samedi 25 juillet 2015

Mes (tout petits) conseils pour approcher une personne en grande souffrance

Mes (tout petits) conseils pour approcher une personne en grande souffrance

1 Se taire, écouter, et ne pas donner de conseils ! Au bout de quelques mois, quelqu’un de bien intentionné a dit à l’une de nos filles : « Tu devrais passer à autre chose ! » Insupportable.

2 Éviter les « homélies » et les spiritualisations. Du style : « De tout mal Dieu tire un bien » ; « Tu verras, cela peut te faire grandir » ; « Dieu souffre avec toi » ; « Félix est mieux là où il est » ; « On va prier pour lui »... Certaines phrases sont justes mais ne peuvent venir que de la personne en souffrance ; celle-ci ne peut les entendre d’un tiers.

3 Ne pas craindre d’être maladroit. « Le malheur fait peur », dit-on – c’est exact. Il isole. Mais mieux vaut faire des gaffes que de n’oser aucune démarche. La personne qui souffre distingue l’intention, sent le désir de bien faire.

4 Prier pour la personne. La confier à la tendresse d’un Dieu qui console.

5 Être fidèle dans l’amitié. J’ai été émerveillée, juste après la mort de Félix, par la délicatesse, la discrétion et la variété des manifestations de compassion : une soupe, un dessert, une fleur, un Post-it, des chocolats, un bouquin, une visite – et même un olivier ! Mais – rien que de plus humain même si cela fait beaucoup souffrir – l’entourage oublie, sauf les très proches, que c’est du très, très long terme. Alors on ressent parfois une immense solitude.
Rose Bacot

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