En
ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Amen, je vous le dis : un
riche entrera difficilement dans le royaume des Cieux. Je vous le
répète : il est plus facile à un chameau de passer par un trou
d’aiguille qu’à un riche d’entrer dans le royaume des Cieux. » Entendant
ces paroles, les disciples furent profondément déconcertés, et ils
disaient : « Qui donc peut être sauvé ? » Jésus posa sur eux son regard
et dit : « Pour les hommes, c’est impossible, mais pour Dieu tout est
possible. » Alors Pierre prit la parole et dit à Jésus : « Voici que
nous avons tout quitté pour te suivre : quelle sera donc notre part ? »
Jésus leur déclara : « Amen, je vous le dis : lors du renouvellement du
monde, lorsque le Fils de l’homme siégera sur son trône de gloire, vous
qui m’avez suivi, vous siégerez vous aussi sur douze trônes pour juger
les douze tribus d’Israël. Et celui qui aura quitté, à cause de mon nom,
des maisons, des frères, des sœurs, un père, une mère, des enfants, ou
une terre, recevra le centuple, et il aura en héritage la vie éternelle.
Beaucoup de premiers seront derniers, beaucoup de derniers seront
premiers. »
Les
deux textes d'aujourd'hui sont cousus, ou pour le moins faufilés, par
un double thème : les limites de l'homme et la puissance de Dieu qui
sauve.
Les limites de l'homme sont évidentes ; mais la présence active de Dieu bien souvent ne peut être perçue que par la foi.
Ainsi
de Gédéon, pressé de rentrer son grain pour le soustraire aux razzias
des Madianites. Le Seigneur a une mission pour lui et l'insinue déjà
dans la salutation de son envoyé : "Le Seigneur est avec toi, vaillant
guerrier !" - Avec moi, peut-être, pense Gédéon ; avec nous, ce n'est
pas évident..."Pardon, mon Seigneur, si le Seigneur est avec nous, d'où
vient tout ce qui nous arrive ?... Le Seigneur nous a abandonnés,
livrés au pouvoir de Madian !" La réponse de Dieu balaie d'un coup
toutes les objections et tous les pièges. C'est la réponse d'un Dieu
libre qui conforte l'homme dans sa liberté : "Va, avec cette force qui
est tienne, et tu sauveras Israël c'est moi qui t'envoie !"
"Va" : c'est un ordre, une mission.
"Avec ta force, telle qu'elle est", car telle qu'elle est, je veux m'en servir ;
"Tu
sauveras Israël" : c'est bien toi qui vas combattre ; mais c'est moi
qui donnerai la victoire : "C'est moi qui t'envoie". La moisson est
disproportionnée, mais Dieu n'a que faire de nos calculs de probabilité.
À chacun de nous il demande seulement : "Donne-moi ta force, telle
qu'elle est !"
Dans
l'Évangile, Jésus ajoute même : abandonne-moi ce qui fait ta richesse,
si tu veux entrer dans le règne de Dieu. Nous sommes toujours trop
encombrés de nous-mêmes, de notre avoir ou de nos désirs, et par là
inadaptés au style du Royaume. Entrer dans la mission de Jésus, c'est
devenir un fil fin et souple pour l'aiguille de Dieu, car c'est Dieu qui
coud et qui brode.
Entendant
les paroles de Jésus, les disciples furent extrêmement frappés, et ils
disaient : "Qui peut être sauvé ?" Qui aura jamais cette finesse et
cette légèreté que Jésus réclame ?
Jésus
les regarda, de ce regard qui ouvrait toujours l'espérance, et il leur
dit : "Pour les hommes, c'est impossible ; mais pour Dieu, tout est
possible. "
La vraie force du disciple de Jésus, c'est la confiance. Allons donc avec cette force qui est nôtre.
DANS LES VISIONS DE MARIA VALTORTA
Date Lundi 25 mars 30
Lieu vers Jéricho
Livre Tome 9 – ch 576.7 Préparation à la Passion
(…) Jésus reprend, en regardant la caravane du jeune homme riche s’éloigner :
« En vérité, je vous dis qu’il est plus facile à un chameau de
passer par le trou de l’aiguille qu’à un riche d’entrer dans le Royaume
de Dieu. – Dans ce cas, qui pourra jamais se sauver ? La
misère rend souvent pécheur à cause de l’envie, du peu de respect pour
ce qui appartient à autrui et de la défiance envers la Providence… La
richesse est un obstacle à la perfection… Alors ? Qui pourra se sauver ?
» Jésus les regarde et leur dit : « Ce qui est
impossible aux hommes est possible à Dieu, car il peut tout. Il suffit
que l’homme aide son Seigneur par sa bonne volonté. Et c’est faire
preuve de bonne volonté que d’accepter le conseil reçu et de s’efforcer
d’arriver à se libérer des richesses. A se libérer de tout pour suivre
Dieu. Car voici ce qu’est la vraie liberté de l’homme : suivre les
paroles que Dieu lui murmure au cœur et ses commandements, n’être
esclave ni de soi-même, ni du monde, ni du respect humain, et donc pas
esclave de Satan. Se servir du splendide libre-arbitre que Dieu a donné à
l’homme pour désirer librement et uniquement le bien et obtenir ainsi
la vie éternelle, toute lumineuse, libre, bienheureuse. Il ne faut pas
même être esclave de sa propre vie si, pour la servir, on doit résister à
Dieu. Je vous l’ai dit : “ Celui qui perdra sa vie parce qu’il m’aime
et veut servir Dieu, la sauvera pour l’éternité. ” –
Voilà ! Pour te suivre, nous avons tout quitté, même ce qui est le plus
licite. Que nous arrivera-t-il donc ? Entrerons-nous dans ton Royaume ?
demande Pierre. – En vérité, en vérité, je vous dis que ceux
qui m’auront suivi de cette façon, et qui me suivront — car, tant que
l’on est sur la terre et que l’on a devant soi des jours où on peut
réparer le mal commis, il est toujours temps de réparer sa paresse et
les fautes perpétrées jusqu’ici — ceux qui me suivront seront avec moi
dans mon Royaume. En vérité, je vous dis que, vous qui m’avez suivi dans
la régénération, vous siégerez sur des trônes pour juger les tribus de
la terre avec le Fils de l’homme, assis sur le trône de sa gloire. En
vérité, je vous dis encore que personne n’aura, par amour de mon nom,
quitté maison, champs, père, mère, frères, sœurs, époux et enfants pour
répandre la Bonne Nouvelle et me continuer, sans recevoir le centuple en
ce temps et la vie éternelle dans le siècle à venir. – Mais si nous perdons tout, comment pourrons-nous multiplier nos biens par cent ? demande Judas.
– Je le répète : ce qui est impossible aux hommes est possible à
Dieu. Et Dieu donnera le centuple de joie spirituelle à ceux qui,
d’hommes du monde, auront su se rendre fils de Dieu, c’est-à-dire hommes
spirituels. Ils jouiront de la vraie joie, ici et au-delà de la terre.
J’ajoute que ce ne sera pas le cas de tous ceux qui semblent être les
premiers et qui devraient l’être, ayant reçu plus que les autres. De
même, ne seront pas derniers tous ceux qui semblent l’être, quand encore
ils ne sont pas considérés comme moins que derniers, n’étant pas en
apparence mes disciples et n’appartenant même pas au Peuple élu. En
vérité, beaucoup de premiers deviendront derniers et beaucoup de
derniers, de tout à fait derniers, deviendront premiers… (…)
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