jeudi 2 janvier 2020


La vraie joie n’est pas dans la fête mais dans le don

Petit paysan au balcon
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Le "Petit paysan au balcon", de Bartolomé Esteban Murillo, en 1675, National Gallery.
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« La fête perpétuelle dans notre pays comblé et ingrat s’est parée d’une tristesse invincible. La vraie joie réside dans la simplicité, dans les petites choses reçues et partagées, dans le don et le sacrifice au quotidien. »

Chacun connaît la célèbre cantate de Jean-Sébastien Bach, « Jésus que ma joie demeure », dont le titre exact est d’ailleurs non pas un souhait mais une affirmation : « Jésus demeure ma joie ». Cela signifie que, quelles que soient les épreuves, les déceptions, les souffrances de l’existence, la joie, celle qui vient du Christ et non point celle, éphémère, qui vient du monde, est indéracinable. 

La « joie parfaite »

Nous confondons souvent la joie avec des émotions ou des passions passagères, ce qui provoque une certaine excitation qui retombe comme un soufflé aussitôt que l’objet qui nous a remué a disparu. La joie est bien autre chose. Nous sommes surpris lorsque nous découvrons, dans les Fioretti de saint François d’Assise, ce qu’il nomme la joie parfaite. Cheminant avec Frère Léon, en plein hiver, de Pérouse à Sainte-Marie-des-Anges, il enseigne que la joie parfaite du frère mineur n’est point la sainteté, les dons de guérison, la prophétie, la sagesse de toutes choses, la prédication talentueuse. La joie parfaite est l’humiliation, le rejet, la privation, les souffrances, dans l’humilité et dans la charité, pour la gloire de Dieu. Et il conclut : 
« Et enfin, écoute la conclusion, frère Léon : au-dessus de toutes les grâces et dons de l’Esprit saint que le Christ accorde à ses amis, il y a celui de se vaincre soi-même, et de supporter volontiers pour l’amour du Christ les peines, les injures, les opprobres et les incommodités ; car de tous les autres dons de Dieu nous ne pouvons nous glorifier, puisqu’ils ne viennent pas de nous, mais de Dieu, selon que dit l’Apôtre : “Qu’as-tu que tu ne l’aies reçu de Dieu ? et si tu l’as reçu de lui, pourquoi t’en glorifies-tu comme si tu l’avais de toi-même ?” Mais dans la croix de la tribulation et de l’affliction, nous pouvons nous glorifier parce que cela est à nous, c’est pourquoi l’Apôtre dit : “Je ne veux point me glorifier si ce n’est dans la croix de notre Seigneur Jésus Christ.” » 

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