« Prenez-nous les renards, les petits renards qui ravagent les vignes… » (Cantiques 2.15)
Il
peut arriver que l’unité soit mise à mal à cause de certains
comportements qui peuvent paraître insignifiants, mais qui ont des
conséquences importantes. L’une de ces petites choses qui peuvent nuire à l’unité, c’est d’avoir des attentes trop exigeantes.
Quand
on découvre, lors de notre conversion, la joie de la communion
fraternelle, nous nous forgeons un idéal irréaliste. Or, dès le moindre
accroc, le découragement s’installe en voyant le fossé entre l’idéal que
nous nous étions forgé et la réalité que nous rencontrons dans
l’église. A ce moment là, la tentation de nous éloigner de la communion
fraternelle est forte. Le
verset deux, d’Ephésiens quatre, pourrait être traduit ainsi : « Soyez
patients les uns envers les autres, vous montrant indulgents envers les
fautes des autres à cause de votre amour. » La
raison centrale qui doit nous amener à nous supporter, c’est l’amour.
On peut supporter les défauts des autres par insensibilité ou
indifférence, on peut également les supporter par une
forme de complaisance plus ou moins complice, mais le faire par amour,
c’est ce qui renforce l’unité.
Les
déceptions, les incompréhensions ne manqueront pas de se produire. Mais
est-ce une raison pour rompre la communion ? L’indulgence que nous
dicte l’amour nous invite à ne pas briser le lien fraternel. Qu’est-ce
qui vous a déçu ? Les conflits entre les uns ou les autres ? Peut-être
l’hypocrisie de certains, la dureté d’autres, ou encore le laxisme par
ci ou le légalisme par là ? La liste serait interminable… Nos
rêves d’église parfaite s’envolent en éclat, et le désir de quitter la
communion fraternelle nous envahit ! En fait, il est capital de se
souvenir que l’église est composée de pécheurs, dont nous faisons partie
! Parce que nous sommes
pécheurs, nous nous blessons les uns les autres, souvent
sans le vouloir. L’abandon de la communion et la fuite, nous empêchent
d’acquérir un caractère plus stable, et surtout empêchent que l’unité
soit plus forte.
Dietrich
Bonhoffer, un pasteur allemand qui fut martyrisé à cause de sa
résistance contre les Nazis, écrivit dans son livre « La Vie Ensemble »
: « Celui qui aime son rêve de communauté plus que la communauté
chrétienne elle-même devient un destructeur de celle-ci… être déçu par
son église est une bonne chose car cela détruit les fausses attentes de
perfection. Plus vite on abandonne l’illusion qu’une église doit être
parfaite pour qu’on l’aime, plus vite on arrête de faire semblant et on
commence à admettre qu’on est tous imparfaits et qu’on a besoin de la
grâce. Voilà le commencement de la vraie communauté ! »
Ma prière en ce jour :
Seigneur,
je ne veux pas laisser mes rêves d’église parfaite, détruire mon amour
pour les frères et sœurs que tu m’as donnés. Conscient de mes propres
faiblesses, je te demande de me donner l’indulgence qu’inspire l’amour,
envers les faiblesses des autres. Amen !
Paul Calzada
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