lundi 21 décembre 2015

Le scoutisme, pour franchir les barrières entre quartiers

SCOUTISME EN QUARTIERS
i
Témoignage de Mathieu Brindisi, bénévole et responsable national Scoutisme en quartier.
Par Chantal Joly
La rencontre a eu lieu pendant la deuxième semaine des vacances de la Toussaint. Sur cinq sites de la commune d’Argenteuil (Val d’Oise), 140 enfants accompagnés par 30 stagiaires avec 5 équipes mixtes de formateurs (éducateurs du Valdocco[1] et responsables scouts) ont passé un après-midi à jouer aux aventuriers. Un autre après-midi, 36 enfants de 6-10 ans d’Argenteuil, amenés par le Valdocco, ont pique-niqué et entrepris un vaste jeu de pistes déguisés en pirates dans le parc de Jambville (Yvelines), centre de formation et d’activités des Scouts et Guides de France. Des temps d’activités en situation réelle organisés dans le cadre d’une session de formation au BAFA[2], stages qui d’ordinaire n’accueillent pas d’enfants.
« C’est la quatrième édition de cette initiative qui croise deux expertises », explique Mathieu Brindisi. Né en banlieue parisienne à Colombes (Hauts-de-Seine), professeur de Français dans un collège qui fait le pari de métisser des milieux sociaux très opposés, Mathieu a rejoint il y a deux ans l’équipe bénévole Scoutisme en Quartiers et depuis septembre dernier, en est devenu le responsable national afin « de servir ce projet particulier ». « Il n’y a rien de pire, explique-t-il,que l’entre-soi, surtout dans les mouvements d’éducation ». De fait, les groupes de Scouts et Guides de France implantés en quartiers sont « comme tous les autres ». Et si le désir de «proposer le scoutisme à tout le monde » reste la pierre d’angle de la dynamique, celle-ci s’oriente aujourd’hui vers la volonté de s’ouvrir plutôt que de se limiter territorialement. Avec par exemple la proposition pour un groupe de quartiers de rejoindre un camp ou l’organisation par un groupe de centre-ville d’une animation de rue en périphérie.
Une expérience comme celle des vacances de la Toussaint, avec deux ateliers (« Se préparer à la rencontre », « Avoir vécu la rencontre » pour construire et déconstruire des préjugés), fait toucher du doigt et tomber bien des appréhensions et représentations. « Le jeune adulteanimateur qui, dans son local paroissial trouve impressionnant d’arriver au pied de barresd’immeubles se rend compte qu’il peut tout à fait occuper cet espace pour le jeu », raconte Mathieu.
Le débriefing à chaud a également l’intérêt de se faire avec les éducateurs du Valdocco qui repèrent des détails qui ne sautent pas aux yeux des non-initiés, comme la présence ou non de grands jeunes ou le regard des habitants pendant l’activité.
 [1]  Fondé en 1995 à Argenteuil de la rencontre entre un collectif d’habitants et des Salésiens de Don Bosco, Le Valdocco réalise des actions auprès des jeunes en faveur de la prévention, de l'éducation et de l'insertion professionnelle.
[2] Brevet d'Aptitude aux Fonctions d'Animateur.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire