Les voisins de Zacharie lui dirent : “Personne de ta famille ne porte ce nom-là !”
Évangile selon saint Luc chapitre 1, verset 61
Nous contemplons aujourd’hui, dans la liturgie, une discussion familiale. Ainsi donc, les familles de la Bible sont comme les nôtres ! Il s’agit de la discussion à propos du nom du bébé d’Élisabeth et Zacharie. Ce bébé est venu dans des conditions particulières et sa mission est tout aussi spéciale. L’ange Gabriel avait déjà dit à son père que son nom serait Jean, « Dieu fait grâce », mais ce prénom-là n’a rien à voir avec sa famille, disaient les parents et voisins.
Ils voulaient imposer un nom qui traduit l’identité familiale, un nom qui marque son appartenance, un nom qui s’inscrit dans la tradition, mais comme Zacharie l’écrit clairement : « Jean est son nom ». « Et tout le monde en fut étonné ». Pas étonnant puisque le changement est radical ! L’existence de Jean est inscrite non pas dans la petite histoire familiale, mais dans la nouvelle histoire du salut. Elle se rapporte au mystère du Christ qui va naître. C’est pourquoi il porte un prénom nouveau.
Cette belle histoire nous parle de notre identité chrétienne. Il ne s’agit pas d’une identité fermée, mais d’une identité qui se rapporte au Sauveur de tous les peuples. Si Jean-Baptiste avait été quelqu’un de fermé dans son identité, il n’aurait pas pu accueillir la radicale nouveauté de Jésus. Il n’aurait pas envoyé ses deux disciples suivre l’Agneau de Dieu*.
Le Christ nous délivre une nouvelle carte d’identité, lui qui vient rassembler tous les peuples, lui qui se fait frère universel, au-delà des limites de culture et de temps. L’identité du chrétien s’enracine dans cette ouverture : l’incarnation du Verbe. L’évangéliste Jean a écrit au sujet du Baptiste : « Il est venu pour rendre témoignage à la lumière. »** Voilà l’identité chrétienne.
* Évangile selon saint Jean chapitre 1, verset 36
** Évangile selon saint Jean chapitre 1, verset 8
Une identité ouverte