre Jean, «reçoit parmi ses biens personnels» la Mère du Christ et l'introduit dans tout l'espace de sa vie intérieure, c'est-à-dire dans son «moi» humain et chrétien: «Il l'accueillit chez lui» (Jn 19,27).

Il cherche ainsi à entrer dans le rayonnement de l'«amour maternel» avec lequel la Mère du Rédempteur «prend soin des frères de son Fils» (Lumen Gentium 62), «à la naissance et à l'éducation desquels elle apporte sa coopération» (Lumen Gentium 63) à la mesure du don qui est propre à chacun de par la puissance de l'Esprit du Christ.





Lettre encyclique Redemptoris Mater, 25 mars 1987, n°45

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