mercredi 9 septembre 2015

« Bienheureux les pauvres...

« Heureux, vous les pauvres... Heureux, vous qui pleurez »


   « Bienheureux les pauvres. » Les pauvres ne sont pas tous bienheureux ; car la pauvreté est une chose neutre : il peut y avoir de bons et de méchants pauvres... Bienheureux le pauvre qui a crié et que le Seigneur a exaucé (Ps 33,7) : pauvre de fautes, pauvre de vices, le pauvre chez qui le prince de ce monde n'a rien trouvé (Jn 14,30), pauvre à l'imitation de ce Pauvre qui, étant riche, s'est fait pauvre pour nous (2Co 8,9). C'est pourquoi Matthieu donne l'explication complète : « Bienheureux les pauvres en esprit », car le pauvre en esprit ne se gonfle pas, ne s'exalte pas en sa pensée tout humaine. Telle est donc la première béatitude.


   [« Bienheureux les doux » écrit Matthieu ensuite.] Ayant laissé tout péché..., étant content de ma simplicité, dénué de mal, il me reste à modérer mon caractère. A quoi me sert-il de manquer des biens du monde si je ne suis pas doux et tranquille ? Car suivre le droit chemin, c'est bien entendu suivre celui qui dit : « Apprenez de moi que je suis doux et humble de cœur » (Mt 11,29)...


    Cela fait, souvenez-vous que vous êtes pécheur : pleurez vos péchés, pleurez vos fautes. Et il est bien que la troisième béatitude soit pour ceux qui pleurent leurs péchés, car c'est la Trinité qui pardonne les péchés. Purifiez-vous donc par vos larmes et lavez-vous par vos pleurs. Si vous pleurez sur vous-mêmes, un autre n'aura pas à vous pleurer... Chacun a ses morts à pleurer ; nous sommes morts quand nous péchons... Que celui qui est pécheur pleure donc sur lui-même et se reprenne, afin de devenir juste, car « le juste s'accuse lui-même » (Pr 18,17).

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