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Merci Thomas
Merci, Thomas, d’avoir douté. Car nous doutons aussi. Et nous voulons
voir et nous voulons toucher, vérifier la réalité de ce que nous
croyons. Quand on a souffert personnellement, plus encore, quand on a
souffert pour d’autres, rien ne peut nous guérir sinon de vérifier que
la vie a triomphé. Certes, les blessures restent ouvertes, ou du moins
visibles, certes, le souvenir demeure brûlant et douloureux.
Mais les choses ont changé, les puissances de mort ont été conjurées.
Comme Thomas, j’ai besoin de vérifier ma foi, c’est-à-dire non seulement
le Ressuscité, mais toutes les victimes sauvées, guéries, réintégrées.
Ma foi m’oriente vers un avenir d’espérance où les choses auront été
remises à l’endroit, où la puissance de la brutalité n’aura plus le
dernier mot, où justice sera faite, où l’amour aura triomphé.
Le Ressuscité, c’est le crucifié. La victoire de la Résurrection n’a pas
effacé les blessures de la passion. Ce sont ces mêmes sœurs, frères,
humiliés, persécutés, assassinés, qui formeront l’humanité vivante de
l’avenir. Il ne s’agit pas de «faire son deuil» en tournant la page
comme si rien n’avait eu lieu. C’est sur le point précis des
traumatismes que la victoire de Dieu doit être constatée.
Thomas a eu la chance de Le voir, de manière anticipée. Nous avons la
chance d’y croire, sans L’avoir encore constaté, mais sûrs de Le voir
bientôt parce que l’Espérance qui a été répandue en nos cœurs ne peut
pas nous décevoir.
Elle est promesse de Dieu et elle prend appui sur la réalité déjà
présente de la victoire du Ressuscité, constatée par Thomas : « Mon
Seigneur et mon Dieu ! »
Méditation enregistrée dans les studios de Radio RCF Bruxelles.
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