vendredi 26 février 2016

Oui, notre croix peut fleurir pour embaumer nos maisons du doux parfum de Dieu.

«  Je te bénis, Père, Seigneur du ciel et de la terre
d’avoir caché cela aux sages et aux savants
et de l’avoir révélé aux tout-petits.  »
Évangile selon saint Matthieu, chapitre 11, verset 25


La méditation




Mon oncle Antoine, atteint de la trisomie 21, ne parlait pas, mais il était l’ami de tous. Il n’était pas autonome, mais il était rempli de la présence de Dieu. Il était un témoignage mystérieux de la joie du ciel sur terre. Celui que l’on perçoit dans le cœur des plus petits.
Le handicap d’Antoine a été une croix pour ses parents, mais, comme aimait à le dire sa mère, une croix qui a fleuri leur vie, année après année, doucement et parfois douloureusement.
Je crois pouvoir dire qu’il a été une bénédiction pour mon grand-père, et davantage encore pour ma grand-mère qu’il a fait cheminer vers la sainteté. Un prêtre m’avait dit : Plus précieux que l’or du monde, le plus bel héritage que l’on puisse laisser à un enfant, c’est la sainteté de ses parents. Et ma grand-mère faisait l’expérience inverse, elle héritait de la sainteté grâce à son enfant. Comment évaluer la vie d’une personne dont la communication est limitée par son handicap ? Quelle est sa fécondité, son utilité ? Ce n’est pas à nous d’en juger. Je peux cependant témoigner que la vie d’Antoine a porté de nombreux fruits pour ceux qui ont pris le temps de l’aimer, de se laisser rejoindre par son regard, de s’interroger sur sa relation à Jésus, de s’attendrir, de dépasser leur propre peur.
Antoine m’a aidé à porter un regard différent, à voir au-delà de l’apparence, à percevoir un mystère spirituel. Ces enfants « extra-ordinaires » nous aident à cheminer vers la sainteté, ils font croître ce que nous portons de meilleur, l’amour. Oui, notre croix peut fleurir pour embaumer nos maisons du doux parfum de Dieu.

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