jeudi 11 mars 2021

La force du silence ** Il y a également ce que nous pourrions nommer l'ascèse du silence. Dans son Discours ascétique, Isaac le Syrien écrivait : « De l'ascèse du silence avec le temps naît dans le cœur un plaisir qui force le corps à demeurer patiemment dans l'hèsychia. Et nous viennent les larmes abondantes. D'abord dans la peine, puis dans le ravissement, le cœur sent alors ce qu'il discerne au fond de la contemplation merveilleuse. Il s'affine et devient comme un enfant. Et quand il se met à prier, les larmes coulent. » 93 - L'ascèse du silence atteint son degré le plus parfait dans la vie de ceux qui ont goûté cette ren­contre avec Dieu par la contemplation de son visage. Il s'agit d'une forme de nudité et de pauvreté. Mais l'accès à la véritable gloire est à ce seul prix. L'ascèse du silence permet, en devenant petit comme un enfant, d'entrer dans le mystère de Dieu. Dans le silence divin, il n'y a de paroles que les larmes, car l'homme est touché au plus profond de son âme, dans cette région de l'être où Dieu siège ; son silence est une immensité qui demande une ascèse initialement douloureuse et comportant un aspect pascal, un aspect de « vendredi saint ». Il fait couler des larmes sur nos visages. Mais bien vite nous expérimentons que la simplicité de l'ascèse engendre la pureté, le ravissement et la joie de la contemplation. 94 - Le dépouillement du silence rend l'homme semblable à un enfant : pur mais fragile, innocent et démuni. Le silence nous façonne comme le forgeron travaille un métal.

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