lundi 9 janvier 2017

Méditation
 
 
sœur Marie Monnet
Dominicaine à Bruxelles
 
 
Résurgences
« Viens, suis-moi » dit Jésus
à Philippe. « Viens et vois », dit Philippe à Nathanaël. Le mouvement est contagieux. Il y a un passage de témoin, comme le feu se transmet d’une brindille à l’autre. Cette transmission se fait de génération en génération. La question se pose alors : et nous ? À qui allons-nous transmettre le feu, la foi ?
L’expérience que nous faisons massivement est qu’il n’y a pas eu de transmission entre les générations. Quantité de grands-parents se désespèrent de voir leurs enfants et leurs petits-enfants qui ont « abandonné » toute pratique et toute foi. Les ont-ils « abandonnées vraiment » ? Comme Nathanaël, ils n’ont pas encore rencontré personnellement Jésus. Nathanaël met en doute la parole du témoin, jusqu’à ce qu’il vérifie lui-même en rencontrant directement Jésus. Si le message se transmet comme le feu d’une brindille à une autre, la foi ne s’allume qu’au moment où la personne qui a reçu le témoignage fait elle-même l’expérience de la rencontre. Bernadette de Lourdes ne se culpabilisait pas si on ne la croyait pas, car il ne s’agissait pas de croire en elle, mais en la parole qu’elle portait. « Je suis chargée de vous le dire, je ne suis pas chargée de vous y faire croire. »

Il n’y a pas de pastorale miracle, nous sommes tous indignes des conversions, dans le cœur des grands ou des petits, nous ne méritons pas d’avoir des vocations. On ne produit rien, on prépare le terrain, on accueille, on accompagne, on s’efface. Dans la transmission du message, comme c’est le cas entre Philippe et Nathanaël, comme c’est le cas entre générations, il peut y avoir un saut de génération, mais c’est à la manière d’une rivière souterraine. Dans certains terrains calcaires, la rivière disparaît puis réapparaît : c’est une résurgence. L’Évangile peut traverser certaines générations, sans que cela apparaisse visiblement. La foi n’est pas toujours facile à identifier ; les signes visibles de la foi ne sont pas nécessairement là où on les croit.
Méditation enregistrée dans les studios de Radio RCF Bruxelles.
 
 
 
 
 
 
 
 
 

 
Texte Biblique
 
 
Lu par
Sébastien Depommier
 
 
Jean 1, 43-51
Jésus décida de partir pour la Galilée. Il trouve Philippe, et lui dit : « Suis-moi. » Philippe était de Bethsaïde, le village d’André et de Pierre. Philippe trouve Nathanaël et lui dit : « Celui dont il est écrit dans la loi de Moïse et chez les Prophètes, nous l’avons trouvé : c’est Jésus fils de Joseph, de Nazareth. » Nathanaël répliqua : « De Nazareth peut-il sortir quelque chose de bon ? » Philippe répond : « Viens, et vois. » Lorsque Jésus voit Nathanaël venir à lui, il déclare à son sujet : « Voici vraiment un Israélite : il n’y a pas de ruse en lui. » Nathanaël lui demande : « D’où me connais-tu ? »
Jésus lui répond : « Avant que Philippe t’appelle, quand tu étais sous le figuier, je t’ai vu. » Nathanaël lui dit : « Rabbi, c’est toi le Fils de Dieu ! C’est toi le roi d’Israël ! » Jésus reprend : « Je te dis que je t’ai vu sous le figuier, et c’est pour cela que tu crois ! Tu verras des choses plus grandes encore. » Et il ajoute : « Amen, amen, je vous le dis : vous verrez le ciel ouvert, et les anges de Dieu monter et descendre au-dessus du Fils de l’homme. »
 

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