samedi 21 janvier 2017

À la une

8 choses que vous ne savez peut-être pas sur l’abbé Pierre

Déjà 10 ans que l’emblématique Abbé Pierre nous a quittés. Retour sur quelques faits de la vie de ce grand homme au service des plus démunis, dont vous n’aviez peut-être pas idée...

1er février 1954. L’abbé Pierre lance à la radio un vibrant message de solidarité et de fraternité pour aider les sans-logis, victimes de températures extrêmement basses. Même celles et ceux qui seraient nés bien après cet hiver glacial connaissent l’impact de cet appel, et l’aura de celui qui a fondé Emmaüs.

Ce que l’on sait moins, c’est que la veille, à Courbevoie, l’abbé Pierre avait donné 6 messes à l’élise Saint-Pierre-Saint-Paul pour parler de son combat et inviter les paroissiens à apporter tout ce qui pourrait être utile aux plus nécessiteux. D’autres actions, mises en place ce jour-là avec le maire de la ville, Marius Guerre, et les dirigeants d’associations, permettront l’ouverture de centres d’urgence.
Pour rendre hommage à l’abbé Pierre et son appel, à quelques jours du dixième anniversaire de sa mort, la maison des associations Espace Regnault, à Courbevoie, retrace sa vie et son combat à travers une petite exposition, modeste mais sincère. En complément, une conférence donnée ce mardi 17 janvier 2017 par l’association Capucine a permis de mettre en lumière d’autres facettes de cet homme qui a dédié sa vie à la solidarité.
Le saviez-vous ?
Le vrai nom de l’abbé Pierre est Henri Grouès. Lorsqu’il prononce ses voeux en 1931, il prend le nom de Frère Philippe. C’est au cours de ses années dans la Résistance qu’il deviendra l’abbé Pierre, un pseudonyme utilisé afin de préserver son anonymat lors de ses missions.
Lorsque la seconde guerre mondiale éclate, Henri Grouès rejoint l’armée en tant que sous-officier. Démobilisé à l’Armistice, il rejoint la résistance en juillet 1943 et deviendra de plus en plus actif, notamment en aidant les passages clandestins vers la Suisse, à travers les montagnes. Il finira par rejoindre De Gaulle à Alger en 1944.
Après la guerre, il est élu député de Meurthe-et-Moselle, apparenté au Mouvement Républicain Populaire. Il quittera ses fonctions en 1950, après un désaccord avec les positions sociales et politiques du parti, notamment après la mort d’un ouvrier au cours d’une manifestation à Brest.
Sa rencontre avec Georges Legay, en 1949 est l’un des actes fondateurs majeurs d’Emmaüs. Cet ancien bagnard voulait se donner la mort quand l’abbé Pierre, appelé à son secours, lui demande de « l’aider à aider », à défaut d’avoir quelque chose à lui donner. Ce sera le premier compagnon de la communauté Emmaüs.
En mars 1952, il participe à un jeu radiophonique, « Quitte ou double », où il remportera plus de 250 000 francs. Cette notoriété médiatique lui sera particulièrement utile deux ans plus tard.
Parmi tous les dons qui suivirent l’appel de l’abbé Pierre du 1er février 1954, on peut noter celui de Charlie Chaplin. À la surprise générale, la légende d’Hollywood fit un chèque de 2 millions de francs, en disant : « Je ne les donne pas, je les rends. Ils appartiennent au vagabond que j’ai été et que j’ai incarné ». Au total, les 500 millions de francs récoltés permirent de bâtir des cités d’urgence et d’agir au mieux contre la misère.
La suite, on la connaît mieux, grâce aux combats d’Emmaüs partout dans le monde et surtout au charisme de l’abbé Pierre qui les a incarnés jusqu’à sa mort en 2007. Mais saviez-vous qu’en 1963, il fut victime d’un naufrage en Argentine, où on le crut mort pendant plusieurs jours ?
Pour terminer, voici une anecdote à l’image de ce prêtre aussi libre que sensible. Par seize fois, l’abbé Pierre a tenu la première place du classement du JDD présentant les personnalités préférées des Français. En 2004 pourtant, il demande à ne plus y apparaître, pour laisser la place « aux plus jeunes ». Une élégante façon de faire comprendre que son combat importait plus que tout…
Exposition Abbé Pierre à Courbevoie
Exposition « L’Abbé Pierre, une vie au service des pauvres ». Vie associative espace Regnault, 12 square Regnault à Courbevoie. Entrée libre. Jusqu’au 21/01/2017. Horaires au 01 47 74 87 60.
Et aussi : Le village Emmaüs, le dimanche 22 janvier 2017, place de la République à Paris, de 12h30 à 16h30.

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