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Pour les enfants du monde entier, d’Yves Duteil, extrait de Mes escales, Bayard Musique.
l’Évangile au Quotidien « Seigneur, vers qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle » Jn 6, 68 |
St Hilaire , St Auguste Chapdelaine | ![]() |
Ainsi parle le Seigneur : Si tu fais disparaître de chez toi le joug, le geste accusateur, la parole malfaisante, |
si tu donnes à celui qui a faim ce que toi, tu désires, et si tu combles les désirs du malheureux, ta lumière se lèvera dans les ténèbres et ton obscurité sera lumière de midi. |
Le Seigneur sera toujours ton guide. En plein désert, il comblera tes désirs et te rendra vigueur. Tu seras comme un jardin bien irrigué, comme une source où les eaux ne manquent jamais. |
Tu rebâtiras les ruines anciennes, tu restaureras les fondations séculaires. On t’appellera : « Celui qui répare les brèches », « Celui qui remet en service les chemins ». |
Si tu t’abstiens de voyager le jour du sabbat, de traiter tes affaires pendant mon jour saint, si tu nommes « délices » le sabbat et déclares « glorieux » le jour saint du Seigneur, si tu le glorifies, en évitant démarches, affaires et pourparlers, |
alors tu trouveras tes délices dans le Seigneur ; je te ferai chevaucher sur les hauteurs du pays, je te donnerai pour vivre l’héritage de Jacob ton père. Oui, la bouche du Seigneur a parlé. |
Écoute, Seigneur, réponds-moi, |
car je suis pauvre et malheureux. |
Veille sur moi qui suis fidèle, ô mon Dieu, |
sauve ton serviteur qui s'appuie sur toi. |
Prends pitié de moi, Seigneur, |
toi que j'appelle chaque jour. |
Seigneur, réjouis ton serviteur : |
vers toi, j'élève mon âme ! |
Toi qui es bon et qui pardonnes, |
plein d'amour pour tous ceux qui t'appellent, |
écoute ma prière, Seigneur, |
entends ma voix qui te supplie. |
En ce temps-là, Jésus sortit et remarqua un publicain (c’est-à-dire un collecteur d’impôts) du nom de Lévi assis au bureau des impôts. Il lui dit : « Suis-moi. » |
Abandonnant tout, l’homme se leva ; et il le suivait. |
Lévi donna pour Jésus une grande réception dans sa maison ; il y avait là une foule nombreuse de publicains et d’autres gens attablés avec eux. |
Les pharisiens et les scribes de leur parti récriminaient en disant à ses disciples : « Pourquoi mangez-vous et buvez-vous avec les publicains et les pécheurs ? » |
Jésus leur répondit : « Ce ne sont pas les gens en bonne santé qui ont besoin du médecin, mais les malades. |
Je ne suis pas venu appeler des justes mais des pécheurs, pour qu’ils se convertissent. » |
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Julienne de Norwich (1342-après 1416)
recluse anglaise Révélations de l'amour divin, ch. 51-52 (trad. Evangelizo.org d'après le texte original) |
Dieu m'a montré un seigneur assis solennellement dans la paix et le repos ; avec douceur il a envoyé son serviteur accomplir sa volonté. Le serviteur a couru en grande hâte, par amour ; mais voilà qu'il est tombé dans un ravin et s'est blessé gravement. (…) Dans ce serviteur, Dieu m'a montré le mal et l'aveuglement provoqués par la chute d'Adam ; et dans ce même serviteur la sagesse et la bonté du Fils de Dieu. Dans le seigneur, Dieu m'a montré sa compassion et sa pitié pour le malheur d'Adam, et dans ce même seigneur la haute noblesse et la gloire infinie à laquelle l'humanité est élevée par la Passion et la mort du Fils de Dieu. C'est pourquoi notre Seigneur se réjouit beaucoup de sa propre chute [dans ce monde et dans sa Passion], à cause de l'exaltation et de la plénitude de bonheur auxquelles parvient le genre humain, surpassant certainement celui que nous aurions eu si Adam n'était pas tombé. (…) |
Ainsi nous avons une raison de nous affliger, car notre péché est la cause des souffrances du Christ, et nous avons constamment une raison de nous réjouir, car c'est son amour infini qui l'a fait souffrir. (…) S'il arrive que par aveuglement et faiblesse nous tombions, alors relevons-nous promptement, sous le doux toucher de la grâce. De toute notre volonté corrigeons-nous en suivant l'enseignement de la sainte Église, selon la gravité du péché. Avançons vers Dieu dans l'amour ; ne nous laissons jamais aller au désespoir, mais ne soyons pas trop téméraires, comme si cela n'avait pas d'importance. Reconnaissons franchement notre faiblesse, sachant que, à moins que la grâce ne nous garde, nous ne tiendrons pas le temps d'un clin d'œil. (…) |
Il est légitime que notre Seigneur désire que nous nous accusions et que nous reconnaissions, loyalement et en vérité, notre chute et tout le mal qui s'ensuit, conscients que nous ne pourrons jamais les réparer. Il veut en même temps que nous reconnaissions, loyalement et en vérité, l'amour éternel qu'il a pour nous et l'abondance de sa miséricorde. Voir et connaître l'un et l'autre ensemble par sa grâce, voilà l'humble confession que notre Seigneur attend de nous et qui est son œuvre dans notre âme. |
l’Évangile au Quotidien « Seigneur, vers qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle » Jn 6, 68 |
St Conrad de Plaisance , Bse Élisabeth Picenardi | ![]() |
Sachez-le, mes frères bien-aimés : chacun doit être prompt à écouter, lent à parler, lent à la colère, |
car la colère de l’homme ne réalise pas ce qui est juste selon Dieu. |
C’est pourquoi, ayant rejeté tout ce qui est sordide et tout débordement de méchanceté, accueillez dans la douceur la Parole semée en vous ; c’est elle qui peut sauver vos âmes. |
Mettez la Parole en pratique, ne vous contentez pas de l’écouter : ce serait vous faire illusion. |
Car si quelqu’un écoute la Parole sans la mettre en pratique, il est comparable à un homme qui observe dans un miroir son visage tel qu’il est, |
et qui, aussitôt après, s’en va en oubliant comment il était. |
Au contraire, celui qui se penche sur la loi parfaite, celle de la liberté, et qui s’y tient, lui qui l’écoute non pour l’oublier, mais pour la mettre en pratique dans ses actes, celui-là sera heureux d’agir ainsi. |
Si l’on pense être quelqu’un de religieux sans mettre un frein à sa langue, on se trompe soi-même, une telle religion est sans valeur. |
Devant Dieu notre Père, un comportement religieux pur et sans souillure, c’est de visiter les orphelins et les veuves dans leur détresse, et de se garder sans tache au milieu du monde. |
Seigneur, qui séjournera sous ta tente ? |
Celui qui se conduit parfaitement, |
qui agit avec justice |
et dit la vérité selon son cœur. |
Il ne fait pas de tort à son frère |
et n'outrage pas son prochain. |
À ses yeux, le réprouvé est méprisable |
mais il honore les fidèles du Seigneur. |
Il ne reprend pas sa parole. |
Il prête son argent sans intérêt, |
n'accepte rien qui nuise à l'innocent. |
Qui fait ainsi demeure inébranlable. |
En ce temps-là, Jésus et ses disciples arrivèrent à Bethsaïde. Des gens lui amènent un aveugle et le supplient de le toucher. |
Jésus prit l’aveugle par la main et le conduisit hors du village. Il lui mit de la salive sur les yeux et lui imposa les mains. Il lui demandait : « Aperçois-tu quelque chose ? » |
Levant les yeux, l’homme disait : « J’aperçois les gens : ils ressemblent à des arbres que je vois marcher. » |
Puis Jésus, de nouveau, imposa les mains sur les yeux de l’homme ; celui-ci se mit à voir normalement, il se trouva guéri, et il distinguait tout avec netteté. |
Jésus le renvoya dans sa maison en disant : « Ne rentre même pas dans le village. » |
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Saint Jérôme (347-420)
prêtre, traducteur de la Bible, docteur de l'Église Homélies sur Marc, n°8, 235 (SC 494; trad. Jean-Louis Gourdain; Éd. du Cerf, 2005, p. 143) |
« Jésus lui a mis de la salive sur les yeux, lui a imposé les mains et lui a demandé s'il voyait quelque chose. » La connaissance est toujours progressive. (...) Ce n'est qu'au prix de beaucoup de temps et d'un long apprentissage qu'on peut parvenir à la connaissance parfaite. D'abord les saletés s'en vont, la cécité s'en va, et c'est ainsi que la lumière vient. La salive du Seigneur est un enseignement parfait : pour enseigner de façon parfaite, elle provient de la bouche du Seigneur. La salive du Seigneur, qui provient pour ainsi dire de sa substance, est la connaissance, comme sa parole qui provient de sa bouche est un remède. (...) |
« Je vois des hommes, comme des arbres qui marchent » ; je vois toujours l'ombre, pas encore la vérité. Voici le sens de cette parole : je vois quelque chose dans la Loi, mais je n'aperçois pas encore la lumière éclatante de l'Évangile. (...) « Et il lui posa à nouveau les mains sur les yeux et il commença à voir si bien qu'il voyait tout clairement. » Il voyait, dis-je, tout ce que nous voyons : il voyait le mystère de la Trinité, il voyait tous les mystères sacrés qui sont dans l'Évangile. (...) Nous aussi nous les voyons, car nous croyons en Christ qui est la vraie lumière. |
l’Évangile au Quotidien « Seigneur, vers qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle » Jn 6, 68 |
Ste Bernadette Soubirous , Bx Fra' Angelico | ![]() |
Heureux l’homme qui supporte l’épreuve avec persévérance, car, sa valeur une fois vérifiée, il recevra la couronne de la vie promise à ceux qui aiment Dieu. |
Dans l’épreuve de la tentation, que personne ne dise : « Ma tentation vient de Dieu. » Dieu, en effet, ne peut être tenté de faire le mal, et lui-même ne tente personne. |
Chacun est tenté par sa propre convoitise qui l’entraîne et le séduit. |
Puis la convoitise conçoit et enfante le péché, et le péché, arrivé à son terme, engendre la mort. |
Ne vous y trompez pas, mes frères bien-aimés, |
les présents les meilleurs, les dons parfaits, proviennent tous d’en haut, ils descendent d’auprès du Père des lumières, lui qui n’est pas, comme les astres, sujet au mouvement périodique ni aux éclipses. |
Il a voulu nous engendrer par sa parole de vérité, pour faire de nous comme les prémices de toutes ses créatures. |
Heureux l'homme que tu châties, Seigneur, celui que tu enseignes par ta loi, |
pour le garder en paix aux jours de malheur, tandis que se creuse la fosse de l'impie. |
Le Seigneur ne délaisse pas son peuple, |
il n'abandonne pas son domaine : |
on jugera de nouveau selon la justice ; |
tous les hommes droits applaudiront. |
Quand je dis : « Mon pied trébuche ! » ton amour, Seigneur, me soutient. |
Quand d'innombrables soucis m'envahissent, tu me réconfortes et me consoles. |
En ce temps-là, les disciples avaient oublié d’emporter des pains ; ils n’avaient qu’un seul pain avec eux dans la barque. |
Or Jésus leur faisait cette recommandation : « Attention ! Prenez garde au levain des pharisiens et au levain d’Hérode ! » |
Mais ils discutaient entre eux sur ce manque de pains. |
Jésus s’en rend compte et leur dit : « Pourquoi discutez-vous sur ce manque de pains ? Vous ne saisissez pas ? Vous ne comprenez pas encore ? Vous avez le cœur endurci ? |
Vous avez des yeux et vous ne voyez pas, vous avez des oreilles et vous n’entendez pas ! Vous ne vous rappelez pas ? |
Quand j’ai rompu les cinq pains pour cinq mille personnes, combien avez-vous ramassé de paniers pleins de morceaux ? » Ils lui répondirent : « Douze. |
– Et quand j’en ai rompu sept pour quatre mille, combien avez-vous rempli de corbeilles en ramassant les morceaux ? » Ils lui répondirent : « Sept. » |
Il leur disait : « Vous ne comprenez pas encore ? » |
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Sainte Gertrude d'Helfta (1256-1301)
moniale bénédictine Les Exercices, n° 5 ; SC 127 (trad. (Œuvres spirituelles, trad. J. Hourlier et A. Schmitt, Éd. du Cerf, 1967; p. 159 rev.) |
« Dieu, mon Dieu, je te cherche dès l'aurore » (Ps 62,2 Vulg) (…) Ô lumière très sereine de mon âme, matin resplendissant, deviens enfin en moi lever du jour ; brille sur moi avec tant de clarté que « dans ta lumière je contemple la lumière » (Ps 35,10). Que par toi ma nuit soit changée en jour. Mon matin très aimé, que par amour de ton amour je tienne pour rien et vanité tout ce qui n'est pas toi. Visite-moi dès le point du jour, pour me transformer soudain en toi tout entière. (…) Détruis ce qui est de moi ; fais que je passe totalement en toi de sorte que jamais plus je ne puisse me retrouver en moi pour ce temps limité, mais que je demeure étroitement unie à toi pour l'éternité. (…) |
Quand serai-je rassasiée par une beauté si grande et si éclatante ? Toi Jésus, magnifique Étoile du matin (Ap 22,16), resplendissante de la clarté divine, quand serai-je illuminée par ta présence ? Splendeur si digne d'amour, quand me rassasieras-tu de toi ? Oh, si seulement ici-bas je pouvais percevoir tant soit peu les rayons délicats de ta beauté pour qu’il me soit permis d’avoir au moins un avant-goût de ta douceur, et de te savourer par avance, toi qui es mon héritage de choix (cf Ps 15,5). (…) Tu es le miroir resplendissant de la sainte Trinité qu'il est permis de contempler de l'œil d'un cœur pur (Mt 5,8) : là-haut face à face, ici-bas dans un reflet seulement. |
l’Évangile au Quotidien « Seigneur, vers qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle » Jn 6, 68 |
St Pierre de Jésus Maldonado Lucero , St Séverin | ![]() |
En ces jours-là, lors de la consécration du Temple, Salomon se plaça devant l’autel du Seigneur, en face de toute l’assemblée d’Israël ; il étendit les mains vers le ciel |
et fit cette prière : « Seigneur, Dieu d’Israël, il n’y a pas de Dieu comme toi, ni là-haut dans les cieux, ni sur la terre ici-bas ; car tu gardes ton Alliance et ta fidélité envers tes serviteurs, quand ils marchent devant toi de tout leur cœur. |
Est-ce que, vraiment, Dieu habiterait sur la terre ? Les cieux et les hauteurs des cieux ne peuvent te contenir : encore moins cette Maison que j’ai bâtie ! |
Sois attentif à la prière et à la supplication de ton serviteur. Écoute, Seigneur mon Dieu, la prière et le cri qu’il lance aujourd’hui vers toi. |
Que tes yeux soient ouverts nuit et jour sur cette Maison, sur ce lieu dont tu as dit : “C’est ici que sera mon nom.” Écoute donc la prière que ton serviteur fera en ce lieu. |
Écoute la supplication de ton serviteur et de ton peuple Israël, lorsqu’ils prieront en ce lieu. Toi, dans les cieux où tu habites, écoute et pardonne. |
Mon âme s'épuise à désirer |
les parvis du Seigneur ; |
mon cœur et ma chair sont un cri |
vers le Dieu vivant ! |
L'oiseau lui-même s'est trouvé une maison, |
et l'hirondelle, un nid pour abriter sa couvée : |
tes autels, Seigneur de l'univers, |
mon Roi et mon Dieu ! |
Heureux les habitants de ta maison : |
ils pourront te chanter encore ! |
Dieu, vois notre bouclier, |
regarde le visage de ton messie. |
Oui, un jour dans tes parvis |
en vaut plus que mille. |
J'ai choisi de me tenir sur le seuil, |
dans la maison de mon Dieu. |
En ce temps-là, les pharisiens et quelques scribes, venus de Jérusalem, se réunissent auprès de Jésus, |
et voient quelques-uns de ses disciples prendre leur repas avec des mains impures, c’est-à-dire non lavées. |
– Les pharisiens en effet, comme tous les Juifs, se lavent toujours soigneusement les mains avant de manger, par attachement à la tradition des anciens ; |
et au retour du marché, ils ne mangent pas avant de s’être aspergés d’eau, et ils sont attachés encore par tradition à beaucoup d’autres pratiques : lavage de coupes, de carafes et de plats. |
Alors les pharisiens et les scribes demandèrent à Jésus : « Pourquoi tes disciples ne suivent-ils pas la tradition des anciens ? Ils prennent leurs repas avec des mains impures. » |
Jésus leur répondit : « Isaïe a bien prophétisé à votre sujet, hypocrites, ainsi qu’il est écrit : ‘Ce peuple m’honore des lèvres, mais son cœur est loin de moi. |
C’est en vain qu’ils me rendent un culte ; les doctrines qu’ils enseignent ne sont que des préceptes humains.’ |
Vous aussi, vous laissez de côté le commandement de Dieu, pour vous attacher à la tradition des hommes. » |
Il leur disait encore : « Vous rejetez bel et bien le commandement de Dieu pour établir votre tradition. |
En effet, Moïse a dit : ‘Honore ton père et ta mère.’ Et encore : ‘Celui qui maudit son père ou sa mère sera mis à mort.’ |
Mais vous, vous dites : Supposons qu’un homme déclare à son père ou à sa mère : “Les ressources qui m’auraient permis de t’aider sont ‘korbane’, c’est-à-dire don réservé à Dieu”, |
alors vous ne l’autorisez plus à faire quoi que ce soit pour son père ou sa mère ; |
vous annulez ainsi la parole de Dieu par la tradition que vous transmettez. Et vous faites beaucoup de choses du même genre. » |
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Sainte Thérèse d'Avila (1515-1582)
carmélite, docteur de l'Église Le Chemin de la perfection, ch. 28, 9-11 (Œuvres complètes; trad. par mère Marie du Saint-Sacrement; les Éd. du Cerf, 1995, p. 805) |
Imaginons qu'il y a en nous un palais d'une immense richesse, construit tout en or et en pierres précieuses, digne enfin du Maître auquel il appartient. Puis dites-vous, mes sœurs, que la beauté de cet édifice dépend aussi de vous. C'est vrai, car est-il plus bel édifice qu'une âme pure et pleine de vertus ? Plus elles sont grandes, plus les pierreries resplendissent. Enfin, songez que dans ce palais habite ce grand Roi qui a bien voulu se faire notre Père ; il se tient sur un trône de très haut prix, qui est votre cœur. (...) |
Peut-être rirez-vous de moi, et direz-vous que c'est fort clair, et vous aurez raison, mais cela a été obscur pour moi pendant un certain temps. Je comprenais bien que j'avais une âme, mais l'estime que méritait cette âme, la dignité de celui qui l'habitait, voilà ce que je ne comprenais pas. Les vanités de la vie étaient comme un bandeau que je mettais sur les yeux. Si j'avais compris, comme je le fais aujourd'hui, qu'en ce tout petit palais de mon âme habite un si grand Roi, je ne l'aurais pas laissé seul si souvent ; je me serais tenue de temps en temps près de lui, et j'aurais fait le nécessaire pour que le palais soit moins sale. Qu'il est donc admirable de songer que celui dont la grandeur emplirait mille mondes et beaucoup plus, s'enferme ainsi en une si petite demeure ! |