La discrétion et le silence de Marie (St Bernard)
Marie fut réservée ; l'Evangile
nous en fournit la preuve.
Quand donc se montre-telle tant soit peu bavarde ? ou présomptueuse ?
Elle se tenait à la porte, lorsqu'elle cherchait à parler à son fils, et ne se prévalut pas de son autorité maternelle pour interrompre son discours, ou pour entrer dans la salle où Jésus parlait (Mt 12, 46).
« Voici que sa mère et ses frères se tenaient dehors,
cherchant à lui parler. »
(Matthieu 12, 46)
Dans le texte intégral des quatre
évangiles, si j'ai bonne mémoire, on n'entend parler Marie que dans quatre
circonstances :
- à l'ange tout d'abord (Lc 1, 34), et seulement
lorsque celui-ci lui eut adressé la parole par deux fois ;
- en second lieu à Elizabeth, lorsque la voix de
sa salutation fit tressaillir Jean dans le sein maternel, et que, exaltée par sa
cousine, elle se préoccupa bien plus d'exalter le Seigneur (Lc 1, 39-55)
- la troisième fois, ce fut à son fils alors âgé
de douze ans, pour lui dire que son père et elle l'avaient cherché dans
l'angoisse (Lc 2, 48) ;
- quatrièmement à Cana, à son Fils et aux
serviteurs. Et, en cette occasion, ses paroles furent un témoignage évident de
sa bonté innée et de sa virginale délicatesse : faisant sienne la confusion
d'autrui (Jn 2, 3). [...]
Avec les bergers, et avec Syméon, nous la voyons lente à
parler et avide d'écouter. Mais dans aucune de ces circonstances, on ne trouve
le moindre mot touchant au mystère de l'Incarnation du Seigneur. [...]
Dans les Actes des apôtres, le texte dit :
« Pierre et André, Jacques et Jean - et les autres à la
suite - persévéraient dans la prière avec les femmes et Marie, mère de
Jésus. »
(Ac 1, 14)
Marie ne se plaçait-elle pas la dernière des femmes pour être nommée la toute dernière ? Ah ! qu'ils étaient encore charnels, ces disciples - ils n'avaient pas encore reçu l'Esprit Saint, car le Christ n'avait pas encore été glorifié.
Je vous en supplie, mes petits enfants, si vous avez un peu
d'amour pour Marie, si vous cherchez à lui plaire, tâchez d'imiter cette vertu,
imitez sa modestie. Rien du reste ne convient mieux à un homme.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire